samedi 25 septembre 2010
Simon Werner a disparu... de Fabrice Gobert
Le cinéma français est souvent tellement mauvais qu'on ne remarque pas quand un film intéressant sort, et c'est exactement ce qui se passe avec "Simon Werner a disparu...".
Des acteurs méconnus du grand public, pour certains débutants, un titre pas forcément très inspirant et un premier essai pour Fabrice Gobert suffit pour être éclipsé par les grosses productions américaines telle que "Mange, prie, aime" ou "Resident Evil 4". C'est sûr que Julia en sari ou Milla en short donnent plus envie qu'un film sur des ados dans les années 90...
Mars 92, dans une petite ville de la région parisienne, Simon Werner, élève de terminale, manque à l'appel. Fugue, meurtre, suicide?
Ses camarades sont les premiers à supposer les événements les plus horribles quand, quelques jours plus tard, une autre lycéenne, sans aucun lien avec Simon, disparait. Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, ne donne plus de nouvelles. Les rumeurs vont bon train jusqu'à ce que 15 jours après la première disparition, lors d'une soirée un peu trop arrosée, deux ados découvrent un cadavre dans la forêt qui borde la ville...
Oscillant entre thriller et film qui décortique les adolescents, "Simon Werner a disparu..." pourrait être assimilé à du David Lynch. L'image de cette banlieue où tout est terne, oppressée par cette épaisse forêt, pourtant l'histoire attrape le spectateur et ne le relâche qu'aux toutes dernières images du film. Le scénario étant construit à l'envers (on découvre le cadavre d'une personne, sans savoir qui c'est, puis les événements sont reconstruits selon quatre personnages différents), c'est un parti pris original que nous développe Fabrice Gobert et qui permet de s'attacher aux personnages tout en donnant envie de connaitre ce qu'il s'est passé pour que trois élèves d'une même classe disparaissent.
Le fait de jouer avec le spectateur en lui donnant de plus en plus de détails tout en lui ajoutant des hypothèses, est servi par le jeu des acteurs, remarquablement juste. Ana Girardot, magnifique dans son rôle de la plus belle fille du lycée et ex-petite amie du disparu, posséde un charisme trop rare chez les jeunes actrices françaises d'aujourd'hui. Autre surprise, celle de Jules Pelissier, qui joue Simon, le premier personnage "analysé" par la caméra de Gobert. (Comment, son nom ne vous dit rien? Sans déc? Et si je vous dis, "Jules de la Nouvelle Star 2008"? Mon coeur de midinette s'est emballé quand je l'ai revu, faut dire que c'est la seule année où j'étais accro à la Nouvelle Star because of Benjamin Siksou, en tout cas, c'est bien lui, pour son deuxième film après "Bus Palladium" de Christopher Thompson)
(Non, je ne suis pas une groupie)
(MAIS SI, C'EST LUI, avec ses gros sourcils et tout!!)
Si les deux premiers portraits sont justes, le troisième, celui du personnage de "Rabier" est celui qui est le plus émouvant. Appelé uniquement par son nom de famille, ce qui pose dès le départ les marques du personnage, souffre-douleur de ses camarades, sa solitude est véritablement bien interprétée par Arthur Mazet. Il reste le personnage le plus émouvant du film, en démontrant bien la cruauté des adolescents face aux autres.
Difficile de rebondir après une partie aussi bien travaillée, ainsi la fin peut être vue comme décevante, dans un schéma du "Tout ça pour ça?". On aurait aimé quelque chose de plus surprenant, qui aurait décortiqué encore un peu plus ce groupe de lycéens, pas si éloignés de la réalité.
Porté par la musique des Sonic Youth, "Simon Werner a disparu..." séduit par ses partis pris de mise en scène, ses personnages qui se croisent et qui finalement, se complètent. Peut-être que s'il avait situé son scénario à une autre période, le ressenti aurait été différent, moins efficace. Cette petite ville, en bordure de forêts, isolée du reste, avec des détails des années 90 remarquablement reconstitués, au niveau du look comme au niveau de la technologie (pas de portables, pas de facebook/msn) donne un intérêt presque mystique aux événements qui s'y déroulent.
