samedi 19 novembre 2011

I'LL BE BACK.

Comme le dit le titre, non je n'ai pas complétement abandonné ce blog!

Chers lecteurs (si vous n'avez pas tous déserté), je dois vous avouer que j'ai cette année la charge de trois jeunes allemands débordant d'énergie, ce qui me laisse malheureusement moins de temps pour blablater ici.

Je n'abandonne sûrement pas la place, puisque je tiens à rattraper mon retard et je vous parlerai bientôt du nanardesque Les Trois Mousquetaires 3D, de Contagion qui nous rend malades d'ennui, du merveilleux Tintin et du retour de Spielberg aux films familiaux, du dvd de Scream 4, du dvd de Never Let me Go, du nouveau Cronenberg et de Saint, le film avec un St Nicolas qui trucide des gosses.

Et si tout ça ne vous donne pas envie de rester sur le coup, je ne peux rien faire pour vous.
Stay tuned et à très vite!

samedi 1 octobre 2011

Easy A et Friends with Benefits de Will Gluck

Si l'on devait choisir un réalisateur capable de faire remonter le capital sympathie des comédies américaines, aujourd'hui, ce serait Will Gluck.

Un ton en apparence léger, en réalité plutôt acerbe, de bons acteurs, des histoires à l'air banal mais pourtant remarquablement bien tournées, sans jamais ennuyer le spectateur (et croyez moi, c'est un fait rare dans les comédies romantiques ou celles pour ados).




Easy A était son deuxième film, et malheureusement, n'a bénéficié que d'une sortie vidéo en France. En apparence, une comédie pour ado banale.

Suite à un malentendu sur un rendez-vous qui a plutôt mal tourné, Olive, une lycéenne complétement banale, se voit cataloguée "garce en chef" par tous les autres élèves. Mais plutôt que de faire profil bas, elle décide de s'en faire une gloire, et d'aider tous les jeunes hommes catalogués "Losers" à se créer une nouvelle réputation de Dom Juan.

Heureusement pour nous, Will Gluck n'est pas un manche et sait s'entourer. Le point fort d'Easy A n'est donc pas son pitch initial mais surtout son actrice principale: Emma Stone. Avez-vous déjà vu une fille aussi cool qu'elle? Personnellement, elle fait partie de ces actrices avec qui j'ai envie de boire un frappuccino Starbucks tout en discutant des derniers potins people. Elle est drôle, naturelle, a une voix qui détonne, et le personnage d'Olive lui va comme un gant. Depuis Zombieland, sa popularité monte en flèche, et elle est la seule raison qui me poussera à aller voir le reboot de Spider-man (COMMENT AVEZ-VOUS OSE PASSER APRES SAM RAIMI, VILS PRODUCTEURS).
C'est simple, mettez Blake Lively à sa place, et tout le monde aurait roupillé au bout de dix minutes (et même peut-être moins).

Nous avons donc droit au festival Emma Stone pendant 1h30. Certains le déploreront, d'autres applaudiront à deux mains, mais l'on peut toujours reconnaitre à Easy A le dépoussiérage de cette catégorie de films, comme "Mean Girls" l'avait fait à l'époque où Lindsay Lohan ne ressemblait pas encore à un poulpe avarié.
Il est toujours agréable de ne pas se sentir pris pour un jambon, et les petites piques ironiques lancées aux clichés des comédies adolescentes, la critique des lycées américains, le tout mêlé à la reprise générale du déroulement de "La Lettre Ecarlate" de Nathaniel Hawthorne (merci la fac d'anglais qui pour une fois est utile et me permet de frimer sur un auteur américain), nous font passer un excellent moment, à la fois drôle et pertinent.

C'est léger, c'est fun, c'est bien, c'est beau, c'est Bosch (ah non, pardon) et ça a le mérite de ne pas se prendre au sérieux. Bref, c'est à rattraper en dvd très vite.




"Friends with Benefits", rebaptisé "Sexe entre amis" en VF (mais où vont-ils chercher tout ça?), avait pour ambition de donner un peu de piquant à la comédie romantique.

Pour Jamie (Mila Kunis) et Dylan (Justin Timberlake), l'amour avec un grand A est difficile à trouver. Peu importe, ils décident d'en profiter et ne baser leurs relations que sur le sexe. Lorsqu'ils se rencontrent, ils se découvrent de nombreux points communs et décident d'être amis tout en ayant des relations strictement physiques, sans sentiments. Bien évidemment, le destin va s'en mêler et bon, a-t-on vraiment besoin de vous expliquer la suite?

Après le réussi "Easy A" et une bande-annonce plutôt sympathique, on pouvait attendre de "Friends with benefits" qu'il nous donne la pêche, tout en se moquant gentiment des codes du genre.

Certes, nous avons le droit à une scène où l'on se moque des comédies romantiques adulées par les filles, mais peu d'autres choses qui changent des codes habituels. La première partie est plutôt drôle et bien trouvée mais le film tombe malheureusement dans le mélo par la suite.
Cependant, on passe un très bon moment, grâce à une bande d'acteurs sympathiques, Mila Kunis en tête, toujours aussi irrésistible mais avec un Justin Timberlake qui se contente du minimum syndical requis pour ce genre d'histoires. On retrouve aussi avec plaisir Emma Stone (elle est TELLEMENT cool, mais je l'ai déjà dit) et surtout Woody Harrelson, en gay déjanté, toujours aussi génial que dans Zombieland.
Les gags restent bon enfant sans être trop lourds, et certaines situations, même si elles ont un goût de déjà vu indiscutable, restent très touchantes, notamment celles avec le père de Dylan. Malheureusement, l'approche choisie reste très classique et beaucoup pourront comparer le récit général avec le récent "Sex Friends" (où Natalie Portman et le grand niaiseux Kutcher nous jouaient aussi, en beaucoup plus mauvais, les deux amis amoureux).

