mardi 30 novembre 2010

Scott Pilgrim vs The World d'Edgar Wright



GET READY LES AMIS! La meilleure adaptation de comics depuis bien longtemps débarque demain sur les écrans!

Malgré la distribution lamentable du film sur Rennes, j'ai réussi à le voir, et ne le ratez pas. Oubliez les Harry Potter et les comédies françaises minables, vous aurez bien le temps de les regarder plus tard. Scott Pilgrim passe avant. C'est tout.

Une nouvelle preuve qu'Edgar Wright est un dieu vivant et que le comic est AWESOME. Une mise en scène avant-gardiste, qui exploite à merveille le potentiel du jeu vidéo, une BO explosive, des acteurs attachants. Jetez vous dessus.

(Mon article arrive très vite, mais je devais vous faire parvenir la nouvelle avant de poster un avis détaillé)

dimanche 28 novembre 2010

Raiponce de Byron Howard et Nathan Greno



Si ces derniers temps la mode est aux dessins animés miteux (excepté Pixar bien sûr), avec des blagues plus lourdes les unes que les autres, et un graphisme plutôt banal, il faut se dire que rien n'est perdu et la preuve, le nouveau film d'animation des Studios Disney est une petite merveille. Ce sont les autres studios, Dreamworks en tête, qui vont s'en mordre les doigts! Ils vont enfin s'apercevoir du boulot qu'ils ont à accomplir pour atteindre une telle perfection.

Et pourtant, "Raiponce" revient de loin. En projet depuis bien longtemps, il a été remanié un nombre incalculable de fois et n'avait plus beaucoup d'espoir de sortie. Mais c'était sans compter le talent de Glenn Keane, Byron Howard et Nathan Greno, qui ont réussi à adapter un nouveau conte de Grimm, avec tout le talent qu'on leur connait.

Les bandes-annonces françaises et américaines, plutôt décevantes, laissaient entrevoir un humour à la Dreamworks, assez limite et une histoire inintéressante. Si vous n'avez pas été séduits, je vous conseille la version japonaise. Je suis persuadée qu'après ça, votre jugement aura changé et que vous aurez envie de le voir.


Flynn Rider est le criminel le plus recherché du pays. Un jour, en voulant échapper à la garde royale, il se réfugie en haut d'une tour. Ce qu'il y découvrira changera sa vie pour toujours: une jeune fille, aux cheveux magiques longs de vingt mètres, et qui ne rêve que d'une chose, s'échapper de la tour dont elle est prisonnière pour découvrir le monde. Elle passe alors un marché avec Flynn: il l'amène à la "Fête des Lumières" et elle lui rend son butin. Les voilà partis dans une farandole d'aventures, plus ébouriffantes les unes que les autres.


Avec "Raiponce", leur cinquantième long-métrage, les Studios Disney confirment ce qu'ils avaient débuté avec "La Princesse et la Grenouille": c'est une nouvelle ère pour leurs créations, et si elles sont toutes aussi brillantes, la magie Disney n'a pas fini d'éblouir les yeux des enfants, qu'ils soient petits ou grands. L'animation parfaitement maitrisée nous rend les personnages plus attachants que jamais.

Les personnages principaux et la nouvelle arme de destruction massive: la poêle à frire.


Raiponce est magnifique, l'animation de ses cheveux, la plus grande difficulté du film, est plus que réussie. Portée par la voix mutine de Maeva Meline, qui fait partie de la troupe de Mozart Opéra Rock (si un jour on m'avait dit que je citerais "Mozart Opéra Rock" sur ce blog, je me serais bien marrée), elle est, comme Tiana auparavant, une jeune fille de 18 ans moderne, enjouée, pleine de vie, espiègle mais pas naïve pour autant.
Mais tout classique Disney réclame un "prince" pour la jolie princesse et là aussi, l'évolution du personnage est remarquable. S'il ne fait nulle doute que toutes les petites filles qui sortiront de la salle rêveront de Raiponce et de sa chevelure, cette fois-ci, les scénaristes ont compris qu'il fallait aussi insérer un personnage masculin marquant à ses côtés. Le pari est complétement réussi, puisque Flynn Rider est le plus marquant des princes depuis des années, peut-être parce qu'il n'est pas un réel prince à la base. Son personnage est lui aussi parfaitement drôle et irrésistible, particulièrement lorsqu'il essaie d'impressionner Raiponce pour qu'elle le relache. La version française est une fois de plus remarquable puisque c'est Romain Duris qui fait la voix du jeune homme, et bon, on va pas se mentir hein, la voix de Romain Duris, tout le monde sait à quel point elle est charmeuse et sexy... (SI)
Le duo est quant à lui parfait, et l'on peut être sûrs que Raiponce et Flynn Rider vont finir au panthéon des couples Disney mythiques.

Accompagnés par un caméléon, Pascal, plus mignon tu meurs et un cheval, Maximus, plus fort que tous les chiens policiers qui existent sur cette planète, qui feront rire le public à chacune de leurs apparitions, une Mère Gothel (la femme qui retient Raiponce prisonnière, interprétée par Isabelle Adjani) hypocrite et mielleuse à souhait et une bande de vikings complétement allumés, les aventures de Raiponce vont vous scotcher, vous faire rire sans jamais tomber dans la lourdeur, en jouant avec vos émotions jusqu'à un final émouvant et attendrissant (la scène des lanternes est définitivement l'une des plus réussies de ces dernières années).
Certes, le scénario pourra paraitre simpliste pour certains, mais on est quand même chez Disney, pas chez Christopher Nolan, alors mettez votre côté cynique de côté, svp!


Allez, dites-le: vous voulez un caméléon pour Noël maintenant.


Si l'on ajoute à la réussite graphique, la réussite musicale (en particulier la scène où Raiponce fait danser toute le village avec elle), puisque c'est un certain Alan Menken qui est aux manettes pour la bande originale ("Le Roi Lion", "Aladin", "la Belle et la Bête" ou encore "La Petite Sirène", ça vous dit quelque chose?) , il ne fait nulle doute que "Raiponce" entre dans la catégorie des Grands Classiques Disney.


Chaque Noël, les Studios Disney nous émerveillent avec un long-métrage, il ne reste plus qu'à attendre l'année prochaine avec impatience. Et en attendant, à voir et revoir "Raiponce" au cinéma.

mercredi 24 novembre 2010

Harry Potter et les Reliques de la Mort de David Yates



ET QUI C'EST QUI NOUS POND UNE NOUVELLE ADAPTATION AUSSI UTILE QUE MA CHAUSSETTE QUAND JE PORTE DES TONGS? C'est David Yates, les enfants!
Quand cessera-t-on de ruiner les franchises, là est la question.


Cette fois-ci, la fin est proche. Voldemort est à la recherche d'Harry Potter, et compte bien le retrouver. Il n'y a plus aucun endroit sûr, plus personne à qui faire confiance, il ne reste plus qu'à trouver les Horcruxes, des objets que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom a utilisé pour y dissimuler des parties de son âme (et là, j'vous le fais rapide, sans les détails), et les détruire. Harry réussira-t-il? Ou assistera-t-il à la mort de tous ceux qu'ils aiment? Suspense.


Il y avait pourtant un petit espoir. Des premières images alléchantes, une promo parfaitement gérée (et n'allez pas dire que je crache sur le petit sorcier, je le lis depuis que j'ai 7 ans, et j'ai même participé activement au concours "Harry Potter dans ta ville"), les producteurs savent comment nous faire baver d'impatience.
Ainsi, les premières minutes du film sont particulièrement alléchantes. On retrouve tous nos personnages fétiches en dehors du trio principal, les jumeaux Weasley en tête. Ajoutez à cela quelques blagues, quelques tours de magie et une course-poursuite fracassante, vous obtenez quelque chose d'intéressant. C'est même à se demander si le réalisateur a enfin compris ce qui nous attirait dans la saga. Certes, il reste des incohérences flagrantes au niveau de l'adaptation, des scènes qui tombent comme un cheveu sur la soupe (oui, j'ai 60 ans en vrai), exemple le baiser Harry/Ginny qui vient d'on ne sait où (Chapeau aux spectateurs qui n'ont pas lu les livres s'ils ont vraiment compris le pourquoi de la chose, étant donné que l'idylle n'est absolument pas développée dans le film 6), mais le tout reste agréable à regarder.

C'est à partir de la fuite du trio dans les bois que les choses se gâtent. Trop de blabla, trop de personnages qui regardent dans le vide, car passer ses journées assis sur un tronc d'arbre, c'est plutôt funky moumoute.
Il ne se passe rien. Rien du tout même. Ce qui fait environ 45 minutes de néant total.
Si le livre rendait la tension du triangle amoureux entre Harry, Ron et Hermione palpable, si le stress montait à chaque page, le film ne rend jamais justice au huis-clos de J.K. Rowling.
De même, la relation entre Ron et Hermione, au lieu d'être attachante, devient irrémédiablement lassante par les multiples sous-entendus bien lourds, tout au long du film. Du genre "allez, on fait un bon gros plan pour montrer qu'ils se sont presque touchés la main, histoire de bien faire rager les fans qui n'attendent que le baiser, qui sera bien sûr dans la partie 2". Même quelqu'un d'aussi fêlé que moi, qui aurait presque mis des cierges à l'église pour qu'ils s'embrassent enfin dans les livres, trouve ça lourdingue, donc imaginez le tout venant.
ET CETTE SCENE DE DANSE ENTRE HARRY ET HERMIONE, WHAT THE FUCK? C'est une grosse blague hein, rassurez-moi.