A la manière de ces lycéens, on se fait prendre au piège et on crée nous-même notre film.
Un premier essai prometteur donc, il ne reste qu'à attendre pour voir si les prochains films seront aussi bons. En attendant, allez voir "Simon Werner a disparu..." avant qu'il ne disparaisse de nos écrans (haha).
Mange, prie, aime de Ryan Murphy
Dans le monde des comédies romantiques, un film avec Julia Roberts est toujours remarqué, et encore plus lorsqu'il est réalisé par le créateur de Nip/Tuck et de Glee, Ryan Murphy.
Adaptation du best seller d'Elizabeth Gilbert, "Mange, prie, aime" est censé nous réconcilier avec notre moi intérieur, rien que ça.
Liz Gilbert a tout pour être heureuse: un appartement immense, un mari, un bon job de journaliste/écrivain (oui, car dans toutes les comédies romantiques, le personnage principal est un journaliste/écrivain). Mais voilà, elle n'est pas en paix avec elle-même, alors elle plaque tout, le mari, comme le reste et la voilà, fraichement divorcée, prête à prendre sa vie en main. Après une aventure avec un acteur hippie (James Francoooooooo, marry me, je te prends tout entier, toi et tes bouclettes), elle voit plus loin: pour réussir à évoluer, elle doit partir dans un voyage initiatique dans trois parties du monde. Tout d'abord en Italie, où elle réapprendra les plaisirs de la bonne bouffe, en Inde où elle trouvera la spiritualité, et enfin, Bali, où bien sûr elle trouvera l'amour en la personne de Felipe (alias Javier Bardem, l'homme qui donne envie à toute femme d'arracher ses vêtements quand il apparait à l'écran).
Donc, ici, vous avez Julia qui sourit comme elle a toujours su le faire, et Javier, le futur père de mes enfants, quand je lui aurai démontré que Penelope Cruz n'est pas si intéressante que ça.
Il y a deux façons de percevoir le film. La première, extrêmement cynique, consiste à dire qu'il n'est qu'un ramassis de clichés: en Italie, on mange comme des porcs en parlant avec les mains, en Inde, on fait des mariages arrangés avec des beaux saris et à Bali, on devient amie avec les villageois gentils et on rencontre un brésilien sexy qui va vous faire redécouvrir la vie. Liz n'est qu'une bourgeoise niaise, qui se prend pour Madame Bovary alors qu'elle n'est qu'une petite dinde sans intérêt et qui dépense le fric que d'autres n'ont pas en salles de méditations.
Ou alors on peut mettre son sens critique de côté, pendant ces 2h20 (d'ailleurs un poil longues sur la fin) et juste apprécier ce film comme les différents plaisirs mis en avant par les différents voyages. Ce n'est pas un film social, ni un film politique, c'est un film sur les différents plaisirs de la vie. Certains trouveront peut-être que la faille est là, que le propos est creux au possible, et rateront donc leur chance de passer un bon moment, sans se prendre la tête.
Car après tout, qui n'a jamais rêvé de tout plaquer pour faire le tour du monde? Oublier tous les petits soucis quotidiens pour vivre ailleurs, rencontrer de nouvelles personnes, accéder à de nouvelles cultures. Le scénario se la joue guide du routard et malgré les clichés, on est embarqué par l'histoire.
La partie sur l'Italie est peut-être celle qui procure le plus d'effets, principalement sur votre estomac. Calez-vous bien avant d'aller à la séance car vous risquez bien d'entendre votre ventre gargouiller en voyant les différents plats dont la Julia s'empiffre.
Les paysages de cartes postales se succèdent, les personnages émouvants aussi et la bande originale, qui mêle Neil Young à Dario Marianelli, parfois un poil trop larmoyante, colle au reste du film.