En résumé, Will Gluck nous offre pour son troisième film une comédie romantique sympathique, mais un peu décevante par rapport à son thème. Les plans des fesses de ses deux acteurs principaux ne suffisent pas à épicer suffisamment l'histoire générale pour nous donner l'impression de quelque chose de nouveau et il faudra voir son prochain film pour juger si le bonhomme peut encore rebondir et nous offrir des petites pépites telles qu'Easy A.

dimanche 4 septembre 2011

Destination Finale 5 de Steven Quale



Si l'on faisait la liste des sagas horrifiques interminables, il est certain que les "Destination Finale" figureraient en très bonne place.

Le scenario? Tout le monde le connait déjà: un groupe de personnes meurt dans un terrible accident. Fausse alerte, ce n'est qu'une prémonition. Le groupe est sauvé par celui qui a eu la révélation, mais malheureusement pas pour longtemps. La mort n'est pas contente d'avoir laissé passer cette occasion et va les pourchasser pour tous les trucider de manières les plus farfelues les unes que les autres.

Si les deux premiers films étaient assez intéressants dans le développement des personnages et dans l'explication du "plan" de la mort, la saga s'est rapidement vue réduite à une accumulation de morts toutes plus originales (et marquantes) les unes que les autres, avec des scènes plus que cultes.
Si l'on se rappelle assez peu des noms des personnages, leurs morts, elles, restent inoubliables, pour le plus grand plaisir des spectateurs avides de scènes morbides, certes, mais aussi profondément comiques.
Difficile d'oublier la mort burlesque (pas le film avec Cher et Aguilera hein) du professeur Lewton après un incroyable parcours dans sa cuisine, Evan le ringard qui pense déjouer la mort mais finira les yeux transpercés par son escalier de secours ou encore les deux bimbos grillées par l'abus d'UV et bien d'autres. Certains diront que si l'on va voir ces films, c'est pour voir les personnages y passer, point.

Un concept devenant de plus en plus réducteur au fil des épisodes, et ce cinquième volet n'échappe pas à la règle. Si les mises à mort originales sont encore une fois au rendez-vous, la sensation de déjà vu n'est que trop présente, ce qui enlève une partie du plaisir au visionnage. Les mises à mort sont trop appuyées, trop attendues pour provoquer la surprise, la faute à une réalisation trop insistante sur les petits détails. Particulièrement réussie sur certains volets de la saga, ici cette insistance est beaucoup trop lourde pour provoquer une véritable attente chez le spectateur. La faute revient aussi à la plupart des secondes rôles, jamais attachants, très peu exploités, qui nous font espérer qu'ils y passent au plus vite plutôt qu'ils restent en vie.

Cependant, même si le manque de surprise et de développement des personnages est parfois pesant, Destination Finale 5 reste un divertissement convenable, particulièrement pour sa scène d'ouverture et son accident sur le pont, gigantesque et impressionnant, mais aussi pour certaines scènes véritablement sadiques (l'acupuncture, l'opération au laser) qui finiront très certainement dans les morts les plus marquantes de la série.


Ne me parlez plus jamais d'une opération au laser pour corriger ma myopie, merci, bonsoir.


De même, si les trois quarts du film restent sur le même principe que les quatres précédents, les dernières vingt minutes amènent un concept inédit qui n'avait été qu'esquissé auparavant. La règle "tuer ou être tué" innove quelque peu et la course poursuite dans la cuisine nous donne un petit moment de suspense, agréable bien que trop convenu. Quant au clin d'oeil final, sympathique pour les fans, il donne l'impression que la boucle est enfin bouclée, sans beaucoup d'explications supplémentaires mais qui montre une certaine logique dans l'histoire de la saga.

La fin de Destination Finale? Quale parle déjà d'une suite si ce cinquième film marche au box office. Et comme les résultats sont corrects...


En résumé, Destination Finale 5 reste sympathique si l'on cherche un divertissement morbide et si l'on est déjà amateur de la saga. Pour ceux qui n'ont encore jamais vu un seul épisode(mais sur quelle planète vivez-vous?), préférez les deux premiers volets. Tout aussi dingues, mais avec des personnages plus développés et un scenario plus correct.

dimanche 28 août 2011

"Cowboys and Aliens" de Jon Favreau



Dans la série des concepts les plus improbables du cinéma, le concept de "Cowboys and Aliens" pourrait figurer en très bonne place et honnêtement, il le mérite. C'est quand même pas tous les jours qu'on nous propose une grosse fight bien beauf entre un groupe de cowboys et une bande d'extraterrestres bien dégueus.

Sur le papier (et papier il y a puisque le film est une adaptation d'un comic) l'idée est alléchante, surtout lorsqu'on ajoute au projet des acteurs pas trop inconnus pour les rôles principaux, un Jon Favreau désormais nommé réalisateur de tous les projets friqués faussement cool (coucou Iron Man 2!), le tout multiplié par un budget de 165 millions de dollars.
Malheureusement, malgré les promesses faites par le réalisateur, et son insistance pour montrer que le projet tenait debout et méritait encore plus le respect pour son non-utilisation de la 3D (merci mon dieu), "Cowboys and Aliens" est une déception amère mais sans contestation possible.