Pourtant les scènes d'action sont plutôt bonnes, portées par un groupe de "méchants" toujours aussi génial, Helena Bonham Carter et Jason Isaacs en tête. L'animation de Nagini, le serpent de Voldemort, est elle aussi parfaite.

Les choix de mise en scène sont assez peu surprenants, on nous refait le coup de la caméra qui court en même temps que l'acteur, ce qui serait original si on ne l'avait pas vu 500 fois cette année, mais la séquence où le conte des Reliques de la Mort est raconté est plutôt surprenante, comme si l'on avait voulu insérer un petit moment de réelle poésie dans un film qui n'est que trop plombé par ses dialogues interminables.


"Fais bisou."


"Harry Potter et les Reliques de la Mort Partie 1" n'est donc pas la grande réussite annoncée. On nous a déjà fait le coup avec la pitoyable adaptation du 6, on nous refera certainement le coup avec "Harry Potter et les Reliques de la Mort Partie 2". Pourquoi avoir fait deux parties? Pour rapporter plus d'argent? Le constat est plutôt clair lorsqu'on ressort de cette partie 1.
Il y avait largement de quoi faire UN SEUL film haletant, dont le rythme n'aurait jamais faibli, en faisant du livre un film de trois heures. La prise de tête dans les bois aurait été beaucoup moins longue et donc beaucoup moins pénible.

En sachant que la fin est prévue pour juillet 2011, on ne peut qu'avoir un petit pincement au coeur. Déjà parce que c'est la fin qu'une saga complétement hallucinante (mon côté fan émue parle là, soyez compréhensifs), qui aura suivi une bonne partie d'entre nous depuis leur enfance, mais aussi parce qu'il y a une sensation très amère lorsqu'on pense que des réalisateurs de talent comme Guillermo Del Toro étaient pressentis pour ces deux derniers volets.

Qu'auraient donné ces deux parties entre les mains d'un Del Toro? On ne le saura jamais et c'est bien dommage.


(Ah et sinon, "Rubber", c'était plus beau que la naissance de mes enfants, je vous chronique ça très vite. Et je veux la robe de cette biatch d'Hermione porte au mariage de Fleur et Bill, donc si quelqu'un a envie de faire une heureuse hein, vous savez qui aller voir.)

mercredi 17 novembre 2010

A Bout Portant de Fred Cavayé



Il y a des films qui vous mettent une bonne claque. Ils sont rares et il faut en profiter quand ils sortent, encore plus lorsqu'ils sont Français. "A Bout Portant" en fait partie.

Samuel (Gilles Lellouche) et Nadia (Elena Anaya) sont heureux. Il est élève infirmier, elle est enceinte de leur premier enfant. Un jour, un homme, Sartet (Roschdy Zem), gravement blessé, est conduit dans le service où travaille Samuel. Le lendemain, Nadia est enlevée sous les yeux de son compagnon. Il a trois heures pour faire sortir Sartet de l'hôpital et échapper à la surveillance policière, ou sa femme mourra.

Fred Cavayé nous avait promis un "film qui va vite tout le temps" et a tenu sa promesse. "A bout portant" est un thriller noir, haletant, dont le suspense joue avec le spectateur du début à la fin. En donnant une émotion brute, sans chercher à embrouiller le spectateur comme les films français habituels, en développant une quête viscérale (un homme qui doit retrouver sa femme enceinte), la réussite est magistrale (et en plus, ça rime).

Le rythme élevé du film ne ralentit jamais, et atteint son paroxysme lors de la course-poursuite dans le métro parisien. Préparez-vous à stresser autant que si vous faisiez partie de la scène, Cavayé vous embarque sans jamais vous lâcher en route, non seulement grâce à une mise en scène soignée, mais aussi grâce à une équipe d'acteurs exceptionnels. Roschdy Zem est parfait, on avait pas vu Gérard Lanvin aussi impressionnant depuis longtemps, Elena Anaya est bouleversante.
Pour le personnage principal, en jouant sur le capital sympathie d'un acteur tel que Gilles Lellouche, qui montre dans ce film une nouvelle facette de son talent, l'empathie est totale.
Chaque scène apporte alors son lot de révélations, aussi bien pour le spectateur que pour le personnage de Samuel, ce qui fait monter l'angoisse petit à petit jusqu'à un final à couper le souffle, aidé par une bande originale orchestrée par Klaus Badelt (un élève de Hans Zimmer, a-t-on besoin d'en dire plus?). On en ressort fatigué psychologiquement mais enchanté d'avoir vu une telle réussite.

"A Bout Portant" est sans conteste l'un des meilleurs films français de l'année et met la barre très haut pour les futurs polars Français. En espérant qu'une telle qualité donnera l'inspiration aux réalisateurs Français, ainsi qu'aux producteurs, pour développer une branche du cinéma très peu considérée en France aujourd'hui.

En attendant, courrez voir le film dès sa sortie le 1er Décembre! C'est à ne surtout pas rater. (Même si vous n'aurez pas tous la chance d'avoir les blagues du réalisateur/des acteurs ou la bise de Gilles Lellouche après le film, niak niak)

mardi 16 novembre 2010

Date Limite de Todd Phillips




Avant de commencer, je dois vous avouer quelque chose qui risque d'entacher le peu d'objectivité de cette critique: je suis complétement dingue de Robert Downey Jr et même s'il a l'âge d'être mon père, j'ai envie d'arracher mes fringues quand il apparait à l'écran. Et je suis dingue de Zach Galifianakis (ou l'homme qui avait un nom que peu de personnes retiennent) et de Todd Phillips depuis "The Hangover" ("Very Bad Trip" pour ceux qui supportent les nom français bidons). Limite je le regarde tous les week-ends si je peux, c'est dire. Bref, voilà, vous êtes prévenus, libre à vous de me retrouver et de me mettre au bûcher si vous vous sentez piégés.


Une chose est sûre, après "Very Bad Trip", et avec un casting aussi génial, Todd Phillips était attendu au tournant. "Date Limite" allait-il être aussi drôle, subversif et décapant? L'ami avait une grosse pression sur les épaules.


"Date Limite" nous raconte donc l'histoire de Peter Highman (Robert Downey Jr), bientôt père de famille, qui a cinq jours pour rentrer chez lui à Los Angeles et assister à l'accouchement de sa femme. Hélas, en prenant l'avion, Peter fait la connaissance d'Ethan Tremblay (Zach Galifianakis), un acteur raté en quête du rôle qui le rendra célèbre. Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu et les deux hommes vont se retrouver compagnons de route pour un road-trip complétement déjanté.


Todd Phillips ne respecte rien, pas même les chiens.
Voilà le plus important à retenir de l'histoire.

Si le film n'arrive jamais à la hauteur de l'excellent "Very Bad Trip", "Date Limite" nous entraine dans un rythme effréné de gags, servis par un duo d'acteurs complices et parfaitement dans le ton. Robert Downey Jr, en ambitieux coincé et colérique, face à Galifianakis en emmerdeur attachant, le mélange est réussi pour nous faire passer un bon moment.

Les gags, parfois trop attendus, parfois trop bourrins, marchent pourtant à merveille et l'on rit du début à la fin, sans temps mort.
Il est toujours assez impressionnant de comparer les comédies françaises et celles américaines. Certes, le budget est différent, pourtant le concept est ici le même que celui du "Diner de Cons" ou de "L'Emmerdeur". Phillips arrive cependant à renouveler ses personnages, les plaçant dans des situations comiques tellement elles sont inextricables (la course poursuite sur l'autoroute avec les Mexicains en est un bon exemple).

Servi par une bande originale toujours aussi excellente, et des paysages magnifiques, puisque l'une des scènes principales se déroule au Grand Canyon, "Date Limite" surprend moins que son prédecesseur, par son côté moins transgressif et ses gags éculés, mais reste toujours aussi agréable à regarder notamment lors des moments complétement absurdes, où les deux personnages principaux essaient, sans succès, de se comprendre mutuellement. Moments où le talent de Robert Downey Jr et Galifianakis déploit toute sa force (Exemple:"Pourquoi les cendres de ton père sont-elles dans une boite à café?" "Parce qu'il est mort, Peter."). Ces dialogues à sens unique sont certainement les moments les plus drôles du film.

On ne s'ennuie pas un seul instant, on se marre bien, on trouve encore une fois un nombre hallucinant de phrases cultes, "Date Limite" est bien LA comédie de fin d'année. Pourtant, en la voyant, on ne peut pas s'empêcher de penser que Phillips a trouvé ici une transition, un moyen de faire patienter les spectateurs pour un "Very Bad Trip 2" énorme.

Le film sera-t-il à la hauteur de nos attentes? Réponse le 8 juin 2011.

Buried de Rodrigo Cortes



Nom d'un vermicelle claustrophobe, RODRIGO CORTES L'A FAIT!
90 minutes sur un type enfermé dans une boite, le tout sans endormir la salle.


Imaginez-vous la scène.
Vous êtes camionneur pour une entreprise Américaine. Votre travail vous a conduit jusqu'en Iraq mais vous n'avez pas pu le refuser, il vous faut cet argent pour assurer le bonheur de votre femme et de votre fils. Un jour, votre convoi est attaqué et quelques heures plus tard, vous vous réveillez, plongé dans le noir le plus total, dans un cercueil, avec pour seuls compagnons un briquet et un téléphone à moitié chargé.


Si le point de départ s'avérait complétement kamikaze, d'autant plus que l'acteur embauché était Ryan Reynolds, dont le seul fait glorieux est d'avoir épousé Scarlett Johansson et d'avoir tourné dans un des remakes les plus nuls du monde, "Amityville", il faut le reconnaitre: Rodrigo Cortes a parfaitement réussi son pari, nous montrant une fois de plus que les espagnols sont passés maîtres en films de genre.