Ah si il manquait juste du Charles Trénet sur cette séquence (MAIS SI, "A bicyclette", ça aurait été beaucoup plus sexy qu'un air brésilien).
Les acteurs sont bons, notre Julia montre que son sourire est bien éternel (elle n'avait plus porté un film sur ses épaules depuis "le Sourire de Mona Lisa" en 2004), même si son personnage, qui pleure toutes les 20 minutes, peut être un poil agaçant par moment. Quant aux autres, ils sont bons, voir très bons.Richard Jenkins est très émouvant en père de famille détruit par l'alcool, Javier Bardem est irresistible (Je vous vois venir sur son sujet mais je sais quand même faire la part des choses sur cet homme, c'est pas de ma faute s'il joue bien genre, tout le temps).
Le ton est simple et optimiste, tout ce que l'on souhaite d'une comédie romantique. On ne demande pas qu'elle nous fasse passer un message profond, mais qu'on en ressorte avec le sourire et c'est un pari réussi pour Murphy.
Mangez ce dont vous avez envie, trouvez votre équilibre dans la méditation et le pardon, et pimentez le tout avec un étranger à l'accent sublime, vous aurez les ingrédients pour passer un bon moment.
Alors oui, le message est simplet, oui, on dira que c'est un film niais qui ne plaira qu'aux filles, mais on oublie très vite que ce n'est qu'une comédie romantique. Beaucoup de critiques ont bien vite craché sur les bons sentiments du film mais que fallait-il attendre de plus? Que Julia Roberts percute que sa vision du monde est fantasmée et qu'elle se flingue, après avoir mis le feu au temple indien?
Mange, prie, aime, ne réflechis pas trop, peut-être.
Mais Mange, prie, aime, arrête un peu de te prendre au sérieux parce que tu es au-dessus de tout et apprécie le film pour ce qu'il est, surtout.
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jeudi 23 septembre 2010
The Runaways de Floria Sigismondi
"I LOVE ROCK'N'ROLL, SO PUT ANOTHER DIME IN THE JUKEBOX BABY, I LOVE ROCK'N'ROLL, SO COME AND TAKE YOUR TIME AND DANCE WITH ME", suivi du son de la guitare qu'on a tous un jour ou l'autre mimé, cela vous dit quelque chose j'espère. Même pas une envie de faire péter la veste en cuir, les combis moulantes et le maquillage plein la figure?
Et si je vous dis "I DON'T GIVE A DAMN ABOUT MY BAD REPUTATION. YOU'RE LIVING IN THE PAST, IT'S A NEW GENERATION"?
Si ça ne fait toujours pas tilt dans votre tête, il est temps de vous inquiéter. Pour les autres, vous aurez reconnu les "tubes" du groupe Joan Jett and the Blackhearts. Mais voilà, comment la légende Joan Jett est-elle devenue Joan Jett? En se plantant avec un premier groupe, comme beaucoup.
Mais revenons-en à nos moutons et imaginez le tableau: Los Angeles en 1975, le premier groupe de rock féminin était sur le point de se former. Joan Jett et Cherie Currie , deux adolescentes, se rencontrent et vont bientôt former le groupe "The Runaways". Après une formidable ascension grâce à leur chanson "Cherry Bomb" (CH CH CH CH CH CHERRY BOOOOOMB hum pardon.), elles vont se rendre compte qu'être un star du rock comporte aussi des inconvénients. Pourtant, elles auront ouvert la voie à des milliers de filles.
La plus grande peur du film n'était pas forcément si le biopic allait être fidèle, puisque Joan Jett elle-même était aux manettes, mais la prestation de Kristen Stewart. Allait-elle garder l'expression monofaciale de Twilight? Ou allait-elle nous épater avec un jeu époustouflant?