Tout partait pourtant d'une bonne idée: un homme (Daniel Craig), se réveille seul dans le désert, sans aucun souvenir de ce qui lui est arrivé auparavant. Le bougre se fait attaquer direct, ça réveille, leur savate tous la tronche (normal, c'est James Bond) et tombe sur une ville paumée. Pas le temps de trop savourer l'ambiance du coin, la voilà qui se fait attaquer par des vaisseaux extraterrestres et les habitants veulent venger leurs disparus. Et puis... Euh et puis plus rien en fait.

Cinq scénaristes, trois adaptateurs et le néant. Voilà un bon résumé de la suite du film. Sur 1h50, nous comptons donc 25 minutes de prétendu scénario. La suite n'est qu'une succession de clichés piochés dans les westerns, très peu dans ceux d'aliens et d'un nombre d'incohérences assez impressionnant. Pourquoi les aliens sont-ils ici? Pourquoi les "cowboys" ne sont-ils pas réellement surpris quand ils débarquent? Pourquoi le héros principal, qui est censé être amnésique, est capable de retrouver sa maison AU MILIEU DU DESERT? A quoi sert Olivia Wilde, surtout si elle ne porte aucune combinaison moulante et ne montre pas un bout de fesse? Je vous épargne la suite.

Les personnages sont trop peu soulignés, jamais attachants, la faute à une absence de développement mais aussi au jeu des acteurs, plus monofacial (?) tu meurs, avec en tête Daniel Craig, toujours aussi constipé et Olivia Wilde, toujours aussi cruche. Non seulement son personnage est d'une inutilité consternante mais son regard de vache morte, présent dans chacun de ses rôles, est de plus en plus insupportable. Quant à Harrison Ford, Sam Rockwell et autres Keith Carradine, ils sont trop sous-exploités et mièvres pour donner du goût à l'ensemble.

Les effets spéciaux ne sont pas particulièrement mauvais, mais avec un tel budget, semblent risibles. Les aliens ne sont pas très originaux, ni effrayants et reprennent les concepts les plus éculés du genre sans jamais étonner le spectateur.

Un coup dans l'eau donc, et une déception face à un concept ultra jouissif, qui ne dépasse jamais sa mission de blockbuster ricain, avec son budget, ses stars et son absence évidente de scenario. Même les fesses de Daniel Craig moulées dans son pantalon de cowboy ne suffisent pas à éviter le massacre (et c'est bien dommage).

En somme, un film d'été: vite regardé et vite oublié.

En résumé:
(C'est pas de moi, j'avoue, mais je l'ai trouvé sur le forum de mad movies, donc pas d'auteur potentiel pour le copyright, qu'on me jette des pierres s'il le faut)

lundi 27 juin 2011

Triangle de Christopher Smith



Rares sont les films de genre qui innovent ces derniers temps et lorsque leurs réalisateurs sont assez doués pour tenter de modifier cette nouvelle mode du "cinéma industriel", on pousse le vice jusqu'à ne pas, ou très peu les distribuer en salles. Christopher Smith est un de ceux-là.

Après le prometteur "Creep", le délirant "Severance" et l'intelligent mais trop peu connu "Black Death", le voici qui frappe à nouveau avec "Triangle", petit chef d'oeuvre qui mélange les genres, entre science fiction, slasher et drame, pour le plus grand plaisir de l'amateur de films de genre. Car ne vous y trompez pas, à l'époque où l'on nous bourre le crâne avec des films français aussi minables que "Low Cost" ou "La Croisière", où les films de ce type sont aussi dénigrés dans notre pays, c'est encore une fois en dvd que l'on peut se procurer ce bijou, pas sur les écrans de cinéma où il aurait mérité sa place.

Prix du meilleur "Direct to video" au festival de Gerardmer cette année, "Triangle" nous livre un début d'histoire déjà vu, mais accrocheur: une bande d'amis décide de partir en virée en mer. Jusqu'ici tout va bien, ou pas, puisque peu de temps après, une tempête éclate, vous connaissez la chanson: le bateau se retourne, et le groupe se retrouve en bien mauvaise posture. Pas pour longtemps, puisqu'ils finissent par monter à bord d'un paquebot abandonné. Abandonné? Ce qu'il va leur arriver par la suite peut permettre d'en douter.



(Là, c'est le moment typique où tu cries à l'héroïne de bouger ses petites fesses sous peine de se faire trucider séance tenante)


En débutant son film à la manière d'un slasher ordinaire, Smith bascule peu à peu vers son but original, afin de perturber le spectateur tout en lui laissant la possibilité de réfléchir à ce qui se déroule sous ses yeux.
S'il est difficile d'en dire plus sans spoiler les points forts du scenario, la construction du récit permet au réalisateur de prendre le contre-pied du film d'horreur pour basculer de la scène typique appartenant au slasher (le massacre du théâtre est assez marquant) à de la science fiction pure. Le film n'aurait d'ailleurs rien de détonnant dans une saison de la Quatrième Dimension, et certaines de ses scènes les plus marquantes (la situation dans laquelle se retrouve Sally à un moment donné)sont bien parties pour devenir cultes.

Remarquablement bien écrit et intelligent, en se plaçant uniquement sous le point de vue de son héroïne, "Triangle" parvient à être émouvant et accessible là où des films comme Inception ou L'Agence et autres Source Code perdent certains de leurs spectateurs par une trop grande complexité d'écriture.

La direction d'acteurs n'est pas en reste puisque Melissa George(qui après les Amityville, 30 jours de nuit ou Turistas se construit une réelle carrière dans les films de genre) est bouleversante, en héroïne pesée par un quotidien difficile et manipulée par le sort qui semble s'acharner sur elle. Après Franke Potente (Creep), Laura Harris (Severance), Smith sait tirer le meilleur de ses actrices pour les pousser à montrer toutes leurs capacités dans des rôles difficiles.