Les premières minutes sont alors véritablement angoissantes, Cortes utilisant remarquablement bien l'alternance entre le noir total et le peu de lumière apporté par le briquet, pour créer une atmosphère quasiment irrespirable.
Amis claustrophobes, nul doute que ces dix premières minutes seront pour vous insoutenables, tellement le sentiment d'apnée est partagé avec le spectateur.

Pourtant, si le début est totalement angoissant, la suite se révèle être beaucoup plus divertissante, et, malgré elle, moins basée sur l'enfermement du personnage. Fallait-il privilégier le côté d'enfermement ou procurer au personnage un moyen de communiquer avec l'extérieur?
En craignant d'ennuyer le spectateur, Cortes a tranché.

Si les retournements de situations sont peut-être trop nombreux et altérent à l'ambiance angoissante du début, l'utilisation du téléphone portable apparait cependant comme l'une des idées les plus brillantes.
Seul moyen de communication avec l'extérieur, il ne fait finalement qu'accentuer la solitude du héros, que personne ne veut ou ne peut aider, ce qui permet au réalisateur de réaliser une critique violente de la société Américaine actuelle. Difficile de donner des exemples sans spoiler le film, le cynisme étant poussé tellement loin que chaque tentative qui s'accompagne d'un échec n'en est que plus frustrante.

Aidé par le jeu exceptionnel de Ryan Reynolds, Cortes réussit un coup de maître avec ce huis-clos haletant, où jamais l'intérêt du spectateur ne faiblit, jusqu'au final magistral, qui en laissera plus d'un cloué au siège.

Ainsi, si l'on peut regretter par moments le choix du scénario, qui a décidé de multiplier les rebondissements à la limite de la crédibilité plutôt que de se focaliser sur l'angoisse du personnage principal , "Buried" reste un très bon divertissement, qui vous tiendra en haleine pendant ses 1h35.

A voir très vite!

lundi 8 novembre 2010

La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier




Nom d'une chouette à lunettes, quelqu'un est-il capable de me dire ce qu'il nous passe par la tête par moments quand on décide d'aller voir un film d'époque qui dès la bande-annonce, a l'air lamentable?

Le cinéma Français ne nous offre pas souvent de bonnes surprises, c'est pourquoi, quand on rencontre un ovni, ici un film avec des belles robes, des châteaux et un texte vieux comme le monde (1 point par expression placée), on est quand même intrigués. Mais rassurez-vous, vous n'avez pas besoin de faire le déplacement pour "La Princesse de Montpensier", à moins de vraiment avoir envie de se farcir deux heures de débilités pour mater Mélanie Thierry à poil quelques minutes.

Adapté d'une nouvelle de Mme de Lafayette (oui, vous savez, celle qui a créé les galeries, haha LOL, mdr, ptdr, bref), "La Princesse de Montpensier" nous raconte l'histoire de Marie de Mézières (Mélanie Thierry), contrainte d'épouser le Prince de Montpensier (Grégoire Le Prince-Ringuet) plutôt que celui qu'elle aime, Henri de Guise (Gaspard Ulliel). Mais parce qu'un chagrin d'amour ne suffisait pas, elle va se retrouver au centre de l'attention de tous les hommes du coin, qui finissent tous par tomber amoureux d'elle. Pauvre petite chose...


Si l'idée de recréer un film d'époque était bonne, il fallait réussir à l'appliquer à l'écran.
Hélas, le scénario est encore plus ennuyeux qu'un épisode des Feux de L'Amour (ce qui n'est pas peu dire), et ce ne sont pas les vingt plans où l'on voit un des personnages chevaucher un cheval au milieu de la campagne qui vont nous garder éveillés.
Les acteurs récitent leurs textes comme des élèves de CM2 récitent du La Fontaine, sans même avoir l'air de comprendre ce qu'ils disent. Ne cherchez donc pas du beau jeu ou de l'émotion, il n'y en a pas. Tout est exagéré au possible, plus que ridicule et finalement exaspérant.

Certes, on ne peut pas cracher sur la reconstitution de l'époque, puisque tous les usages sont montrés, et rabachés (ouh dis donc, ils mangent avec les doigts et les femmes n'ont pas le droit à la parole, quelle découverte!), les costumes sont magnifiques, mais il y a un moment où tout cela ne suffit plus et où on se demande si on ne se fouterait pas un peu de notre gueule.

Si l'on ajoute des combats plus que ridicules, avec deux kékés qui manient leurs épées comme quand on avait 8 ans et qu'on voulait jouer aux Pirates (Peter Pan Power), on se retrouve avec deux heures et demie de fiasco total où même Gaspard Ulliel avec ses yeux fardés à la Lady Gaga, n'arrive pas à charmer les filles (Et alors, si même le BG du film ne vous rend pas le film intéressant, c'est qu'il y a vraiment un problème).

Il y avait deux façons de rendre le scénario intéressant. Soit de jouer le jeu à fond, en mode ultra kitsch, ou de le rendre véritablement tragique. Tavernier n'arrive à faire ni l'un ni l'autre, et ça ne vaut pas le déplacement.

Mais rassurez-vous, le film est bien parti pour récolter des Césars et des Prix à Cannes, pour insister sur le jeu émouvant des acteurs, et leur hommage aux films d'époque... Je vois ça gros comme un chateau du XVIème siècle et c'est loin de me réjouir...

vendredi 29 octobre 2010

Trick'r Treat de Michael Dougherty



Oyé Oyé braves gens, Halloween est proche et il me faut le célébrer comme il se doit alors plutôt que me forcer à aller voir Paranormal Activity 2 au cinéma, j'ai préféré vous faire découvrir un petit bijou du cinéma de genre.

Sorti en 2009 aux Etats-Unis, reconnu dans plusieurs festivals, "Trick'r Treat", avec son casting appétissant et son thème fun a tout pour plaire mais il n'est toujours pas sorti en France (et sortira-t-il un jour? On peut sérieusement en douter.).
Ah les bienfaits des distributeurs français. On nous fait subir des navets par dizaines et quand une réussite approche, on la refuse.

Imaginez quatre histoires qui se croisent le soir d'Halloween dans une petite ville des Etats-Unis.
Un proviseur avec un penchant psychopathe, une jolie demoiselle qui souhaite trouver la bonne personne pour sa toute première fois (vous pouvez compléter avec "toute toute première fois ♫" si vous le voulez), quelques gosses qui tentent le diable en allant vérifier d'affreuses rumeurs et un sale petit papi qui préfère voler les bonbons plutôt qu'en offrir. Tous à leur façon, ils désobéissent aux règles d'Halloween et lorsqu'on désobéit... On est puni.

Avec son patchwork de personnages hétéroclites (mot compte triple au Scrabble), Dougherty fait mouche. En alternant la comédie et l'angoisse, croissante au fur et à mesure que le film avance, il réussit à créer un ensemble fun et décalé. L'empathie du spectateur est donc totale et l'on ne s'ennuie pas une seule seconde, fait impressionnant pour un scénario qui joue avec les codes du genre.
Si certains rebondissements peuvent paraitre prévisibles lorsqu'on connait les ficelles de ce genre de films, les twists sont surprenants et laissent au final une excellente impression.

Le scénariste qui a parfaitement compris les enjeux d'un tel thème n'essaie pas de nous faire rire ou de nous faire peur à tout prix. C'est simple et donc efficace.
Le jeu des acteurs est plutôt bon (les fans de True Blood retrouveront avec plaisir Anna Paquin fringuée en Petit Chaperon Rouge Bonnasse) et les effets speciaux sont exceptionnellement bien travaillés pour un film de genre (A la production, Bryan Singer. Coïncidence, donc? Je ne pense pas.)


Ah ben c'est vrai que c'est plutôt funky moumoute de se promener dans les bois la nuit, déguisée avec une cape rouge! Le syndrôme "Sookie Stackhouse Niaise" peut-être?


Si l'on ajoute à ça une scène de transformation fantastique, à la fois érotique et horrifique, avec "Sweet Dreams" en fond musical, que dire de plus?

"Trick'r Treat", c'est bien filmé, c'est fun sans être non plus terrorisant. Le petit personnage de Sam, avec son sac à patate sur la tête (un poteau au gamin de "L'Orphelinat"?)à la fois choupi et angoissant, est juste là pour vous rappeler les quelques règles pour cette soirée, c'est tout (et après avoir vu le film, vous allez largement hésiter avant d'éteindre une Jack'O'Lantern et vous distribuerez des bonbons à tous les gosses de votre ville).


Ah tu fais moins ton malin maintenant! La prochaine fois, tu respecteras les règles de Samy.


Un nouveau film culte pour Halloween, ça se fête et c'est à voir de toute urgence.

(En plus, comme il dure qu'1h22, vous pouvez compléter votre soirée avec "Zombieland" ou "Shaun of the Dead" et vous avez trouvé votre divertissement pour le 31. Ajoutez à cela un déguisement de chaudasse et des bonbons ultra chimiques oranges et noirs, et votre soirée sera réussie.)(3615jetesauvetasoiréedhalloweenparcequejesuistropbonnetasvu)

samedi 23 octobre 2010

L'Homme qui voulait vivre sa vie d'Eric Lartigau

Romain Duris et le film sont sur un bateau...


Guillaume Canet + Romain Duris = Coeur qui fait Boum Boum Pow (ouech, comme dans les Black Eyes Peas).
Les avants-premières du Gaumont de Rennes gâtent vraiment les filles en ce début d'année (et cela ne va pas s'arrêter là puisque le prochain à venir visiter notre chère ville sera Gilles Lellouche). Le directeur du cinéma nous répéte que c'est la première année qu'il y a autant de places de vendues. Tu m'étonnes, c'est sûr que si c'était des acteurs venus du fin fond de l'Ouzbekistan, on serait déjà moins nombreux.