Ni l'un ni l'autre, je vous rassure mais il faut reconnaitre que pour une fois, elle est dans le thème. C'est peut-être facile, puisqu'elle a toujours un look très masculin, parfois même carrément crado, et puis après tout, son personnage n'est pas très émotif, mais elle n'est pas si horrible qu'on aurait pu le penser. On sent que son rôle lui plait et qu'elle s'implique dans l'histoire. Comme quoi un miracle est toujours possible.
La demoiselle nous fait donc le plaisir de jouer, pour une fois, hélas elle ne pourra jamais dépasser Dakota Fanning, exceptionnelle dans le film. On l'a toujours su, elle est une des grandes stars du cinéma d'aujourd'hui, mais ici, elle est littéralement bluffante. Son charisme est impressionnant et dépasse de loin celui de tous les autres acteurs du film. Elle incarne mieux que quiconque cette ado (oui, car les deux protagonistes avaient 15 ans à l'époque, l'âge de Dakota lors du tournage) qui accède à la gloire et à ses tourments, la drogue, l'alcool, et dont la chute ne sera que plus dure pour elle, qui a toujours voulu être célèbre.
"Mais puisque je vous dis qu'elle a 15 ans là!"
Un père alcoolique, une mère absente, une soeur qui travaille pour payer les factures, on comprend pourquoi elle a voulu échapper à tout ça par n'importe quel moyen.
Là où Floria Sigismondi réussit son pari, c'est qu'en abordant le quotidien d'un groupe de rock'n'roll version filles, elle n'oublie pas le thème sous-jacent: elles n'étaient pas que filles qui ne pensaient qu'à boire et à se défoncer, elles étaient tout d'abord des ados.
C'est particulièrement flagrant avec le personnage de Cherie, celui qui évolue le plus tout au long du film. La première image est d'ailleurs celle où elle a ses règles, où elle devient une "vraie femme", comme le dit si bien le copain de sa soeur. Elle entame une évolution qui ne se terminera qu'à la chute du groupe, par sa faute. Les problèmes familiaux, identitaires (qui la font se peinturlurer le visage comme David Bowie), sexuels (puisque les deux musiciennes ont été ensemble pendant lâ réussite du groupe) sont ceux que rencontrent les ados de toutes les générations.
Si l'on y ajoute une bande originale explosive, dont la plupart des chansons ont été enregistrées par les actrices elles-même, qui donne envie de sauter partout en chantant à tue-tête, et des images très travaillées, puisque Floria Sigismondi est d'abord une réalisatrice de clip, on obtient un bon biopic musical, simple et efficace, avec de l'énergie à revendre.
Malgré le peu de succès de l'autre côté de l'Atlantique (les Américains seraient-ils fachés de voir Kristen Stewart s'encanailler?), une ode au féminisme et au rock à ne pas rater.
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mardi 21 septembre 2010
The Town de Ben Affleck
Une bande-annonce alléchante, des beaux acteurs célèbres, un quartier de banlieue Américaine, on avait le droit d'avoir de l'espoir pour "The Town". Après tout, c'est pas parce que Ben Affleck a joué dans "Daredevil" qu'il faut lui jeter des cailloux tout en lui crachant dessus. Et la critique a été plutôt généreuse, puisque partout, ce film est classé 4, 5 étoiles, un vrai chef d'oeuvre, une film de braquage monumental, un film d'action social.
Lolilol Mégateuf, laissez-moi rire.
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA.
Hum, voilà, merci.
Doug McRay est un méchant garçon, parce qu'il est né dans une banlieue où on a pas d'argent (Pause pour vous laisser prendre un mouchoir). Du coup, pour mettre du beurre dans les épinards (et une expression de casée, une!), il fait partie d'un gang qui n'a pas peur de dévaliser les banques, puisqu'ils se font jamais choper, c'est pas des losers, eux: y'en a même qui ont des tatouages. Eh ouais, même pas peur. Hélas, voilà qu'un beau jour, après avoir pris en otage la directrice d'une banque pendant un de leurs casses, le bellâtre s'éprend d'elle. Après avoir été relachée, la gente damoiselle a peur qu'ils la retrouvent, mais heureusement, elle rencontre un charmant jeune homme, qui s'appelle Doug (Haaaaan, BON SANG MAIS C'EST BIEN SUR!). Et leur romance finira dans la peur et le sang (oui, j'ai déjà utilisé ça dans ma critique de "Twelve" et alors?).