Si l'on ajoute à cela la réalisation efficace, et une photographie impeccable, qui sait jouer avec les contrastes du clair/obscur, tout en donnant un côté sombre et angoissant aux décors, "Triangle" est définitivement l'un des dvds à ne pas rater cette année.

La démonstration même qu'on peut encore faire des films intelligents, sans des montagnes d'argent et surtout avec un talent qui n'est pas gâché au profit de la reconnaissance des grands studios. Avec ce film, sans doute le plus abouti de sa filmographie, Smith montre qu'il reste encore des réalisateurs qui respectent les films de genre, qui aiment leur rendre hommage tout en les renouvelant intelligemment et "Triangle", c'est ce que l'on appelle communément une "claque".

Un classique en puissance, à voir et à revoir, en boucle.

mardi 8 mars 2011

Paul de Greg Mottola



S'il y a bien deux acteurs pour incarner des geeks fans d'extraterrestres, ce sont bien évidemment Simon Pegg et Nick Frost. Les deux camarades n'ayant pas tourné ensemble depuis "Hot Fuzz" d'Edgar Wright, les fans attendaient forcément la réunion des deux énergumènes. Ajoutez à cela le réalisateur de "Supergrave" (dans lequel jouait Michael Cera et ses cheveux parfaits), Greg Mottola, et vous obtiendrez un projet plutôt alléchant et sympathique.


Graeme Willy et Clive Gollings, deux anglais amis depuis leur plus tendre enfance, ont un rêve en commun: celui de participer au Comic Con à San Diego, puis de traverser les Etats-Unis en camping car en passant par tous les endroits les plus emblématiques d'apparitions extraterrestres. Leur voyage entre potes va pourtant tourner au grand délire lorsqu'ils rencontrent Paul, un extraterrestre poursuivi par le gouvernement Américain, qui leur demande de l'aider à rentrer chez lui avant d'être retrouvé par le FBI. C'est le début d'un road trip qui changera leurs vies pour toujours...


Blindé de références toutes plus geek les unes que les autres (et vous savez que chez moi, ce qui est geek est bon à la base), "Paul" est l'exemple type du film qui aurait été parfait... Sous la direction d'Edgar Wright.
Difficile en effet de resister à comparer la performance de Pegg et Frost dans ce film avec celle des précédents.

Si le film commence à merveille, avec la visite du Comic Con, lieu rêvé pour tous ceux intéressés par les jeux vidéos, les comics et autres réjouissances(Pegg + Frost + Comic Con, c'était un peu un fantasme cinématographique pour moi), le petit développement du quotidien entre les deux héros, dès l'apparition de Paul, les choses se gâtent.
Non pas que l'animation du personnage soit ratée, elle est même impressionnante de réalisme au niveau graphique, et particulièrement au niveau du regard. Le problème principal du film vient en fait des gags, beaucoup trop lourds pour être réellement drôles. L'extraterrestre est beaucoup plus exaspérant qu'attachant, avec ses allusions constantes au sexe, à la drogue, et aux blagues plus que limites (Seth Rodgen, qui fait la voix originale, a apparemment beaucoup joué sur ce côté-là, et comme ça fait le deuxième film qu'il manipule à sa guise après "The Green Hornet", il faut avouer que ça commence à être agaçant).
Dès l'apparition du ET nouvelle génération, donc, les insultes en tout genre pleuvent, les clichés aussi, et ce qui aurait pû être pardonné à d'autres au niveau scénaristique ne peut tout simplement pas l'être lorsqu'on observe le travail précédent des deux compères.

Problème de réalisateur? Ou problème de pays tout simplement? L'humour Américain est différent de l'humour Anglais, et ce qui marche d'un côté de l'Atlantique ne marche pas forcément de l'autre. Ici, toute l'impression de parodie-hommage énormément présente dans "Shaun of the dead" et "Hot Fuzz", disparait pour rendre au final un film cliché, qui se moque plus de ses personnages d'ados attardés que de les rendre attachants.
Contrairement à ce qu'on peut lire dans les soi-disant magazines intellectuels, qui bien sûr se délectent en voyant le film, parlent d'une nouvelle preuve de l'hégémonie de la culture geek, "Paul" en est pourtant le contre exemple, et s'attarde plus à la rendre ridicule qu'à la rendre compréhensible aux yeux du public.

Il reste quand même difficile d'en vouloir à Pegg et Frost, car leur interprétation est juste, leurs mimiques toujours aussi drôles (le moment où ils essaient de regarder tout en ayant leurs lampes frontales est énorme), leur amitié toujours aussi apparente. (Oui, je suis incapable de dire uniquement du mal d'eux, ce sont quand même mes acteurs Anglais préférés, bordel)



De vraies têtes de winners, on peut le dire!



Un bon point également pour Jason Bateman, impeccable en agent du FBI coriace, et pour Bill Hader et Joe Lo Truglio, parfaits en duo de flics pathétiques.

"Paul" n'est donc pas du tout mauvais si l'on a en-dessous de 15 ans, mais devient tout de suite moins drôle et plus ennuyeux pour les plus âgés. Le film n'est pas une purge, est agréable à regarder, surtout grâce à ces multiples références et à ses acteurs, mais reste bien en dessous de ce que l'on avait pu espérer.

