vendredi 29 octobre 2010

Trick'r Treat de Michael Dougherty



Oyé Oyé braves gens, Halloween est proche et il me faut le célébrer comme il se doit alors plutôt que me forcer à aller voir Paranormal Activity 2 au cinéma, j'ai préféré vous faire découvrir un petit bijou du cinéma de genre.

Sorti en 2009 aux Etats-Unis, reconnu dans plusieurs festivals, "Trick'r Treat", avec son casting appétissant et son thème fun a tout pour plaire mais il n'est toujours pas sorti en France (et sortira-t-il un jour? On peut sérieusement en douter.).
Ah les bienfaits des distributeurs français. On nous fait subir des navets par dizaines et quand une réussite approche, on la refuse.

Imaginez quatre histoires qui se croisent le soir d'Halloween dans une petite ville des Etats-Unis.
Un proviseur avec un penchant psychopathe, une jolie demoiselle qui souhaite trouver la bonne personne pour sa toute première fois (vous pouvez compléter avec "toute toute première fois ♫" si vous le voulez), quelques gosses qui tentent le diable en allant vérifier d'affreuses rumeurs et un sale petit papi qui préfère voler les bonbons plutôt qu'en offrir. Tous à leur façon, ils désobéissent aux règles d'Halloween et lorsqu'on désobéit... On est puni.

Avec son patchwork de personnages hétéroclites (mot compte triple au Scrabble), Dougherty fait mouche. En alternant la comédie et l'angoisse, croissante au fur et à mesure que le film avance, il réussit à créer un ensemble fun et décalé. L'empathie du spectateur est donc totale et l'on ne s'ennuie pas une seule seconde, fait impressionnant pour un scénario qui joue avec les codes du genre.
Si certains rebondissements peuvent paraitre prévisibles lorsqu'on connait les ficelles de ce genre de films, les twists sont surprenants et laissent au final une excellente impression.

Le scénariste qui a parfaitement compris les enjeux d'un tel thème n'essaie pas de nous faire rire ou de nous faire peur à tout prix. C'est simple et donc efficace.
Le jeu des acteurs est plutôt bon (les fans de True Blood retrouveront avec plaisir Anna Paquin fringuée en Petit Chaperon Rouge Bonnasse) et les effets speciaux sont exceptionnellement bien travaillés pour un film de genre (A la production, Bryan Singer. Coïncidence, donc? Je ne pense pas.)


Ah ben c'est vrai que c'est plutôt funky moumoute de se promener dans les bois la nuit, déguisée avec une cape rouge! Le syndrôme "Sookie Stackhouse Niaise" peut-être?


Si l'on ajoute à ça une scène de transformation fantastique, à la fois érotique et horrifique, avec "Sweet Dreams" en fond musical, que dire de plus?

"Trick'r Treat", c'est bien filmé, c'est fun sans être non plus terrorisant. Le petit personnage de Sam, avec son sac à patate sur la tête (un poteau au gamin de "L'Orphelinat"?)à la fois choupi et angoissant, est juste là pour vous rappeler les quelques règles pour cette soirée, c'est tout (et après avoir vu le film, vous allez largement hésiter avant d'éteindre une Jack'O'Lantern et vous distribuerez des bonbons à tous les gosses de votre ville).


Ah tu fais moins ton malin maintenant! La prochaine fois, tu respecteras les règles de Samy.


Un nouveau film culte pour Halloween, ça se fête et c'est à voir de toute urgence.

(En plus, comme il dure qu'1h22, vous pouvez compléter votre soirée avec "Zombieland" ou "Shaun of the Dead" et vous avez trouvé votre divertissement pour le 31. Ajoutez à cela un déguisement de chaudasse et des bonbons ultra chimiques oranges et noirs, et votre soirée sera réussie.)(3615jetesauvetasoiréedhalloweenparcequejesuistropbonnetasvu)

samedi 23 octobre 2010

L'Homme qui voulait vivre sa vie d'Eric Lartigau

Romain Duris et le film sont sur un bateau...