"QUOI? Tu as braqué la banque habillé en bonne soeur? Tu me réciteras un Pater et deux Ave pour la peine."
Après avoir vu le film, on ne peut pas nier la bonne volonté de Ben Affleck pour redorer le blason de son quartier. Les deux citations montrent la fierté des habitants pour ce coin où la pauvreté se mêle avec la violence suite aux énormes différences sociales.
Ainsi, même si le début du scénario est classique pour un film de braquage, on sent qu'un déclic pourrait se produire, quelque chose qui nous permettrait de mettre ce gang de côté, pour entrer dans le véritable message d'Affleck. Oui, ces hommes se décident à voler, mais ils ne le font pas uniquement pour eux, ils le font aussi pour résoudre leurs différents problèmes familiaux. La première partie, basée sur le pourquoi du comment des personnages, n'est pas si mal réussie, mais elle pâtit (comment jparle trop bien) d'une seconde partie complétement inégale et lamentable, qui réunit tous les clichés du films de gangsters en une heure de temps.
L'ex-petite amie prostituée pour gagner de quoi nourrir sa fille, le meilleur ami violent, la jeune fille en fleur qui va révéler au méchant braqueur qu'en fait, il est gentil et les méchants policiers qui veulent arrêter le méchant braqueur alors qu'en fait, il a un coeur gros comme ça, ça donnerait presque la larme à l'oeil.
A force d'ajouter des clichés, le film se perd dans les personnages creux, non développés, et donc forcément, inintéressants.
Ce n'est pas que les acteurs sont mauvais (bon, en fait pour certains, si), on ressent la volonté de bien faire, mais c'est pas ça. Et on s'ennuie. Le seul personnage qui est intéressant est celui de Blake Lively, qui joue l'ex-copine. La demoiselle montre qu'elle n'est pas faite que pour jouer dans les séries pour ados, mais on la voit trop peu pour se faire une idée plus large. Les autres vont de la miévrerie (Rebecca Hall, qui était pourtant magnifique dans "Vicky Cristina Barcelona") à l'exagération totale (Jeremy Renner, qui est un vrai méchant, GRRRR).
Au final, c'est long. Très long. Trop long. Et si l'on pensait avoir le droit à un combat épique entre les gangsters et les policiers sur la fin, c'est rapé aussi. Et si l'on pensait que la fin allait être tragique, c'est encore rapé. Il faut satisfaire tout le monde, alors on a le droit à un remake de Robin des Bois à l'eau de rose.
The Town, un film magistral, bouleversant? Loin de là.
Au prix du cinéma aujourd'hui, allez plutôt revoir (ou voir, pour le rang du fond qui n'a pas compris qu'il avait à faire à un vrai chef d'oeuvre) "Inception" ou allez vous éclater en allant voir "Piranha 3D". C'est tout.
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mardi 14 septembre 2010
Twelve de Joel Schumacher
On a dit beaucoup de mal du nouveau film de Schumacher (pas le pilote de formule 1, hein, MOUARF MOUARF). Etonnant quand on sait qu'il a réalisé "Phone Game" et plus récemment, "Le Nombre 23".
Pourtant après avoir vu la bande-annonce, on pouvait s'attendre au film de la jeunesse dorée typique MAIS avec du suspense et du fond. Hélas, il faut bien le reconnaitre, si le film comportait une base solide, issue d'un roman de Nick McDonnell, son adaptation est en partie un échec.
" Des adolescents riches et désabusés, des fêtes sans joie, des parents absents, un peu de dope pour le grand frisson et parmi eux, White Mike, jeune dealer qui vient de quitter son école privée de l'Upper East Side à New York."