Pourtant, il faut quand même insister sur le bonheur de revoir les deux geeks les plus attachants de la planète ensembles sur grand écran, plus complices que jamais, et cela ne fait que renforcer l'attente de "World's End", le troisième épisode de la saga "Blood and Ice Cream Trilogy" écrite par Edgar Wright et Simon Pegg! Et là, je peux déjà vous le dire, ce sera énorme. ENORME.



(Vous l'aurez compris, avec toute l'admiration que je porte à Nick Frost et Simon Pegg, je ne peux vraiment pas vous conseiller de ne pas voir le film, car il reste quand même une comédie sympathique, mais si vous en avez l'occasion, regardez-le en version originale. La version française, lamentable, est encore plus absurde par le doublage de Paul réalisé par Philippe Manoeuvre. De quoi vous gâcher toute la séance.

Si le film vous déçoit, ou ne vous plait pas, n'hésitez pas à vous jeter sur "Shaun of the dead" et "Hot Fuzz", parce que ça, c'est du grand art, mes enfants. DU GRAND ART.)

jeudi 17 février 2011

Tron l'héritage de Joseph Kosinski




Sonnez hautbois, résonnez musettes! Le premier blockbuster de l'année est sorti, et il y a du niveau, puisque les studios Disney sont derrière tout ça.

Tron premier du nom ayant fait un bide monumental lors de sa sortie en 1982, pourquoi nous sortir une suite? Eh bien, le film bénéficiant d'un potentiel sympathie assez élevé chez les geeks et autres fanas de technologie, pourquoi ne pas essayer de les appâter avec des effets spéciaux soit disant révolutionnaires et un groupe à la mode aux commandes de la bande originale!

Un budget hallucinant de 150 millions de dollars dont 13 utilisés uniquement pour les costumes, une 3D à la "Avatar", les Daft Punk sur le projet, l'acteur Jeff Bridges et puis l'histoire d'un type qui arrive à entrer dans son propre ordinateur, ça avait l'air plutôt alléchant.

Pourtant, Tron ne parvient jamais à scotcher le spectateur sur place. Reprenant le scénario principal du précédent épisode (Sam, le fils de Flynn, va lui aussi entrer dans le programme pour sauver son père, prisonnier de son propore logiciel), l'histoire ne décolle jamais assez pour passionner, et lorsqu'elle propose des séquences impressionnantes visuellement (la course de moto, la bataille de disques), ce n'est qu'un copier-coller du film précédent.

Bien sûr, on est bien loin des moyens technologiques de 1982, les effets spéciaux sont impressionnants, le jeu créé avec les lumières intéressant, la musique des Daft Punk toujours aussi efficace, seulement, passé la première demi-heure, c'est long. Trop Long.

2h06 de découverte d'un univers soi disant parfait (puisque le but de Sam Flynn était de créer une espèce où les maladies, la vieillesse, les points négatifs de notre société en gros, n'existeraient plus) auraient pu apporter quelque chose de mythique, comme soi disant Avatar l'a fait pour ses fans (je dis bien "ses fans", étant donné que je ne l'ai toujours pas vu et que je ne suis pas prête de le voir). Mais 2h06 de philosophie à deux balles, en plus proclamée par des types en combinaisons ridicules, qui préfèrent cabotiner plutôt que nous donner une théorie plus directe et plus claire sur le sujet, ça donne mal à la tête et ça devient vite lassant.
Sans bien sûr oublier le message moralisateur final, plus bateau tu meurs, qui dit que bon, ok, tu peux te faire plaisir en passant ta vie sur ton ordinateur ou ta console, mais mon gars, la vraie vie, c'est quand même celle dans la forêt, au milieu des arbres et de tout cet oxygène, avec une bonasse à tes côtés.

Quant aux acteurs, ils ne sont pas si mauvais, (et puis, il faut avouer que Garett Hedlund est quand même sacrément bien gaulé, comme Olivia Wilde, même si perso, ça me parle moins), mais les dialogues longs et niaiseux les rendent vite insupportables. Certains vont même devenir cultes tant ils sont lamentables ("Tu veux t'amuser? On va s'amuser!" ouhhhh j'ai peur)
Heureusement, Jeff Bridges est toujours aussi impeccable. Enfin, le "heureusement" se retrouve très vite contrebalancé par les effets spéciaux apportés au visage de l'acteur.
En effet, celui-ci ne devait pas interpréter le seul rôle de Sam Flynn mais aussi celui de son double maléfique, Clu, avec 30 années de moins. Plutôt dur pour l'acteur qui a 61 ans à la base. Aidé par la technologie utilisée dans "L'Etrange Histoire de Benjamin Button", les effets spéciaux restent peu crédibles dès qu'un gros plan montre le bout de son nez. Et si l'on observe attentivement, ça lui fait une sacrée TRONche (haha) à Jeff, sans aucune expression faciale. Allez donc trouver un minimum d'émotion lorsqu'on vous présente un mec dont le visage sent l'artificiel à vingt mètres...


Tron l'héritage se révèle extrêmement décevant d'un point de vue scénaristique et les prises de risque attendues sont finalement minimes. Si les trente premières minutes valent le coup d'oeil, si la bande originale envoie du pâté (sans être exceptionnelle), le reste n'est qu'un amas de dialogues mièvres et inutiles.

A voir uniquement pour le thème global, plutôt intéressant à la base, le logo Disney retouché au tout début du film, les trente premières minutes et les cuisses (et les fesses!) de Garrett Hedlund. Pour le reste, GAME OVER.

mardi 25 janvier 2011

Revues du mois de Janvier

Comme je suis à la bourre dans mes critiques, et que la seule semaine de Janvier où des avants-premières intéressantes étaient organisées, j'ai eu le bonheur d'avoir la grippe, je me rattrape avec quelques critiques courtes, des films que j'ai vu, qui ne sont pas tous forcément mauvais, mais qui ne me donnent quand même pas envie de les défendre sur 100 lignes.