Guillaume Canet + Romain Duris = Coeur qui fait Boum Boum Pow (ouech, comme dans les Black Eyes Peas).
Les avants-premières du Gaumont de Rennes gâtent vraiment les filles en ce début d'année (et cela ne va pas s'arrêter là puisque le prochain à venir visiter notre chère ville sera Gilles Lellouche). Le directeur du cinéma nous répéte que c'est la première année qu'il y a autant de places de vendues. Tu m'étonnes, c'est sûr que si c'était des acteurs venus du fin fond de l'Ouzbekistan, on serait déjà moins nombreux.


Adapté d'un roman de Douglas Kennedy, "L'Homme qui voulait vivre sa vie" raconte l'histoire de Paul Exben, brillant avocat, à qui tout réussit. Il a deux beaux garçons (même si l'un des deux ressemble à une fillette avec ses cheveux longs), une belle maison, une belle voiture, sa vie semble être parfaite. Jusqu'au jour où sa femme décide de le quitter. En cherchant les causes de cette séparation, il va bouleverser sa vie. Pour ne pas assumer les conséquences de ses actes, il va fuir à l'étranger pour tout recommencer.

Le résumé et la bande-annonce donnent le point de départ d'un thriller alléchant ou d'un drame émouvant.
Histoire philosophique qui fait réflechir au sens de notre vie?
Difficile en tout cas de cataloguer le film. Car si la première heure nous explique les causes du drame qui a bouleversé l'existence du personnage principal, la suite est beaucoup plus confuse, pour nous lacher complétement dans le dernier quart d'heure.
Le rythme est lent, mais l'on se dit que c'est pour nous endormir, que quelque chose va arriver. On tremble pour Paul. Arrivera-t-il à s'enfuir? A se cacher de la police? Va-t-il retrouver ses enfants, sa femme? Bon, allez il va bien se passer quelque chose, merde! C'est bien joli de prendre des photos, mais un peu d'action ne fait jamais de mal! Eh bien, non.
C'est un peu comme si vous n'aviez pas mangé depuis 3 jours, on vous met un plat de pâtes fumantes sous le nez, et au moment où vous allez plonger votre fourchette dedans, et ben, paf, on vous l'enlève. (Dédicace ma Cousine de Marseille à l'origine de cette métaphore)

La fin tombe comme un cheveu sur la soupe. Y'avait plus de pellicules et il restait trop à filmer alors on bacle tout en 10 minutes?
Eh bien je ne sais pas pour vous, mais moi je kiffe moyen-bof. Et j'ai pas été la seule, personne n'avait vu venir la fin dans la salle.

Pourtant Romain Duris est excellent (comme toujours) en homme brisé, obligé de reconstituer sa vie comme il le peut, bouleversé par le geste qu'il a commis. Niel Arestrup, Branka Katic sont bons, on croit à leurs personnages.
Marina Foïs, ... Euh non, je l'adore, mais quoiqu'elle fasse, je verrai toujours Sophie Pétoncule à la place du personnage qu'elle doit jouer. C'est comme Marion Cotillard. Une fois qu'on a vu "La Môme", on est persuadé de voir du Edith Piaf à tout bout de champs, mais sans les "MARCEEEEL MARCEEEEL".

Les personnages sont bons, les paysages magnifiques, l'histoire est bonne, mais alors qu'est-ce qui cloche? La fin, on en revient toujours là.
Est-ce que c'est pour donner au spectateur l'envie de lire le livre? Si c'est l'explication à cette fin bancale et baclée, alors c'est réussi. Il me tarde de vérifier si elle est semblable à celle du livre (oui, je ne l'ai pas lu, je suis vilaine).

Après "Mais Qui a tué Pamela Rose?" et "Un ticket pour l'espace", le virage à 180 degrés d'Eric Lartigau est réussi. Les choix de réalisation sont impeccables, mais il manque quelque chose. Le petit truc qui nous fait réfléchir sur notre propre expérience en sortant de la salle.