(NON MAIS CA VOUS RAPPELLE RIEN CA quand on sait que le personnage principal est joué par Chace Crawford, Nate dans la série Gossip Girl?)
White Mike pourrait faire penser qu'il est blanc comme neige (HAHA "WHITE Mike", BLANC comme neige, c'est la grosse marade aujourd'hui, dis donc), car il ne boit pas, ne se drogue pas, ne va même pas dans les fêtes, sauf pour vendre sa nouvelle drogue, la Twelve, un mélange d'ectasy et de cocaïne. Pourtant, le jour où Charlie, son cousin, est assassiné, les événements vont se multiplier et se terminer lors d'un anniversaire, dans la terreur et le sang (non, je n'en fais pas trop.).
Une bonne histoire de base, qui donnait l'occasion au réalisateur de jouer plusieurs cartes: l'une sur le personnages principal, perdu depuis le décés de sa mère, qui n'existe plus qu'en manipulant les personnes qu'il approvisionne en drogue, la deuxième sur cette jeunesse dorée dont on nous raconte tant les méfaits dans les séries/les livres/les films. Et c'est peut-être là qu'il y a un problème: on connait déjà tous les (soi-disant) travers de ces ados. Il fallait donc filmer ces personnages d'une manière différente, ou aller plus loin dans l'excès, malheureusement, Schumacher n'utilise aucune de ces solutions, et montrer les fesses de 50 Cent n'est pas ce qu'il y a de plus réac aujourd'hui.
Certes, la qualité de l'image est léchée, les acteurs sont beaux, la bande originale réunit tous les nouveaux groupes diffués lors de soirées (MGMT, Pony Pony Run Run)mais cela ne suffit pas à faire oublier la pauvreté de la mise en scène.
Trop de personnages dès le départ, ce qui enlève une partie de l'implication émotionnelle du spectateur, et des intrigues basiques, dont le suspense croisse puis s'étale comme une crêpe dans les dernières minutes pour finir en leçon de morale lassante "il ne faut pas prendre de la drogue et avoir la meilleure vie possible", (ah ben merci de me le dire, parce que je pensais que la drogue et l'alcool étaient les seules solutions pour réussir dans la vie), sans parler de la voix off exaspérante, qui à force de nous expliquer chaque scène, chaque plan, enlève tout enjeu au jeu des acteurs. Les seuls qui sortent du lot sont Emma Roberts (cette fille ira loin, très loin), Emily Meade et Chace Crawford qui s'en sort mieux que ce qu'on aurait pu penser à la base.
Au final, on peut dire que le film fait l'effet de la drogue dont il parle: un moment intéressant, une scène intéressante (la première prise de drogue de Jessica est très bien rendue), puis du vide, de l'ennui. Puis un moment un intéressant. Puis de l'ennui. Et cela durant tout le film.
Tout le monde n'est pas Brett Easton Ellis, et Joel Schumacher en a fait la mauvaise expérience sur ce film, réalisé beaucoup trop tard pour une génération qui a déjà été décortiquée de tous les côtés.
Si l'on veut des scènes d'ados trash et décalées, on regarde "Skins". Et rien d'autre. Merci, bonsoir.
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lundi 13 septembre 2010
Piranha 3D de Alexandre Aja
(Merci mon Dieu, pour une fois qu'on a une meilleure affiche en France qu'aux States)
Un nouveau film d'Alexandre Aja, c'est toujours un événement pour le cinéma d'horreur français: c'est pas tous les jours qu'on peut se vanter d'un français capable de faire brailler une salle entière.
Son nom ne vous dit rien? "Haute Tension", "La Colline a des Yeux", "Mirrors", non plus? C'est qu'il est temps de vous renseigner.