On commence par le très attendu "The Green Hornet" de Michel Gondry, oui, oui "The Green Hornet" en VF, parce que "Le Frelon Vert", ça aurait été moins vendeur. (On traduit "The Hangover" par "Very Bad Trip" mais on garde "The Green Hornet", je tenais juste à le signaler)

Après la mort de son père, Britt Reid (Seth Rogen), plus habitué à faire la fête qu'à diriger un journal, se rend compte que son héritage va lui donner la possibilité de trouver un sens à sa vie et s'associe avec l'un des employés de son père, Kato (Jay Chou), pour lutter contre le crime.

"The Green Hornet", enfin un film à gros budget qui s'assume comme tel.
On peut le voir avec ses potes, autour d'une pizza et de bières. C'est drôle, fun, on ne s'ennuie pas une minute et les effets spéciaux sont plutôt réussis, sans qu'on nous rejoue le coup du film faussement intelligent. Ici, pas de réelle introspection du héros après la perte de son père, il veut juste latter du mafioso.
Les acteurs sont plutôt bons (sauf Cameron Diaz mais ce n'est pas une découverte), Jay Chou déchire sa race, ça fait toujours plaisir de voir un caméo de James Franco et la bande originale colle à merveille avec le rythme du film.

Seul regret? Pas de réelle prises de risque de la part d'un Gondry bridé par Seth Rogen, plus porté sur la comédie que la poésie.






Love et autres drogues d'Edward Zwick.

New York, années 90. Jamie (Jake Gyllenhaal) utilise le charme qu'il possède pour devenir commercial dans une entreprise de médicaments. Son boulot? Vendre le plus possible d'antidépresseurs, puis de viagra. Mais hélas, son charme ne marche pas sur Maggie (Anne Hathaway), une jeune artiste qui refuse de s'engager car elle possède un terrible secret (pause pour le suspense): elle est atteinte de la maladie de Parkinson et refuse de faire des projets qu'elle pourrait ne pas réaliser un jour.

Ouh que c'est mauvais, mauvais, mauvais. Si l'on pouvait espérer une comédie romantique qui changerait les codes du genre, en y introduisant une maladie chronique, les espoirs restent vains.

C'est long, prévisible, et même pas drôle, le seul point positif étant de voir Jake Gyllenhaal nu toutes les cinq minutes (messieurs, soyez rassurés, Anne Hathaway en fait de même), on se demande même à la fin si l'on ne voit pas plus ses fesses que son visage à l'écran (quoique, vu comment il joue, sur le coup, c'est peut-être pas plus mal).
Zwick voudrait dénoncer le business de l'industrie pharmaceutique, ainsi que la difficulté de vivre avec quelqu'un de malade, et échoue lamentablement.
Dommage, car avec "Going The Distance", la comédie romantique de septembre, on pouvait penser qu'un renouveau se faisait sentir, dans ce genre si éculé.
Eh bien, non, merci, bonsoir. (Et c'est pas avec "Sex Friends" que ça va aller mieux)

Alors si l'on arrive même plus à rigoler un peu et passer du bon temps devant ce genre de plaisirs coupables, où va le monde, je vous le demande.





Last Night de Massy Tadjedin.


Joanna (Keira Knightley) et Michael (Sam Worthington) sont deux bobos New Yorkais amoureux qui s'aiment d'amour. Mais voilà, qu'un soir, lors d'une soirée de travail, Joanna s'aperçoit que Michael est particulièrement intéressé par sa collègue de travail aux formes généreuses, Laura (Eva Mendès). Horreur, malheur, l'homme part le lendemain en déplacement professionnel avec la sexy damoiselle. Pendant ce temps, Joanna retrouve par hasard Alex (Guillaume Canet), l'ancien amour de sa vie.
Nuit de tous les dangers pour le couple. Que va-t-il se passer? L'un des deux va-t-il succomber? Suspense...


Si "Last Night" tente de marcher dans les traces de "Closer", il ne parvient jamais à retrouver sa profondeur caractéristique, et surtout, l'érotisme de sa mise en scène.

Pourtant, le début, lors du cocktail de travail, laisse entrevoir la possibilité d'une étude réelle sur les problèmes de couple. Les différents enjeux sont en place, les traits de caractère des personnages principaux esquissés, une attente est définitivement mise en place.
Et c'est lors du départ de Michael que tout s'effondre. Au lieu de nous développer une réelle problématique, en jouant sur le côté sensuel des relations entre les deux nouveaux couples, Massy Tadjedin préfère se tourner vers une mise en scène plus réfléchie mais qui devient également plus froide. Impossible alors de s'identifier aux personnages, trop compliqués pour certains, et beaucoup trop simples pour d'autres.
Si Keira Knightley illumine chaque scène où elle apparait, le reste du casting est trop peu présent pour avoir sa chance. Sam Worthington est un vilain mari qui veut tromper sa femme (dans le genre ultra féministe et moralisateur, le film est un must), Eva Mendes a de belles fesses et Guillaume Canet n'a pratiquement qu'une seule expression faciale durant une heure et quarante-cinq minutes.

Difficile alors de s'intéresser réellement à l'histoire, où la seule question qui nous vient en tête est "EST-CE QUE VOUS ALLEZ PECHO OUI OU NON?".
Dommage, car les bases du scénario, plutôt séduisantes, se retrouvent rapidement embourbées dans un développement frigide et des dialogues interminables.