A vous de vous faire votre propre opinion pour m'aider à comprendre la fin. Peut-être qu'à plusieurs, ce sera plus facile. Ou pas.

vendredi 15 octobre 2010

The Social Network de David Fincher




Allez, avouez-le, on a tous braillé "WHAT THE FUCK?" (ouais, car on est tous un peu bilingues) quand on appris qu'un film sur facebook allait se faire.
Phénomène de société, objet de controverses, le site qui dévoile votre vie privée tout en la bloquant aux inconnus mais en fait non (?), le plus jeune milliardaire du monde qui se cache derrière tout ça, il était naturel qu'un jour, un tel film apparaisse. Mais alors, quelle n'a pas été notre surprise quand David Fincher a été annoncé pour la réalisation. "WHAT THE FUCK?" Numéro 2, qu'est-ce qu'il va foutre là-bas?

On pouvait attendre le pire. Un hommage au réseau social le plus utilisé au monde, avec des petites pisseuses à moitié nues sur leurs photos de profil et des couples qui se mettent "bisous bisous je t'aime" à tous les coins de murs. Mais c'était sans compter le talent de David Fincher (alias le meilleur réalisateur de sa génération selon... TARANTINO, y'a de quoi douter du bonhomme... Ou pas.).
Le monde nouveau est annoncé mes enfants, et ce monde sera geek ou ne le sera pas. C'est là qu'apparait tout le potentiel du film. Loin de tomber dans la facilité, le scénariste, Aaron Sorkin, a parfaitement réussi son coup. Le film est basé sur les personnages et non pas sur "Facebook". L'empathie est donc totale, le spectateur est piégé.

Tout commence en octobre 2003, lorsqu'un étudiant de Harvard, Mark Zuckerberg, se fait plaquer par sa copine. Il a les nerfs alors il pirate la base de données de l'université (perso, c'est à ça que je passe tout mon temps libre quand je suis énervée), et crée un site de comparaison entre les étudiantes. Laquelle est la plus jolie? Laquelle mérite d'être lynchée en public? Le site a un énorme succès et fait sauter tout le réseau de la fac. Bien sûr, il se fait taper sur les doigts. Vilain garçon, qui ose mettre en ligne ce que tout le monde dit tout bas. Mais le petit génie de l'informatique ne s'arrête pas là. Quelques temps après, il crée "TheFacebook", un réseau social spécialement pour Harvard. Le succès est tel que le site s'étend ensuite à plusieurs universités des Etats-Unis puis en Europe pour connaitre le succès que l'on connait aujourd'hui.
Comment le site a-t-il été créé, quels en sont les principaux acteurs? Les enjeux sont tellement énormes que les conflits qui les accompagnent sont de plus en plus importants.

Les personnages et leurs relations, voilà le propos du film. Comment un succès fulgurant peut détruire des amitiés et créer une telle animosité envers son principal créateur?
Le sujet est large mais David Fincher sait où il va. L'histoire chronologique, entrecoupée d'entretiens avec les avocats des différentes parties, passionne. Comment un petit nerd d'Harvard a-t-il perdu son seul véritable ami à la suite d'événements qui lui ont complétement échappé?
En alliant les conflits de pouvoir, à l'argent, l'amour et l'amitié, le scénario se révèle être passionnant. Adepte de facebook ou pas, le spectateur est pris dans un engrenage qui ne le lachera pas de la séance. Les personnages sont justes, joués par des acteurs excellents: Andrew Garfield, qui joue le meilleur ami de Zuckerberg, incarne le seul personnage capable de comprendre le problème posé par ce succès improbable, beaucoup trop rapide pour durer. Quant à Jesse Eisenberg, c'est une véritable confirmation. On le savait déjà depuis "Zombieland", que ce type avait du talent, mais ici son personnage montre bien que tout lui réussi, comédie comme drame.

En dessinant le portrait d'un homme brillant mais odieux, frustré par sa solitude, Fincher nous fait apprécier ce type en mules Adidas, qui ne demandait rien d'autre que faire un site qui fonctionne. L'argent n'est pas le plus important pour Zuckerberg, ce qui le rend encore plus victime des personnages cupides, comme Sean Parker (Justin Mouton Timberlake, vu sa coupe de cheveux). La fin est amère, comme si sa réussite était tellement grande, qu'il est obligé de la vivre seul.

