jeudi 17 février 2011

Tron l'héritage de Joseph Kosinski




Sonnez hautbois, résonnez musettes! Le premier blockbuster de l'année est sorti, et il y a du niveau, puisque les studios Disney sont derrière tout ça.

Tron premier du nom ayant fait un bide monumental lors de sa sortie en 1982, pourquoi nous sortir une suite? Eh bien, le film bénéficiant d'un potentiel sympathie assez élevé chez les geeks et autres fanas de technologie, pourquoi ne pas essayer de les appâter avec des effets spéciaux soit disant révolutionnaires et un groupe à la mode aux commandes de la bande originale!

Un budget hallucinant de 150 millions de dollars dont 13 utilisés uniquement pour les costumes, une 3D à la "Avatar", les Daft Punk sur le projet, l'acteur Jeff Bridges et puis l'histoire d'un type qui arrive à entrer dans son propre ordinateur, ça avait l'air plutôt alléchant.

Pourtant, Tron ne parvient jamais à scotcher le spectateur sur place. Reprenant le scénario principal du précédent épisode (Sam, le fils de Flynn, va lui aussi entrer dans le programme pour sauver son père, prisonnier de son propore logiciel), l'histoire ne décolle jamais assez pour passionner, et lorsqu'elle propose des séquences impressionnantes visuellement (la course de moto, la bataille de disques), ce n'est qu'un copier-coller du film précédent.

Bien sûr, on est bien loin des moyens technologiques de 1982, les effets spéciaux sont impressionnants, le jeu créé avec les lumières intéressant, la musique des Daft Punk toujours aussi efficace, seulement, passé la première demi-heure, c'est long. Trop Long.

2h06 de découverte d'un univers soi disant parfait (puisque le but de Sam Flynn était de créer une espèce où les maladies, la vieillesse, les points négatifs de notre société en gros, n'existeraient plus) auraient pu apporter quelque chose de mythique, comme soi disant Avatar l'a fait pour ses fans (je dis bien "ses fans", étant donné que je ne l'ai toujours pas vu et que je ne suis pas prête de le voir). Mais 2h06 de philosophie à deux balles, en plus proclamée par des types en combinaisons ridicules, qui préfèrent cabotiner plutôt que nous donner une théorie plus directe et plus claire sur le sujet, ça donne mal à la tête et ça devient vite lassant.
Sans bien sûr oublier le message moralisateur final, plus bateau tu meurs, qui dit que bon, ok, tu peux te faire plaisir en passant ta vie sur ton ordinateur ou ta console, mais mon gars, la vraie vie, c'est quand même celle dans la forêt, au milieu des arbres et de tout cet oxygène, avec une bonasse à tes côtés.

Quant aux acteurs, ils ne sont pas si mauvais, (et puis, il faut avouer que Garett Hedlund est quand même sacrément bien gaulé, comme Olivia Wilde, même si perso, ça me parle moins), mais les dialogues longs et niaiseux les rendent vite insupportables. Certains vont même devenir cultes tant ils sont lamentables ("Tu veux t'amuser? On va s'amuser!" ouhhhh j'ai peur)
Heureusement, Jeff Bridges est toujours aussi impeccable. Enfin, le "heureusement" se retrouve très vite contrebalancé par les effets spéciaux apportés au visage de l'acteur.
En effet, celui-ci ne devait pas interpréter le seul rôle de Sam Flynn mais aussi celui de son double maléfique, Clu, avec 30 années de moins. Plutôt dur pour l'acteur qui a 61 ans à la base. Aidé par la technologie utilisée dans "L'Etrange Histoire de Benjamin Button", les effets spéciaux restent peu crédibles dès qu'un gros plan montre le bout de son nez. Et si l'on observe attentivement, ça lui fait une sacrée TRONche (haha) à Jeff, sans aucune expression faciale. Allez donc trouver un minimum d'émotion lorsqu'on vous présente un mec dont le visage sent l'artificiel à vingt mètres...


Tron l'héritage se révèle extrêmement décevant d'un point de vue scénaristique et les prises de risque attendues sont finalement minimes. Si les trente premières minutes valent le coup d'oeil, si la bande originale envoie du pâté (sans être exceptionnelle), le reste n'est qu'un amas de dialogues mièvres et inutiles.

A voir uniquement pour le thème global, plutôt intéressant à la base, le logo Disney retouché au tout début du film, les trente premières minutes et les cuisses (et les fesses!) de Garrett Hedlund. Pour le reste, GAME OVER.