La solution pour le spectateur? Abandonner cet essai raté et regarder à nouveau "Closer". Le scénario est meilleur, les acteurs aussi, et en plus, il y a du sexe.
Que demander de plus?






Rien à Déclarer de Dany Boon.

1er Janvier 1993 et passage à l'Europe pour deux postes de douaniers franco-belges. Ruben Vandevoorde (Benoît Poelvoorde), douanier qui ne supporte pas les "non-belges" va devoir travailler en équipe avec un Français, Mathias Ducatel (Dany Boon). Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que ce dernier est aussi l'amant de sa soeur et qu'il a l'attention de l'épouser...

Il est toujours un peu facile de cracher sur Dany Boon, et bien sûr, les critiques s'en donnent à coeur joie lorsqu'il s'agit d'enterrer les bonnes vieilles comédies françaises.
Bien sûr, "Rien à Déclarer" n'est pas un chef d'oeuvre, n'est pas un film très réfléchi, mais après tout, quand on achète une place pour ce genre de films, on sait très bien ce que l'on va voir à la base. Il est toujours amusant de lire des critiques se plaindre des gags parfois (même beaucoup ici) lourds, et peu recherchés. MAIS LES MECS, on est pas chez Judd Apatow, réveillez-vous!

Les acteurs ne sont pas si mal, le duo Karine Viard et François Damiens fonctionne, même si l'on a connu notre François L'Embrouille plus en forme dans "Dikkenek" et "L'Arnacoeur", et Benoit Poelvoorde était le seul à pouvoir assumer le rôle d'un tel emmerdeur. Le seul vrai bémol revenant à Julie Bernard, la soeur de Vandevoorde, qui ne parvient jamais à suivre le reste de ses interlocuteurs.

Si l'on garde en tête que "Rien à Déclarer" est une comédie sympathique, accessible à toute la famille, avec un goût pour l'absurde et le grotesque que le réalisateur est le seul à utiliser actuellement, le but est parfaitement atteint, avec une sincérité toujours aussi présente que dans les films précédents.

En effet, il est assez rare de voir des films que toute la famille, du plus petit au plus âgé, peut apprécier, et s'il faut que ce genre de films soient emmenés par Dany Boon, autant accepter sans trop rechigner.

Certes, il est toujours un peu douloureux de voir le public passer à côté de petits bijoux comme "Black Swan" ou "Le Discours d'un roi" mais ça vaut peut-être toujours mieux qu'un rejet en bloc du "septième art".

vendredi 14 janvier 2011

Black Swan de Darren Aronofsky



Après un mois de Décembre plutôt pauvre en sorties intéressantes, cette année 2011 s'avére particulièrement intéressante. Elle l'est encore plus quand elle débute par une claque visuelle monumentale, une réussite tellement impressionnante qu'elle sera difficile à dépasser par la suite.
Après "The Wrestler" et la résurrection de Mickey Rourke, Aronofsky nous montre un deuxième combat physique personnel, celui de la danse classique. Si certains pensent que les deux milieux sont différents, ils se révélent plutôt semblables dans l'aspect psychologique et physique de ces personnes, prêtes à se transcender pour leurs arts respectifs.

Ce dépassement de soi est justement le thème principal de "Black Swan". Jusqu'où peut-on aller pour atteindre la perfection? Un film sur une discipline aussi exigeante que le ballet était l'occasion unique de développer ce thème.


Nina (Natalie Portman) est danseuse au New York City Ballet et vient tout juste d'être choisie comme danseuse principale du célèbre "Le Lac des Cygnes". Troublée par son professeur, Thomas (Vincent Cassel), elle va bientôt rencontrer la séduisante Lily (Mila Kunis). Son chorégraphe lui reprochant son manque de sensualité pour le rôle d'Odile, le cygne noir, Nina va être poussée à l'extrême pour se découvrir, afin de ne pas abandonner le rôle sa rivale.


Rivalités, folie, persécution, une exigence telle qu'elle pousse à la folie, les thèmes sont multiples mais tous aussi frappants les uns que les autres.
"Black Swan" envoûte par sa mise en scène serrée, au plus près des acteurs, afin de recueillir leurs émotions les plus intimes. L'innocente Nina, va devoir se surpasser pour réussir à interpréter deux des rôles les plus opposés qui existent en supportant une mère omniprésente, sa frustration sexuelle et son physique malmené, les remarques de son professeur, la rivalité avec Lily,rien que ça.
Cette quête de la perfection va l'emmener dans une introspection destructrice, une transformation dont elle pourrait ne pas ressortir indemne. Tantôt (en vrai, j'ai 85 ans) fragile et vulnérable, tantôt mystérieuse et inquiétante, le jeu entre les deux personnages va tellement loin que le spectateur, pris dans la toile, ne pourra en sortir qu'au bout du final majestueux et époustouflant. Un final qui vous prend aux tripes, vous donne les larmes aux yeux tant il est puissant et exceptionnel. Car si le film touche autant, c'est grâce à la réorchestration magistrale de la musique de Tchaïkovsky mais aussi grâce à la maitrise impressionnante du réalisateur lors de chaque scène. Ne vous attendez pas à voir le ballet en entier, son choix et de rester au plus près des acteurs, pour montrer la véritable performance et non ce qu'elle parait vue du public. Plus que l'étude de la folie, c'est véritablement l'étude de la recherche de la perfection qui est sous-entendue ici.