Avec Piranha 3D, Aja retrouve son idée habituelle: reprendre la trame d'un film d'horreur et lui ajouter son propre scénario, modifiant généralement l'histoire à sa façon. C'est ça la French Touch (oui, j'ai decidé de faire genre on est les best sur ce coup là, pour une fois que je peux le dire pour un film français... Même si il a été produit aux Etats-Unis.). Car si le cinéma d'horreur est toujours considéré par les Français comme un cinéma inintéressant, qui rapporte peu, Aja a parfaitement compris que le paradis de ce genre de films existait aux Etats-Unis, où l'on donne des budgets énormes aux films de genre et le moyen de leurs ambitions: par exemple, 300 000 litres de sang ont été utilisés rien que pour la scène de massacre principale. NON MAIS VOUS IMAGINEZ CA EN FRANCE, VOUS?
Sea, sex and blood nous annonce l'affiche. Direct, on est fixé.
L'histoire se déroule à Lake Victoria, qui s'attend à recevoir des milliers d'étudiants pour le célèbre Spring Break. Sauf que, pendant que les jeunes filles/hommes en fleur se préparent pour la fête, un tremblement de terre ouvre sous le lac une faille de plusieurs millions d'années par où s'échappent des milliers de Piranhas (ben faut les comprendre, ils avaient envie de faire la fête eux aussi). Lorsque Julie, la shérif, découvre ce qui est en train de se passer, il est déjà trop tard. Tout le monde est dans l'eau pour faire la fête et son abruti de fils a abandonné son frère et sa soeur qu'il devait garder pour se faire engager sur le bateau des sexy "Wild Wild Girls".
35 ans après les Dents de la Mer, Aja remet au goût du jour les films de genre où il faut craindre les animaux et non les hommes et cela fait un bien fou. Il faut bien le reconnaitre, après tant d'attente (le projet est lancé depuis 2003), on aurait pu être déçus, eh bien non. Le film est excellent. Non seulement c'est dérangeant (beaucoup détourneront les yeux plus d'une fois pendant l'heure et demie), mais c'est surtout drôle.
Certes, ça peut paraitre bizarre de rire devant des gens qui se font charcuter, mais l'humour noir est présent tout au long du film. C'est fun et décomplexé, agréable à regarder, et pour une fois, la 3D sert à quelque chose. On voit que le projet était fait pour être en 3D et que l'effet n'a pas été rajouté après le succès d'autres films. Le décalage entre les images et la musique qu'arrive à créer le réalisateur est tout simplement énorme. L'une des meilleures scènes est celle où les deux actrcices de films pornos dansent nues sous l'eau, sur fond de musique classique. La salle est morte de rire sans être choquée par cette nudité (en même temps, ce ne sont pas les garçons qui vont s'en plaindre hein), l'effet est réussi et tout le monde est content.
Les scènes de massacres sont aussi particulièrement bien réalisées. On tremble pour les acteurs, qui jouent bien (pour certains, c'est vraiment une surprise: Jessica Szohr, Vanessa la niaise dans Gossip Girl et Steven R. McQueen, Jeremy "je sers à que dalle" dans The Vampire Diaries), et on ressent une empathie certaine pour les personnages, même si on ne les voit apparaitre que quelques minutes à l'écran. La scène la plus impressionnante est bien celle du massacre lors du concours de tee shirts mouillés. Les cadavres d'accumulent et voir les ados lutter pour sauver leur vie, en s'agrippant aux bateaux, est véritablement difficile. Bien sûr, on se marrera toujours en voyant le connard de service se faire déchiqueter (la petite caméo d'Eli Roth en organisateur du concours est d'ailleurs excellente) mais notre petit coeur sensible peut se réveiller à ce moment-là. (En parlant de caméo, le pêcheur du début a joué dans... Les Dents de la Mer. Voilà, vous pouvez vous la péter dans un dîner maintenant.)D'ailleurs, on peut comparer cette lutte pour la survie à celle des Piranhas, qui ont aussi dû se battre entre eux pour survivre (ouais, jfais des analyses vachement poussées, on déconne pas avec les films de genre ici).