Adapté d'un roman de Douglas Kennedy, "L'Homme qui voulait vivre sa vie" raconte l'histoire de Paul Exben, brillant avocat, à qui tout réussit. Il a deux beaux garçons (même si l'un des deux ressemble à une fillette avec ses cheveux longs), une belle maison, une belle voiture, sa vie semble être parfaite. Jusqu'au jour où sa femme décide de le quitter. En cherchant les causes de cette séparation, il va bouleverser sa vie. Pour ne pas assumer les conséquences de ses actes, il va fuir à l'étranger pour tout recommencer.

Le résumé et la bande-annonce donnent le point de départ d'un thriller alléchant ou d'un drame émouvant.
Histoire philosophique qui fait réflechir au sens de notre vie?
Difficile en tout cas de cataloguer le film. Car si la première heure nous explique les causes du drame qui a bouleversé l'existence du personnage principal, la suite est beaucoup plus confuse, pour nous lacher complétement dans le dernier quart d'heure.
Le rythme est lent, mais l'on se dit que c'est pour nous endormir, que quelque chose va arriver. On tremble pour Paul. Arrivera-t-il à s'enfuir? A se cacher de la police? Va-t-il retrouver ses enfants, sa femme? Bon, allez il va bien se passer quelque chose, merde! C'est bien joli de prendre des photos, mais un peu d'action ne fait jamais de mal! Eh bien, non.
C'est un peu comme si vous n'aviez pas mangé depuis 3 jours, on vous met un plat de pâtes fumantes sous le nez, et au moment où vous allez plonger votre fourchette dedans, et ben, paf, on vous l'enlève. (Dédicace ma Cousine de Marseille à l'origine de cette métaphore)

La fin tombe comme un cheveu sur la soupe. Y'avait plus de pellicules et il restait trop à filmer alors on bacle tout en 10 minutes?
Eh bien je ne sais pas pour vous, mais moi je kiffe moyen-bof. Et j'ai pas été la seule, personne n'avait vu venir la fin dans la salle.

Pourtant Romain Duris est excellent (comme toujours) en homme brisé, obligé de reconstituer sa vie comme il le peut, bouleversé par le geste qu'il a commis. Niel Arestrup, Branka Katic sont bons, on croit à leurs personnages.
Marina Foïs, ... Euh non, je l'adore, mais quoiqu'elle fasse, je verrai toujours Sophie Pétoncule à la place du personnage qu'elle doit jouer. C'est comme Marion Cotillard. Une fois qu'on a vu "La Môme", on est persuadé de voir du Edith Piaf à tout bout de champs, mais sans les "MARCEEEEL MARCEEEEL".

Les personnages sont bons, les paysages magnifiques, l'histoire est bonne, mais alors qu'est-ce qui cloche? La fin, on en revient toujours là.
Est-ce que c'est pour donner au spectateur l'envie de lire le livre? Si c'est l'explication à cette fin bancale et baclée, alors c'est réussi. Il me tarde de vérifier si elle est semblable à celle du livre (oui, je ne l'ai pas lu, je suis vilaine).

Après "Mais Qui a tué Pamela Rose?" et "Un ticket pour l'espace", le virage à 180 degrés d'Eric Lartigau est réussi. Les choix de réalisation sont impeccables, mais il manque quelque chose. Le petit truc qui nous fait réfléchir sur notre propre expérience en sortant de la salle.

A vous de vous faire votre propre opinion pour m'aider à comprendre la fin. Peut-être qu'à plusieurs, ce sera plus facile. Ou pas.

vendredi 15 octobre 2010

The Social Network de David Fincher




Allez, avouez-le, on a tous braillé "WHAT THE FUCK?" (ouais, car on est tous un peu bilingues) quand on appris qu'un film sur facebook allait se faire.
Phénomène de société, objet de controverses, le site qui dévoile votre vie privée tout en la bloquant aux inconnus mais en fait non (?), le plus jeune milliardaire du monde qui se cache derrière tout ça, il était naturel qu'un jour, un tel film apparaisse. Mais alors, quelle n'a pas été notre surprise quand David Fincher a été annoncé pour la réalisation. "WHAT THE FUCK?" Numéro 2, qu'est-ce qu'il va foutre là-bas?

On pouvait attendre le pire. Un hommage au réseau social le plus utilisé au monde, avec des petites pisseuses à moitié nues sur leurs photos de profil et des couples qui se mettent "bisous bisous je t'aime" à tous les coins de murs. Mais c'était sans compter le talent de David Fincher (alias le meilleur réalisateur de sa génération selon... TARANTINO, y'a de quoi douter du bonhomme... Ou pas.).
Le monde nouveau est annoncé mes enfants, et ce monde sera geek ou ne le sera pas. C'est là qu'apparait tout le potentiel du film. Loin de tomber dans la facilité, le scénariste, Aaron Sorkin, a parfaitement réussi son coup. Le film est basé sur les personnages et non pas sur "Facebook". L'empathie est donc totale, le spectateur est piégé.

Tout commence en octobre 2003, lorsqu'un étudiant de Harvard, Mark Zuckerberg, se fait plaquer par sa copine. Il a les nerfs alors il pirate la base de données de l'université (perso, c'est à ça que je passe tout mon temps libre quand je suis énervée), et crée un site de comparaison entre les étudiantes. Laquelle est la plus jolie? Laquelle mérite d'être lynchée en public? Le site a un énorme succès et fait sauter tout le réseau de la fac. Bien sûr, il se fait taper sur les doigts. Vilain garçon, qui ose mettre en ligne ce que tout le monde dit tout bas. Mais le petit génie de l'informatique ne s'arrête pas là. Quelques temps après, il crée "TheFacebook", un réseau social spécialement pour Harvard. Le succès est tel que le site s'étend ensuite à plusieurs universités des Etats-Unis puis en Europe pour connaitre le succès que l'on connait aujourd'hui.
Comment le site a-t-il été créé, quels en sont les principaux acteurs? Les enjeux sont tellement énormes que les conflits qui les accompagnent sont de plus en plus importants.

Les personnages et leurs relations, voilà le propos du film. Comment un succès fulgurant peut détruire des amitiés et créer une telle animosité envers son principal créateur?
Le sujet est large mais David Fincher sait où il va. L'histoire chronologique, entrecoupée d'entretiens avec les avocats des différentes parties, passionne. Comment un petit nerd d'Harvard a-t-il perdu son seul véritable ami à la suite d'événements qui lui ont complétement échappé?
En alliant les conflits de pouvoir, à l'argent, l'amour et l'amitié, le scénario se révèle être passionnant. Adepte de facebook ou pas, le spectateur est pris dans un engrenage qui ne le lachera pas de la séance. Les personnages sont justes, joués par des acteurs excellents: Andrew Garfield, qui joue le meilleur ami de Zuckerberg, incarne le seul personnage capable de comprendre le problème posé par ce succès improbable, beaucoup trop rapide pour durer. Quant à Jesse Eisenberg, c'est une véritable confirmation. On le savait déjà depuis "Zombieland", que ce type avait du talent, mais ici son personnage montre bien que tout lui réussi, comédie comme drame.

En dessinant le portrait d'un homme brillant mais odieux, frustré par sa solitude, Fincher nous fait apprécier ce type en mules Adidas, qui ne demandait rien d'autre que faire un site qui fonctionne. L'argent n'est pas le plus important pour Zuckerberg, ce qui le rend encore plus victime des personnages cupides, comme Sean Parker (Justin Mouton Timberlake, vu sa coupe de cheveux). La fin est amère, comme si sa réussite était tellement grande, qu'il est obligé de la vivre seul.

Porté par une réalisation magistrale, qui montre encore une fois que David Fincher est grand, David Fincher est fort, David Fincher doit avoir un temple de culte en son honneur (pardon, j'ai un problème psychologique avec ce réalisateur depuis "Fight Club"), le film est une admirable réussite, maitrisé de bout en bout.

God save the geeks, je l'ai toujours dit. Si un jour la fin du monde arrive, que nous sommes envahis par les zombies, que les martiens nous attaquent, ce sera sur eux qu'il faudra compter.

En attendant, allez voir "The Social Network" parce que ça vaut le coup.
Manon D. likes it. (and uses facebook in English)

samedi 9 octobre 2010

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen



Vous êtes déjà allés voir un film qui se foutait complétement de votre gueule? Parce que c'est exactement le propos du dernier Woody Allen.
Qu'est-il arrivé à notre bon Woody, maître de l'ironie et du cynisme, qui nous donnait des leçons de vie tout en nous faisant réfléchir un peu? S'il était trop occupé par le tournage de son nouveau film à Paris, il n'avait pas besoin de nous infliger celui-là, le spectateur pouvait attendre et en avoir (peut-être) pour son argent.
A trop vouloir faire des films, on dilapide son talent. C'est exactement ce qui arrive aux livres d'Amélie Nothomb. Il faut en sortir un tous les ans, pour contenter les lecteurs, alors plus on en fait des événements, plus la qualité baisse. Sauf que là, on touche à Woody Allen et ça me pose un problème certain.

On avait pourtant le scénario parfait pour que le gentleman puisse exprimer tout son talent: une nuit, Alfie (Anthony Hopkins), se réveille en sursaut et se rend compte qu'il ne va pas tarder à y passer. Electrochoc. Il plaque sa femme, se paie une poule de luxe, un appartement avec vue sur la Tamise, un nouveau bronzage. Sa femme (Gemma Jones), désemparée, fait une tentative de suicide, et tombe dans les griffes de Crystal, une voyante. Celle-ci lui prédit qu'elle va rencontrer un "bel et sombre inconnu", histoire de garder espoir en la vie. Pendant ce temps, la filles des deux petits vieux, Naomi Watts, s'ennuie dans son mariage raté avec Josh Brolin, qui lui, préfère loucher sur la voisine d'en face, Dia (Freida Pinto).