Cette étude du dépassement, tellement brutal dans un art aussi poussé et difficile que le ballet, est appuyée par l'interprétation de Natalie Portman, époustouflante, qui nous donne ici le meilleur rôle qu'elle ait tenu depuis bien longtemps. Sa préparation intensive, est véritablement impressionnante, car elle n'est presque pas doublée dans les scènes de danse. Son entrainement ayant débuté un an avant le tournage, avec plus de cinq heures d'entrainement par jour, on ne pouvait qu'espérer une performance à la hauteur de son talent, définitivement dévoilé au grand jour, après les réussites "Closer" et "V pour Vendetta". La duplicité de son personnage, est exploitée dans un crescendo impressionnant, jusqu'à la représentation, qui réunit toutes les identités qu'elle peut avoir: est-elle toujours Nina, sa jumelle maléfique, le cygne blanc, le cygne noir ou tout à la fois? Les nombreuses utilisations des miroirs sont judicieuses et ne cessent de questionner le spectateur sur la véritable identité du personnage principal.



Mais dites donc Monsieur, c'est une petite allusion à notre cher Dario Argento, ça non?


Le reste du casting est impeccable lui aussi, avec une Mila Kunis, qui fait du Mila Kunis, et ici, ça lui réussit relativement bien. Son personnage de Lily est sensuel (j'en connais qui vont apprécier une certaine scène entre elle et Madame Portman), troublant et effrayant à la fois, un parfait cygne noir en l'occurence dont la rivalité est utilisée par le chorégraphe, Thomas, pour arriver à ses fins. Parfait dans ce rôle de manipulateur, Vincent Cassel ne surjoue pas (fait assez rare pour être signalé), et devient de plus en plus glaçant au fil de l'action.

Cauchemardesque, délicieusement noir, envoûtant, dément, "Black Swan" entraine son public dans un tourbillon d'émotions dont il n'est pas prêt de se remettre. Une réussite exceptionnelle, qui dépasse de loin celles de l'année dernière, tellement elle est puissante et possédante, et magnifiée par ce final d'une intensité épuisante.

A la sortie, une seule impression: la perfection que Nina voulait atteindre en dansant (la désormais phrase culte "I was perfect"), Darren Aranofsky l'a atteinte avec ce chef d'oeuvre.



(Et en bonus, l'affiche Japonaise, qui est plus que magnifique elle aussi)

mercredi 12 janvier 2011

Somewhere de Sofia Coppola



Sacré Lion D'Or à la dernière Mostra de Venise, "Somewhere" était LE film le plus attendu de ce début janvier. On cessait de nous répéter partout qu'il était le film le plus abouti de la réalisatrice. Le plus abouti peut-être, mais surtout le plus chiant.
Oublié le charme de "Lost In Translation" ou de "Marie-Antoinette". En reprenant un sujet qu'elle a mainte fois (Trop?) développé, Sofia Coppola se caricature et finalement, perd tout intérêt.

Le scénario? Simplifié à l'extrême.

Johnny Marco (le revenant Stephen Dorff), acteur à la mode, vit au célèbre Château Marmont à Los Angeles. Plutôt porté sur l'alcool et les femmes, il va devoir revoir ses priorités lorsqu'il doit s'occuper de sa fille de 11 ans, Cleo (Elle Fanning).

Autobiographie, désir de révéler au monde la relation chaotique qu'elle a entretenu avec son père? La question est finalement inutile, autant que le fait de chercher une trace de scénario. Ce n'est pas que le film est mal réalisé, on peut sentir la maitrise remarquable dont la réalisatrice fait preuve tout au long du film, le travail qui réside dans chaque plan, et même les sentiments qu'elle a voulu faire passer.
Encore une fois, elle prend un personnage pour nous montrer l'ennui qu'il ressent dans sa vie. La fois de trop? Certaines scènes paraissent se répéter au fil de ses films, par exemple le problème de la langue transposé en Italie au lieu du Japon. Si le personnage s'ennuie, le spectateur peut tout à fait le comprendre... Il lui arrive exactement la même chose! Si l'intention de la réalisatrice était de nous montrer ce qu'était l'ennui, le vrai, alors elle a parfaitement réussi, car il ne se passe strictement rien.

Certes, les acteurs sont fantastiques. Stephen Dorff est parfait en acteur désabusé, Elle Fanning, LA révélation (décidément, cette famille assure), est rayonnante, mais cela ne suffit pas à donner du rythme aux scènes, qui se succèdent sans jamais trouver un dynamisme.
La photographie, gérée par Harris Savides ("Elephant", "Zodiac") est encore une fois magnifique (on retiendra la scène de la piscine, la plus emblématique du film), la bande originale, signée comme à l'habitude par Phoenix, est en accord parfait avec la relation qu'entretiennent les deux protagonistes.

Tout semble réuni pour passer un bon moment mais hélas, le scénario, beaucoup trop faible, ne contient pas la petite étincelle qui faisait réfléchir, et rendait le spectateur profondément marqué, comme dans les films précédents.
Il était difficile de se remettre de "The Virgin Suicides", tant le film était chargé de mélancolie, il est difficile de se remettre de "Somewhere", car on a l'impression d'avoir fait une sieste d'1h30.

Si la réalisation est impeccable, "Somewhere" déçoit par sa faiblesse scénaristique. L'année où un certain Quentin Tarantino préside la Mostra, on peut se demander pourquoi avoir récompensé un film aussi ennuyeux alors qu'il a l'habitude des films percutants.
Encore un signe de favoritisme? Une énième déception cinématographique camouflée par les différents festivals? On commence malheureusement à être habitués...