Si Aja a réussi son coup en remettant l'horreur sous-marine à la mode, il n'en oublie pas moins d'analyser le phénomène du "Spring Break". Le phénomène qui fait tellement honte aux Etats-Unis, montre ici ses quelques effets positifs, l'adjoint du shérif le souligne bien "Si on ferme le lac, ce sera un désastre économique pour la ville" mais aussi ses aspects négatifs. La première scène du film nous montre un paysage désertique magnifique, avec le lac au centre, puis en descendant peu à peu, on se rend compte que le lac est devenu la poubelles des étudiants venus faire la fête. Les piranhas viennent alors purifier l'eau du lac? L'analyse va peut-être un peu loin, mais après tout ils l'avaient bien mérités ces sales gosses. (Non, n'envoyez pas la police chez moi, svp!)
Bref, Piranha 3D, c'est extrêmement fun. Pour les fans du genre, il y a des allusions à foison au niveau des plans/acteurs/scènes. Des types sexy, des filles sexy, du sang, de l'humour, mais qu'est-ce que vous attendez de plus? Courez le voir, vin de dious!
samedi 4 septembre 2010
Expendables: unité spéciale de Sylvester Stallone
On me dira que c'est un film de beaufs et ça tombe bien: j'adore ce qui est beauf. Donnez-moi du mec barraqué qui ne sait pas aligner deux phrases de scénario sans dégommer tout ce qui bouge et vous ferez mon bonheur.
The Expendables, c'est principalement une affiche: Stallone, Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Randi Couture, Bruce Willis, Mickey Rourke et même Arnold Schwarzenegger! Mama mia! Rien qu'à la liste, c'est plus beau que la naissance de mes enfants!
Si Sylvester Stallone avait créé la surprise avec le dernier Rocky, il ne réédite malheureusement pas son exploit. Les acteurs sont charismatiques et c'est une joie de tous les retrouver sur le même écran, mais les dialogues sont véritablement lamentables. A croire que ces musclors n'ont pas assez de jugeotte (tiens, j'aime bien ce mot) pour retenir plus d'une ligne. Bien sûr, on ne s'attendait pas à les voir réciter du Shakespeare, on sait très bien ce qu'on va voir en entrant dans la salle, mais quand même, une agréable surprise aurait été la bienvenue.
Aucune surprise non plus niveau scénario. Oui, ça castagne de tous les côtés, il y a une jolie fille à sauver, des explosions à répétition (ils ont vraiment fait péter le budget pour le final) mais c'est tout ce qui est bon dans les guilty pleasures (ouais, j'suis un peu bilingue). Et après ces quelques années remplies de minets à la Pattinson, c'est toujours jouissif de voir que ces idoles eighties sont toujours en forme, pour leur montrer ce qu'est un Homme, un vrai.
Un véritable hommage, un baroud d'honneur fun, qu'on devrait montrer à tous les ados niaiseux en extase devant le cinquante sixième Twilight. Non mais c'est vrai à la fin! (C'était l'instant coup de gueule du jour.)
Si le fan de films d'action en aura pour son compte et se régalera des différentes références placées tout au long du film, pour les autres, ce ne sera qu'un film de bourrins de plus.
Dommage pour Stallone, qui a réussi à réunir un casting aussi jouissif, et dont on remarque les efforts au fil du scénario pour donner du plaisir au spectateur et montrer que sous ces montagnes de muscles, il y a quand même un petit coeur qui bat (pause attendrissement).
En attendant, Expendables 2 est déjà en projet. Et si ce premier opus n'était qu'une base à ce qui allait suivre, une suite énorme, maintenant que le décor est planté? J'en salive d'avance et j'ai foi en Stallone pour nous pondre une suite du tonnerre, avec encore plus de yakayos: DONNEZ-MOI DU CHUCK NORRIS, DU STEVEN SEAGAL (une bille qui a osé refuser, comme Van Damme, de participer au premier)ET JE SERAI SATISFAITE.
Monsieur Stallone, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
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