dimanche 20 juin 2010

Sex and the City 2 de Michael Patrick King



Vous avez dit "Photoshop"?


Sex and the City 2. Sex and the City 2. Une critique pour moi énormément difficile à réaliser. Fan de la première heure, j'ai tous les coffrets dvds, je connais presque chaque épisode par coeur et je m'identifie bien évidemment à chacune des quatre héroïnes.
Le premier film n'était déjà pas une vraie réussite en soit mais il avait le mérite de nous faire revenir nos quatre copines de New York pour de nouvelles aventures, on ne pouvait donc pas vraiment trouver de quoi critiquer. Mais pourquoi se borner à faire une suite? Aujourd'hui, une semaine après avoir vu le film, je n'ai qu'une seule réponse: l'argent. Et ça fait mal (de vivre sans toiiiiiii. Ah non pardon.).

Les demoiselles trouvent leurs vies trop monotones, trop mornes, adieu le mariage et la banalité quotidienne, on se fait payer le voyage au Maroc dans une suite à 22000 dollars la nuit.

La première partie du film est jubilatoire car le plaisir de retrouver les filles et les autres personnages de la série lors d'un mariage gay hallucinant est intact. C'est drôle, frais, pétillant, une vraie coupe de champagne servie sur un plateau en argent pour le spectateur. Les tenues sont sublimes, on parle d'ailleurs d'un budget de 10 millions rien que pour les costumes, et les scènes s'enchaînent remarquablement. On a même la surprise de revoir les filles lookées en eighties lorsqu'elles se sont rencontrées!
Mais c'est ici que l'on peut se demander pourquoi le réalisateur ou le scénariste n'ont pas privilégié ce terrain-là. Jamais dans la série on ne nous avait réellement évoqué comment les filles s'étaient rencontrées, pourquoi ne pas baser le scénario sur ça?

Mais non, il faut montrer autre chose, en ces temps de crise, il faut montrer que l'argent permet de s'évader de tout. Et là, la surenchère commence, plus rien n'arrête le mauvais goût. En haute couture du matin au soir, en talons dans le désert, le superficiel prend le dessus et gâche tout le reste du film. De même, le questionnement des valeurs de la société à Abu Dhabi est beaucoup trop exagéré pour être drôle, certaines remarques étant tout de même sacrément racistes. On tombe même dans l'exagération et l'excés avec la scène où une jeune femme voilée mange des frites.


Ben quoi, vous vous faites jamais un petit brunch dans le désert en Prada, vous?

La deuxième partie est (trop) longue et pour un film qui critique autant les lois musulmanes, se révéle extrêmement conservatrice. Carrie chante "I am a woman" mais ne va pas coucher avec son ex. Juste un baiser, point trop n'en faut. Elle se balade avec une robe en voiles transparents, fendue sur toute la cuisse, mais elle est bien trop chaste pour aller plus loin que le baiser et se doit d'avouer immédiatement son IMMENSE péché à Big, car ce n'est pas bien de mentir à son mari, pas bien du tout.
Trop d'argent tue l'argent et l'on est même parfois exaspéré par ses petits caprices de femme riche.

Car Carrie est devenue une femme riche. Dites adieu à la petite New Yorkaise à qui toutes les filles pouvaient s'identifier, qui galérait pour pouvoir s'acheter ses chaussures de luxe, qui rêvait de trouver l'amour, le vrai. Maintenant, son problème capital est de virer l'écran plat de sa chambre pour que son mari s'intéresse à elle. Après tout , elle ne met pas une robe de chambre Gucci pour rien, non?

Si certaines scènes restent drôles le plus souvent grâce à Samantha qui se bat contre sa ménopause, tout simplement excellente, si on est contentes de revoir nos copines New Yorkaises, on ne peut s'empêcher de se dire que la vraie série, elle, s'est terminée au dernier épisode de la saison 6, l'une des meilleures fins de série qu'on ait eu l'occasion de voir (Eh non, je n'exagère pas, je tiens à le dire).

La série fine, cynique et piquante des débuts est devenue une bonne grosse comédie hollywoodienne, qu'on regarde avec un certain plaisir certes, mais qui possède désormais un côté extrêmement écoeurant, beaucoup trop bling-bling pour encore s'identifier complétement aux héroïnes.

Un deuxième film qui s'apparente finalement beaucoup plus à un bon gros loukoum bourratif qu'à un cocktail simple et coloré. Et c'est bien dommage.

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