Le parfait petit scénario de la comédie satirique en somme. Sauf que non.
C'est long, ce n'est pas drôle, les acteurs font ce qu'ils peuvent au milieu de cette débacle. Bien sûr, on ne peut pas refuser un rôle à Woody Allen, alors même si le film est raté, on le fait quand même pour ne pas contrarier Papi.
Woody Allen fait du Woody Allen, et n'est même pas capable de nous pondre l'une de ses morales habituelles. Ok, on a peur de devenir vieux alors on se rend ridicule. Ah merci Woody, c'est vrai que c'est toujours bon de nous le rappeler. C'est quand ton prochain film, parce que là, honnêtement, je préfère l'oublier direct, et passer au suivant!


Donc là, vous avez Naomi Watts qui se demande "Qu'est-ce que c'est que ce truc?". MAIS C'EST UN FILM POURRI MA BELLE, TIRE-TOI D'ICI ET EN VITESSE!


Une courte critique car le film n'en vaut pas la peine. C'est chiant comme la pluie, la seule personne que l'on aime retrouver, c'est Gemma Jones (la mère de Bridget Jones dans les films), la bande originale copie celle de "Vicky Cristina Barcelona" et la voix off, d'habitude décalée et drôle, est exaspérante.

Si vous n'avez encore jamais vu de Woody Allen (pauvre de vous, même si je connais une demoiselle qui se reconnaitra), c'est pas sur celui-ci qu'il faut compter. Passez votre chemin.


(Ah mais je viens de voir qu'il était nommé au festival de Cannes! Tout s'explique.)

samedi 25 septembre 2010

Simon Werner a disparu... de Fabrice Gobert



Le cinéma français est souvent tellement mauvais qu'on ne remarque pas quand un film intéressant sort, et c'est exactement ce qui se passe avec "Simon Werner a disparu...".
Des acteurs méconnus du grand public, pour certains débutants, un titre pas forcément très inspirant et un premier essai pour Fabrice Gobert suffit pour être éclipsé par les grosses productions américaines telle que "Mange, prie, aime" ou "Resident Evil 4". C'est sûr que Julia en sari ou Milla en short donnent plus envie qu'un film sur des ados dans les années 90...

Mars 92, dans une petite ville de la région parisienne, Simon Werner, élève de terminale, manque à l'appel. Fugue, meurtre, suicide?
Ses camarades sont les premiers à supposer les événements les plus horribles quand, quelques jours plus tard, une autre lycéenne, sans aucun lien avec Simon, disparait. Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, ne donne plus de nouvelles. Les rumeurs vont bon train jusqu'à ce que 15 jours après la première disparition, lors d'une soirée un peu trop arrosée, deux ados découvrent un cadavre dans la forêt qui borde la ville...

Oscillant entre thriller et film qui décortique les adolescents, "Simon Werner a disparu..." pourrait être assimilé à du David Lynch. L'image de cette banlieue où tout est terne, oppressée par cette épaisse forêt, pourtant l'histoire attrape le spectateur et ne le relâche qu'aux toutes dernières images du film. Le scénario étant construit à l'envers (on découvre le cadavre d'une personne, sans savoir qui c'est, puis les événements sont reconstruits selon quatre personnages différents), c'est un parti pris original que nous développe Fabrice Gobert et qui permet de s'attacher aux personnages tout en donnant envie de connaitre ce qu'il s'est passé pour que trois élèves d'une même classe disparaissent.

Le fait de jouer avec le spectateur en lui donnant de plus en plus de détails tout en lui ajoutant des hypothèses, est servi par le jeu des acteurs, remarquablement juste. Ana Girardot, magnifique dans son rôle de la plus belle fille du lycée et ex-petite amie du disparu, posséde un charisme trop rare chez les jeunes actrices françaises d'aujourd'hui. Autre surprise, celle de Jules Pelissier, qui joue Simon, le premier personnage "analysé" par la caméra de Gobert. (Comment, son nom ne vous dit rien? Sans déc? Et si je vous dis, "Jules de la Nouvelle Star 2008"? Mon coeur de midinette s'est emballé quand je l'ai revu, faut dire que c'est la seule année où j'étais accro à la Nouvelle Star because of Benjamin Siksou, en tout cas, c'est bien lui, pour son deuxième film après "Bus Palladium" de Christopher Thompson)
(Non, je ne suis pas une groupie)



(MAIS SI, C'EST LUI, avec ses gros sourcils et tout!!)


Si les deux premiers portraits sont justes, le troisième, celui du personnage de "Rabier" est celui qui est le plus émouvant. Appelé uniquement par son nom de famille, ce qui pose dès le départ les marques du personnage, souffre-douleur de ses camarades, sa solitude est véritablement bien interprétée par Arthur Mazet. Il reste le personnage le plus émouvant du film, en démontrant bien la cruauté des adolescents face aux autres.

Difficile de rebondir après une partie aussi bien travaillée, ainsi la fin peut être vue comme décevante, dans un schéma du "Tout ça pour ça?". On aurait aimé quelque chose de plus surprenant, qui aurait décortiqué encore un peu plus ce groupe de lycéens, pas si éloignés de la réalité.

Porté par la musique des Sonic Youth, "Simon Werner a disparu..." séduit par ses partis pris de mise en scène, ses personnages qui se croisent et qui finalement, se complètent. Peut-être que s'il avait situé son scénario à une autre période, le ressenti aurait été différent, moins efficace. Cette petite ville, en bordure de forêts, isolée du reste, avec des détails des années 90 remarquablement reconstitués, au niveau du look comme au niveau de la technologie (pas de portables, pas de facebook/msn) donne un intérêt presque mystique aux événements qui s'y déroulent.
A la manière de ces lycéens, on se fait prendre au piège et on crée nous-même notre film.


Un premier essai prometteur donc, il ne reste qu'à attendre pour voir si les prochains films seront aussi bons. En attendant, allez voir "Simon Werner a disparu..." avant qu'il ne disparaisse de nos écrans (haha).

Mange, prie, aime de Ryan Murphy



Dans le monde des comédies romantiques, un film avec Julia Roberts est toujours remarqué, et encore plus lorsqu'il est réalisé par le créateur de Nip/Tuck et de Glee, Ryan Murphy.
Adaptation du best seller d'Elizabeth Gilbert, "Mange, prie, aime" est censé nous réconcilier avec notre moi intérieur, rien que ça.

Liz Gilbert a tout pour être heureuse: un appartement immense, un mari, un bon job de journaliste/écrivain (oui, car dans toutes les comédies romantiques, le personnage principal est un journaliste/écrivain). Mais voilà, elle n'est pas en paix avec elle-même, alors elle plaque tout, le mari, comme le reste et la voilà, fraichement divorcée, prête à prendre sa vie en main. Après une aventure avec un acteur hippie (James Francoooooooo, marry me, je te prends tout entier, toi et tes bouclettes), elle voit plus loin: pour réussir à évoluer, elle doit partir dans un voyage initiatique dans trois parties du monde. Tout d'abord en Italie, où elle réapprendra les plaisirs de la bonne bouffe, en Inde où elle trouvera la spiritualité, et enfin, Bali, où bien sûr elle trouvera l'amour en la personne de Felipe (alias Javier Bardem, l'homme qui donne envie à toute femme d'arracher ses vêtements quand il apparait à l'écran).



Donc, ici, vous avez Julia qui sourit comme elle a toujours su le faire, et Javier, le futur père de mes enfants, quand je lui aurai démontré que Penelope Cruz n'est pas si intéressante que ça.


Il y a deux façons de percevoir le film. La première, extrêmement cynique, consiste à dire qu'il n'est qu'un ramassis de clichés: en Italie, on mange comme des porcs en parlant avec les mains, en Inde, on fait des mariages arrangés avec des beaux saris et à Bali, on devient amie avec les villageois gentils et on rencontre un brésilien sexy qui va vous faire redécouvrir la vie. Liz n'est qu'une bourgeoise niaise, qui se prend pour Madame Bovary alors qu'elle n'est qu'une petite dinde sans intérêt et qui dépense le fric que d'autres n'ont pas en salles de méditations.

Ou alors on peut mettre son sens critique de côté, pendant ces 2h20 (d'ailleurs un poil longues sur la fin) et juste apprécier ce film comme les différents plaisirs mis en avant par les différents voyages. Ce n'est pas un film social, ni un film politique, c'est un film sur les différents plaisirs de la vie. Certains trouveront peut-être que la faille est là, que le propos est creux au possible, et rateront donc leur chance de passer un bon moment, sans se prendre la tête.

Car après tout, qui n'a jamais rêvé de tout plaquer pour faire le tour du monde? Oublier tous les petits soucis quotidiens pour vivre ailleurs, rencontrer de nouvelles personnes, accéder à de nouvelles cultures. Le scénario se la joue guide du routard et malgré les clichés, on est embarqué par l'histoire.
La partie sur l'Italie est peut-être celle qui procure le plus d'effets, principalement sur votre estomac. Calez-vous bien avant d'aller à la séance car vous risquez bien d'entendre votre ventre gargouiller en voyant les différents plats dont la Julia s'empiffre.

Les paysages de cartes postales se succèdent, les personnages émouvants aussi et la bande originale, qui mêle Neil Young à Dario Marianelli, parfois un poil trop larmoyante, colle au reste du film.