Porté par une réalisation magistrale, qui montre encore une fois que David Fincher est grand, David Fincher est fort, David Fincher doit avoir un temple de culte en son honneur (pardon, j'ai un problème psychologique avec ce réalisateur depuis "Fight Club"), le film est une admirable réussite, maitrisé de bout en bout.

God save the geeks, je l'ai toujours dit. Si un jour la fin du monde arrive, que nous sommes envahis par les zombies, que les martiens nous attaquent, ce sera sur eux qu'il faudra compter.

En attendant, allez voir "The Social Network" parce que ça vaut le coup.
Manon D. likes it. (and uses facebook in English)

samedi 9 octobre 2010

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen



Vous êtes déjà allés voir un film qui se foutait complétement de votre gueule? Parce que c'est exactement le propos du dernier Woody Allen.
Qu'est-il arrivé à notre bon Woody, maître de l'ironie et du cynisme, qui nous donnait des leçons de vie tout en nous faisant réfléchir un peu? S'il était trop occupé par le tournage de son nouveau film à Paris, il n'avait pas besoin de nous infliger celui-là, le spectateur pouvait attendre et en avoir (peut-être) pour son argent.
A trop vouloir faire des films, on dilapide son talent. C'est exactement ce qui arrive aux livres d'Amélie Nothomb. Il faut en sortir un tous les ans, pour contenter les lecteurs, alors plus on en fait des événements, plus la qualité baisse. Sauf que là, on touche à Woody Allen et ça me pose un problème certain.

On avait pourtant le scénario parfait pour que le gentleman puisse exprimer tout son talent: une nuit, Alfie (Anthony Hopkins), se réveille en sursaut et se rend compte qu'il ne va pas tarder à y passer. Electrochoc. Il plaque sa femme, se paie une poule de luxe, un appartement avec vue sur la Tamise, un nouveau bronzage. Sa femme (Gemma Jones), désemparée, fait une tentative de suicide, et tombe dans les griffes de Crystal, une voyante. Celle-ci lui prédit qu'elle va rencontrer un "bel et sombre inconnu", histoire de garder espoir en la vie. Pendant ce temps, la filles des deux petits vieux, Naomi Watts, s'ennuie dans son mariage raté avec Josh Brolin, qui lui, préfère loucher sur la voisine d'en face, Dia (Freida Pinto).

Le parfait petit scénario de la comédie satirique en somme. Sauf que non.
C'est long, ce n'est pas drôle, les acteurs font ce qu'ils peuvent au milieu de cette débacle. Bien sûr, on ne peut pas refuser un rôle à Woody Allen, alors même si le film est raté, on le fait quand même pour ne pas contrarier Papi.
Woody Allen fait du Woody Allen, et n'est même pas capable de nous pondre l'une de ses morales habituelles. Ok, on a peur de devenir vieux alors on se rend ridicule. Ah merci Woody, c'est vrai que c'est toujours bon de nous le rappeler. C'est quand ton prochain film, parce que là, honnêtement, je préfère l'oublier direct, et passer au suivant!


Donc là, vous avez Naomi Watts qui se demande "Qu'est-ce que c'est que ce truc?". MAIS C'EST UN FILM POURRI MA BELLE, TIRE-TOI D'ICI ET EN VITESSE!


Une courte critique car le film n'en vaut pas la peine. C'est chiant comme la pluie, la seule personne que l'on aime retrouver, c'est Gemma Jones (la mère de Bridget Jones dans les films), la bande originale copie celle de "Vicky Cristina Barcelona" et la voix off, d'habitude décalée et drôle, est exaspérante.

Si vous n'avez encore jamais vu de Woody Allen (pauvre de vous, même si je connais une demoiselle qui se reconnaitra), c'est pas sur celui-ci qu'il faut compter. Passez votre chemin.


(Ah mais je viens de voir qu'il était nommé au festival de Cannes! Tout s'explique.)