Ah si il manquait juste du Charles Trénet sur cette séquence (MAIS SI, "A bicyclette", ça aurait été beaucoup plus sexy qu'un air brésilien).


Les acteurs sont bons, notre Julia montre que son sourire est bien éternel (elle n'avait plus porté un film sur ses épaules depuis "le Sourire de Mona Lisa" en 2004), même si son personnage, qui pleure toutes les 20 minutes, peut être un poil agaçant par moment. Quant aux autres, ils sont bons, voir très bons.Richard Jenkins est très émouvant en père de famille détruit par l'alcool, Javier Bardem est irresistible (Je vous vois venir sur son sujet mais je sais quand même faire la part des choses sur cet homme, c'est pas de ma faute s'il joue bien genre, tout le temps).


Le ton est simple et optimiste, tout ce que l'on souhaite d'une comédie romantique. On ne demande pas qu'elle nous fasse passer un message profond, mais qu'on en ressorte avec le sourire et c'est un pari réussi pour Murphy.
Mangez ce dont vous avez envie, trouvez votre équilibre dans la méditation et le pardon, et pimentez le tout avec un étranger à l'accent sublime, vous aurez les ingrédients pour passer un bon moment.

Alors oui, le message est simplet, oui, on dira que c'est un film niais qui ne plaira qu'aux filles, mais on oublie très vite que ce n'est qu'une comédie romantique. Beaucoup de critiques ont bien vite craché sur les bons sentiments du film mais que fallait-il attendre de plus? Que Julia Roberts percute que sa vision du monde est fantasmée et qu'elle se flingue, après avoir mis le feu au temple indien?

Mange, prie, aime, ne réflechis pas trop, peut-être.
Mais Mange, prie, aime, arrête un peu de te prendre au sérieux parce que tu es au-dessus de tout et apprécie le film pour ce qu'il est, surtout.

jeudi 23 septembre 2010

The Runaways de Floria Sigismondi



"I LOVE ROCK'N'ROLL, SO PUT ANOTHER DIME IN THE JUKEBOX BABY, I LOVE ROCK'N'ROLL, SO COME AND TAKE YOUR TIME AND DANCE WITH ME", suivi du son de la guitare qu'on a tous un jour ou l'autre mimé, cela vous dit quelque chose j'espère. Même pas une envie de faire péter la veste en cuir, les combis moulantes et le maquillage plein la figure?
Et si je vous dis "I DON'T GIVE A DAMN ABOUT MY BAD REPUTATION. YOU'RE LIVING IN THE PAST, IT'S A NEW GENERATION"?
Si ça ne fait toujours pas tilt dans votre tête, il est temps de vous inquiéter. Pour les autres, vous aurez reconnu les "tubes" du groupe Joan Jett and the Blackhearts. Mais voilà, comment la légende Joan Jett est-elle devenue Joan Jett? En se plantant avec un premier groupe, comme beaucoup.

Mais revenons-en à nos moutons et imaginez le tableau: Los Angeles en 1975, le premier groupe de rock féminin était sur le point de se former. Joan Jett et Cherie Currie , deux adolescentes, se rencontrent et vont bientôt former le groupe "The Runaways". Après une formidable ascension grâce à leur chanson "Cherry Bomb" (CH CH CH CH CH CHERRY BOOOOOMB hum pardon.), elles vont se rendre compte qu'être un star du rock comporte aussi des inconvénients. Pourtant, elles auront ouvert la voie à des milliers de filles.

La plus grande peur du film n'était pas forcément si le biopic allait être fidèle, puisque Joan Jett elle-même était aux manettes, mais la prestation de Kristen Stewart. Allait-elle garder l'expression monofaciale de Twilight? Ou allait-elle nous épater avec un jeu époustouflant?
Ni l'un ni l'autre, je vous rassure mais il faut reconnaitre que pour une fois, elle est dans le thème. C'est peut-être facile, puisqu'elle a toujours un look très masculin, parfois même carrément crado, et puis après tout, son personnage n'est pas très émotif, mais elle n'est pas si horrible qu'on aurait pu le penser. On sent que son rôle lui plait et qu'elle s'implique dans l'histoire. Comme quoi un miracle est toujours possible.

La demoiselle nous fait donc le plaisir de jouer, pour une fois, hélas elle ne pourra jamais dépasser Dakota Fanning, exceptionnelle dans le film. On l'a toujours su, elle est une des grandes stars du cinéma d'aujourd'hui, mais ici, elle est littéralement bluffante. Son charisme est impressionnant et dépasse de loin celui de tous les autres acteurs du film. Elle incarne mieux que quiconque cette ado (oui, car les deux protagonistes avaient 15 ans à l'époque, l'âge de Dakota lors du tournage) qui accède à la gloire et à ses tourments, la drogue, l'alcool, et dont la chute ne sera que plus dure pour elle, qui a toujours voulu être célèbre.



"Mais puisque je vous dis qu'elle a 15 ans là!"


Un père alcoolique, une mère absente, une soeur qui travaille pour payer les factures, on comprend pourquoi elle a voulu échapper à tout ça par n'importe quel moyen.

Là où Floria Sigismondi réussit son pari, c'est qu'en abordant le quotidien d'un groupe de rock'n'roll version filles, elle n'oublie pas le thème sous-jacent: elles n'étaient pas que filles qui ne pensaient qu'à boire et à se défoncer, elles étaient tout d'abord des ados.
C'est particulièrement flagrant avec le personnage de Cherie, celui qui évolue le plus tout au long du film. La première image est d'ailleurs celle où elle a ses règles, où elle devient une "vraie femme", comme le dit si bien le copain de sa soeur. Elle entame une évolution qui ne se terminera qu'à la chute du groupe, par sa faute. Les problèmes familiaux, identitaires (qui la font se peinturlurer le visage comme David Bowie), sexuels (puisque les deux musiciennes ont été ensemble pendant lâ réussite du groupe) sont ceux que rencontrent les ados de toutes les générations.

Si l'on y ajoute une bande originale explosive, dont la plupart des chansons ont été enregistrées par les actrices elles-même, qui donne envie de sauter partout en chantant à tue-tête, et des images très travaillées, puisque Floria Sigismondi est d'abord une réalisatrice de clip, on obtient un bon biopic musical, simple et efficace, avec de l'énergie à revendre.

Malgré le peu de succès de l'autre côté de l'Atlantique (les Américains seraient-ils fachés de voir Kristen Stewart s'encanailler?), une ode au féminisme et au rock à ne pas rater.

mardi 21 septembre 2010

The Town de Ben Affleck



Une bande-annonce alléchante, des beaux acteurs célèbres, un quartier de banlieue Américaine, on avait le droit d'avoir de l'espoir pour "The Town". Après tout, c'est pas parce que Ben Affleck a joué dans "Daredevil" qu'il faut lui jeter des cailloux tout en lui crachant dessus. Et la critique a été plutôt généreuse, puisque partout, ce film est classé 4, 5 étoiles, un vrai chef d'oeuvre, une film de braquage monumental, un film d'action social.
Lolilol Mégateuf, laissez-moi rire.
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA.
Hum, voilà, merci.


Doug McRay est un méchant garçon, parce qu'il est né dans une banlieue où on a pas d'argent (Pause pour vous laisser prendre un mouchoir). Du coup, pour mettre du beurre dans les épinards (et une expression de casée, une!), il fait partie d'un gang qui n'a pas peur de dévaliser les banques, puisqu'ils se font jamais choper, c'est pas des losers, eux: y'en a même qui ont des tatouages. Eh ouais, même pas peur. Hélas, voilà qu'un beau jour, après avoir pris en otage la directrice d'une banque pendant un de leurs casses, le bellâtre s'éprend d'elle. Après avoir été relachée, la gente damoiselle a peur qu'ils la retrouvent, mais heureusement, elle rencontre un charmant jeune homme, qui s'appelle Doug (Haaaaan, BON SANG MAIS C'EST BIEN SUR!). Et leur romance finira dans la peur et le sang (oui, j'ai déjà utilisé ça dans ma critique de "Twelve" et alors?).



"QUOI? Tu as braqué la banque habillé en bonne soeur? Tu me réciteras un Pater et deux Ave pour la peine."

Après avoir vu le film, on ne peut pas nier la bonne volonté de Ben Affleck pour redorer le blason de son quartier. Les deux citations montrent la fierté des habitants pour ce coin où la pauvreté se mêle avec la violence suite aux énormes différences sociales.
Ainsi, même si le début du scénario est classique pour un film de braquage, on sent qu'un déclic pourrait se produire, quelque chose qui nous permettrait de mettre ce gang de côté, pour entrer dans le véritable message d'Affleck. Oui, ces hommes se décident à voler, mais ils ne le font pas uniquement pour eux, ils le font aussi pour résoudre leurs différents problèmes familiaux. La première partie, basée sur le pourquoi du comment des personnages, n'est pas si mal réussie, mais elle pâtit (comment jparle trop bien) d'une seconde partie complétement inégale et lamentable, qui réunit tous les clichés du films de gangsters en une heure de temps.

L'ex-petite amie prostituée pour gagner de quoi nourrir sa fille, le meilleur ami violent, la jeune fille en fleur qui va révéler au méchant braqueur qu'en fait, il est gentil et les méchants policiers qui veulent arrêter le méchant braqueur alors qu'en fait, il a un coeur gros comme ça, ça donnerait presque la larme à l'oeil.
A force d'ajouter des clichés, le film se perd dans les personnages creux, non développés, et donc forcément, inintéressants.

Ce n'est pas que les acteurs sont mauvais (bon, en fait pour certains, si), on ressent la volonté de bien faire, mais c'est pas ça. Et on s'ennuie. Le seul personnage qui est intéressant est celui de Blake Lively, qui joue l'ex-copine. La demoiselle montre qu'elle n'est pas faite que pour jouer dans les séries pour ados, mais on la voit trop peu pour se faire une idée plus large. Les autres vont de la miévrerie (Rebecca Hall, qui était pourtant magnifique dans "Vicky Cristina Barcelona") à l'exagération totale (Jeremy Renner, qui est un vrai méchant, GRRRR).


Au final, c'est long. Très long. Trop long. Et si l'on pensait avoir le droit à un combat épique entre les gangsters et les policiers sur la fin, c'est rapé aussi. Et si l'on pensait que la fin allait être tragique, c'est encore rapé. Il faut satisfaire tout le monde, alors on a le droit à un remake de Robin des Bois à l'eau de rose.

The Town, un film magistral, bouleversant? Loin de là.

Au prix du cinéma aujourd'hui, allez plutôt revoir (ou voir, pour le rang du fond qui n'a pas compris qu'il avait à faire à un vrai chef d'oeuvre) "Inception" ou allez vous éclater en allant voir "Piranha 3D". C'est tout.

mardi 14 septembre 2010

Twelve de Joel Schumacher




On a dit beaucoup de mal du nouveau film de Schumacher (pas le pilote de formule 1, hein, MOUARF MOUARF). Etonnant quand on sait qu'il a réalisé "Phone Game" et plus récemment, "Le Nombre 23".
Pourtant après avoir vu la bande-annonce, on pouvait s'attendre au film de la jeunesse dorée typique MAIS avec du suspense et du fond. Hélas, il faut bien le reconnaitre, si le film comportait une base solide, issue d'un roman de Nick McDonnell, son adaptation est en partie un échec.


" Des adolescents riches et désabusés, des fêtes sans joie, des parents absents, un peu de dope pour le grand frisson et parmi eux, White Mike, jeune dealer qui vient de quitter son école privée de l'Upper East Side à New York."
(NON MAIS CA VOUS RAPPELLE RIEN CA quand on sait que le personnage principal est joué par Chace Crawford, Nate dans la série Gossip Girl?)
White Mike pourrait faire penser qu'il est blanc comme neige (HAHA "WHITE Mike", BLANC comme neige, c'est la grosse marade aujourd'hui, dis donc), car il ne boit pas, ne se drogue pas, ne va même pas dans les fêtes, sauf pour vendre sa nouvelle drogue, la Twelve, un mélange d'ectasy et de cocaïne. Pourtant, le jour où Charlie, son cousin, est assassiné, les événements vont se multiplier et se terminer lors d'un anniversaire, dans la terreur et le sang (non, je n'en fais pas trop.).

Une bonne histoire de base, qui donnait l'occasion au réalisateur de jouer plusieurs cartes: l'une sur le personnages principal, perdu depuis le décés de sa mère, qui n'existe plus qu'en manipulant les personnes qu'il approvisionne en drogue, la deuxième sur cette jeunesse dorée dont on nous raconte tant les méfaits dans les séries/les livres/les films. Et c'est peut-être là qu'il y a un problème: on connait déjà tous les (soi-disant) travers de ces ados. Il fallait donc filmer ces personnages d'une manière différente, ou aller plus loin dans l'excès, malheureusement, Schumacher n'utilise aucune de ces solutions, et montrer les fesses de 50 Cent n'est pas ce qu'il y a de plus réac aujourd'hui.

Certes, la qualité de l'image est léchée, les acteurs sont beaux, la bande originale réunit tous les nouveaux groupes diffués lors de soirées (MGMT, Pony Pony Run Run)mais cela ne suffit pas à faire oublier la pauvreté de la mise en scène.
Trop de personnages dès le départ, ce qui enlève une partie de l'implication émotionnelle du spectateur, et des intrigues basiques, dont le suspense croisse puis s'étale comme une crêpe dans les dernières minutes pour finir en leçon de morale lassante "il ne faut pas prendre de la drogue et avoir la meilleure vie possible", (ah ben merci de me le dire, parce que je pensais que la drogue et l'alcool étaient les seules solutions pour réussir dans la vie), sans parler de la voix off exaspérante, qui à force de nous expliquer chaque scène, chaque plan, enlève tout enjeu au jeu des acteurs. Les seuls qui sortent du lot sont Emma Roberts (cette fille ira loin, très loin), Emily Meade et Chace Crawford qui s'en sort mieux que ce qu'on aurait pu penser à la base.

Au final, on peut dire que le film fait l'effet de la drogue dont il parle: un moment intéressant, une scène intéressante (la première prise de drogue de Jessica est très bien rendue), puis du vide, de l'ennui. Puis un moment un intéressant. Puis de l'ennui. Et cela durant tout le film.

Tout le monde n'est pas Brett Easton Ellis, et Joel Schumacher en a fait la mauvaise expérience sur ce film, réalisé beaucoup trop tard pour une génération qui a déjà été décortiquée de tous les côtés.

Si l'on veut des scènes d'ados trash et décalées, on regarde "Skins". Et rien d'autre. Merci, bonsoir.

lundi 13 septembre 2010

Piranha 3D de Alexandre Aja


(Merci mon Dieu, pour une fois qu'on a une meilleure affiche en France qu'aux States)


Un nouveau film d'Alexandre Aja, c'est toujours un événement pour le cinéma d'horreur français: c'est pas tous les jours qu'on peut se vanter d'un français capable de faire brailler une salle entière.
Son nom ne vous dit rien? "Haute Tension", "La Colline a des Yeux", "Mirrors", non plus? C'est qu'il est temps de vous renseigner.

Avec Piranha 3D, Aja retrouve son idée habituelle: reprendre la trame d'un film d'horreur et lui ajouter son propre scénario, modifiant généralement l'histoire à sa façon. C'est ça la French Touch (oui, j'ai decidé de faire genre on est les best sur ce coup là, pour une fois que je peux le dire pour un film français... Même si il a été produit aux Etats-Unis.). Car si le cinéma d'horreur est toujours considéré par les Français comme un cinéma inintéressant, qui rapporte peu, Aja a parfaitement compris que le paradis de ce genre de films existait aux Etats-Unis, où l'on donne des budgets énormes aux films de genre et le moyen de leurs ambitions: par exemple, 300 000 litres de sang ont été utilisés rien que pour la scène de massacre principale. NON MAIS VOUS IMAGINEZ CA EN FRANCE, VOUS?

Sea, sex and blood nous annonce l'affiche. Direct, on est fixé.
L'histoire se déroule à Lake Victoria, qui s'attend à recevoir des milliers d'étudiants pour le célèbre Spring Break. Sauf que, pendant que les jeunes filles/hommes en fleur se préparent pour la fête, un tremblement de terre ouvre sous le lac une faille de plusieurs millions d'années par où s'échappent des milliers de Piranhas (ben faut les comprendre, ils avaient envie de faire la fête eux aussi). Lorsque Julie, la shérif, découvre ce qui est en train de se passer, il est déjà trop tard. Tout le monde est dans l'eau pour faire la fête et son abruti de fils a abandonné son frère et sa soeur qu'il devait garder pour se faire engager sur le bateau des sexy "Wild Wild Girls".


35 ans après les Dents de la Mer, Aja remet au goût du jour les films de genre où il faut craindre les animaux et non les hommes et cela fait un bien fou. Il faut bien le reconnaitre, après tant d'attente (le projet est lancé depuis 2003), on aurait pu être déçus, eh bien non. Le film est excellent. Non seulement c'est dérangeant (beaucoup détourneront les yeux plus d'une fois pendant l'heure et demie), mais c'est surtout drôle.
Certes, ça peut paraitre bizarre de rire devant des gens qui se font charcuter, mais l'humour noir est présent tout au long du film. C'est fun et décomplexé, agréable à regarder, et pour une fois, la 3D sert à quelque chose. On voit que le projet était fait pour être en 3D et que l'effet n'a pas été rajouté après le succès d'autres films. Le décalage entre les images et la musique qu'arrive à créer le réalisateur est tout simplement énorme. L'une des meilleures scènes est celle où les deux actrcices de films pornos dansent nues sous l'eau, sur fond de musique classique. La salle est morte de rire sans être choquée par cette nudité (en même temps, ce ne sont pas les garçons qui vont s'en plaindre hein), l'effet est réussi et tout le monde est content.

Les scènes de massacres sont aussi particulièrement bien réalisées. On tremble pour les acteurs, qui jouent bien (pour certains, c'est vraiment une surprise: Jessica Szohr, Vanessa la niaise dans Gossip Girl et Steven R. McQueen, Jeremy "je sers à que dalle" dans The Vampire Diaries), et on ressent une empathie certaine pour les personnages, même si on ne les voit apparaitre que quelques minutes à l'écran. La scène la plus impressionnante est bien celle du massacre lors du concours de tee shirts mouillés. Les cadavres d'accumulent et voir les ados lutter pour sauver leur vie, en s'agrippant aux bateaux, est véritablement difficile. Bien sûr, on se marrera toujours en voyant le connard de service se faire déchiqueter (la petite caméo d'Eli Roth en organisateur du concours est d'ailleurs excellente) mais notre petit coeur sensible peut se réveiller à ce moment-là. (En parlant de caméo, le pêcheur du début a joué dans... Les Dents de la Mer. Voilà, vous pouvez vous la péter dans un dîner maintenant.)D'ailleurs, on peut comparer cette lutte pour la survie à celle des Piranhas, qui ont aussi dû se battre entre eux pour survivre (ouais, jfais des analyses vachement poussées, on déconne pas avec les films de genre ici).

Si Aja a réussi son coup en remettant l'horreur sous-marine à la mode, il n'en oublie pas moins d'analyser le phénomène du "Spring Break". Le phénomène qui fait tellement honte aux Etats-Unis, montre ici ses quelques effets positifs, l'adjoint du shérif le souligne bien "Si on ferme le lac, ce sera un désastre économique pour la ville" mais aussi ses aspects négatifs. La première scène du film nous montre un paysage désertique magnifique, avec le lac au centre, puis en descendant peu à peu, on se rend compte que le lac est devenu la poubelles des étudiants venus faire la fête. Les piranhas viennent alors purifier l'eau du lac? L'analyse va peut-être un peu loin, mais après tout ils l'avaient bien mérités ces sales gosses. (Non, n'envoyez pas la police chez moi, svp!)

Bref, Piranha 3D, c'est extrêmement fun. Pour les fans du genre, il y a des allusions à foison au niveau des plans/acteurs/scènes. Des types sexy, des filles sexy, du sang, de l'humour, mais qu'est-ce que vous attendez de plus? Courez le voir, vin de dious!

samedi 4 septembre 2010

Expendables: unité spéciale de Sylvester Stallone



On me dira que c'est un film de beaufs et ça tombe bien: j'adore ce qui est beauf. Donnez-moi du mec barraqué qui ne sait pas aligner deux phrases de scénario sans dégommer tout ce qui bouge et vous ferez mon bonheur.

The Expendables, c'est principalement une affiche: Stallone, Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, Randi Couture, Bruce Willis, Mickey Rourke et même Arnold Schwarzenegger! Mama mia! Rien qu'à la liste, c'est plus beau que la naissance de mes enfants!

Si Sylvester Stallone avait créé la surprise avec le dernier Rocky, il ne réédite malheureusement pas son exploit. Les acteurs sont charismatiques et c'est une joie de tous les retrouver sur le même écran, mais les dialogues sont véritablement lamentables. A croire que ces musclors n'ont pas assez de jugeotte (tiens, j'aime bien ce mot) pour retenir plus d'une ligne. Bien sûr, on ne s'attendait pas à les voir réciter du Shakespeare, on sait très bien ce qu'on va voir en entrant dans la salle, mais quand même, une agréable surprise aurait été la bienvenue.

Aucune surprise non plus niveau scénario. Oui, ça castagne de tous les côtés, il y a une jolie fille à sauver, des explosions à répétition (ils ont vraiment fait péter le budget pour le final) mais c'est tout ce qui est bon dans les guilty pleasures (ouais, j'suis un peu bilingue). Et après ces quelques années remplies de minets à la Pattinson, c'est toujours jouissif de voir que ces idoles eighties sont toujours en forme, pour leur montrer ce qu'est un Homme, un vrai.
Un véritable hommage, un baroud d'honneur fun, qu'on devrait montrer à tous les ados niaiseux en extase devant le cinquante sixième Twilight. Non mais c'est vrai à la fin! (C'était l'instant coup de gueule du jour.)

Si le fan de films d'action en aura pour son compte et se régalera des différentes références placées tout au long du film, pour les autres, ce ne sera qu'un film de bourrins de plus.
Dommage pour Stallone, qui a réussi à réunir un casting aussi jouissif, et dont on remarque les efforts au fil du scénario pour donner du plaisir au spectateur et montrer que sous ces montagnes de muscles, il y a quand même un petit coeur qui bat (pause attendrissement).

En attendant, Expendables 2 est déjà en projet. Et si ce premier opus n'était qu'une base à ce qui allait suivre, une suite énorme, maintenant que le décor est planté? J'en salive d'avance et j'ai foi en Stallone pour nous pondre une suite du tonnerre, avec encore plus de yakayos: DONNEZ-MOI DU CHUCK NORRIS, DU STEVEN SEAGAL (une bille qui a osé refuser, comme Van Damme, de participer au premier)ET JE SERAI SATISFAITE.

Monsieur Stallone, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

dimanche 8 août 2010

Marble Hornets d'un groupe d'Américains, étudiants en cinéma et fauchés.

Comme je suis vraiment avare en critiques cette été, que je ne pourrais pas me rattraper avant la mi-septembre, et que cette "chose" m'a traumatisée au point de ne pas vouloir sortir de ma chambre la nuit sans être accompagnée et d'avoir toujours mon portable à portée de main pour éclairer les moindres recoins, j'ai décidé de vous en parler, même si c'est une websérie.

"Marble Hornets" raconte l'histoire d'un étudiant en cinéma, Jay, qui s'inquiète pour l'un de ses amis, Alex. Celui-ci, qui est en train de tourner un film pour les cours, intitulé "Marble Hornets", devient de plus en plus étrange: il est de plus en plus agressif et il est visible qu'il n'a pas eu une bonne nuit de sommeil depuis bien longtemps. Après quelques temps et malgré tout ce qu'il a engagé dans ce film, il abandonne le tournage. Lorsque Jay reprend contact avec lui et lui demande pourquoi il a arrêté sa production, il lui répond de brûler les cassettes du tournage. Finalement, Jay réussit à le convaincre de les lui donner et de ne les regarder que quand il sera loin. Quelques jours après, Alex disparait et Jay se décide à enquêter.

Jusqu'ici tout va bien.

Pourtant après avoir visionné quelques cassettes, il se rend compte qu'un "homme", grand, filiforme, en costume noir et au visage blanc, jamais visible de face, suivait son ami partout où il allait.


(Hello my friend, come and join us! Tu m'as l'air tellement sympathoche, ça te dit une bière?)

Ce charmant personnage n'est autre que la représentation de Slenderman, un homme dont on ne voit jamais le visage, présentant les même caractéristiques qui ont été décrites plus haut (vous ne pensez quand même pas que je vais le répéter après le choc psychologique que j'ai subi?). Il a été créé de toutes pièces par le forum "Something Awful" et à la base, lorsqu'on le voyait sur une photo près d'un jeune enfant, cela voulait dire que le bambin allait disparaitre sous peu. Engageant, non?


("Voici venu le temps, des rires et des chaaaants, dans l'île aux enfants, c'est tous les jours le printemps! ♫" => En plus, l'homme peut agrandir ses bras à volonté, si c'est pas classieux, qu'est-ce que c'est?)

Pour ce qui est de la suite de "Marble Hornets", je me refuse de la dire, même sous la torture. Il est hors de question que j'épargne la frousse que j'ai ressenti à ceux qui seraient intrigués. J'ai mis deux jours à tout regarder, j'ai hurlé un bon nombre de fois, et maintenant j'ai peur de ce que je pourrais trouver dans ma chambre la nuit en me réveillant, en gros, je suis réduite à l'état de larve terrorisée. (Combien de fois pourrais-je le dire: JE HAIS LES GENS QUI PORTENT DES MASQUES.)

Ce document fiction est filmé à la "Blair Witch" (mais il fait peur, contrairement à l'original), la méthode vieille comme le monde du "il fait noir, je vais faire un tour dans les bois, oh, une petite lumière, je filme, AH MON DIEU QUELQUE CHOSE APPARAIT" est donc toujours autant efficace.
Pourtant, le traitement en est complétement différent: impossible de savoir ce qui va apparaitre, ce qu'il va se passer, car le plus souvent, les scènes se passent dans un silence le plus total, l'ambiance angoissante est donc très très bien réalisée.

Disponible sur Youtube en 26 vidéos allant de 30 secondes jusque 8 minutes (Des compléments sont aussi présents sur le twitter de la série), "Marble Hornets" aura été ma surprise horrorifique (?) de l'été. Ce qu'il y a de bons avec les étudiants en cinéma, c'est qu'ils sont fauchés (et ne s'appellent pas Michael Bay), ce qui décuple leur imagination, c'est justement ce côté cheap qui séduit et terrorise à la fois.

Bon, je vous laisse éteindre toutes les lumières, fermer vos volets et regarder cette petite réussite.
Quant à moi, je vais me mettre en position foetale, et pleurer ma mère... Mais avec toutes les lumières allumées.

jeudi 5 août 2010

Twilight 3: Hésitation de David Slade


(Et en cadeau, une magnifique affiche avec le nez difforme de Jacob, l'expression monofaciale de Bella et le visage constipé d'Edward! Quelle chance tu as, jeune Padawan!)


Dans le genre blockbuster de cet été, il y a eu la perfection ("Inception") et maintenant, il y a la médiocrité. On ne peut pas tout avoir. Je sais, vous me direz "Mais pourquoi tu l'as regardé si c'est juste pour critiquer!", euh ben, justement pourquoi se priver de critiquer quand on en a l'occasion?

Un dimanche après-midi d'été sous la pluie, vous attendez le grand amour (Avec un grand V) et vous vous sentez un peu fleur bleue? Twilight 3 est fait pour vous!
(Note: Cette solution marche aussi si vous êtes en plein jour de repos, que vous avez envie de glander, collée à votre lit telle une moule à son rocher, et passer le temps comme vous pouvez.)

Des morts suspectes ont lieu à Seattle. (Pause pour faire monter le suspense)
Après qu'Edward le gentil ait dégommé le méchant James, la copine de James, Victoria, cherche à le venger en montant une armée pour déchiqueter Bella. (Mais pourquoi est-elle aussi méchante? PARCE QUEEEEEEE) Du coup, les loups garou et les vampires doivent s'allier, parce qu'ils préfèrent tous crever pour une pauvre fille, au lieu de la sacrifier et de sauver leur peau. Mais c'est dur, parce qu'ils ne s'aiment pas à la base. Dieu, que le monde est cruel parfois.
Mais ne pensez pas que Bella est inutile. Pendant ce temps, elle doit prendre la décision la plus importante de sa vie: la vampire blanc comme un cachet d'aspirine, qui est plus coincé que ma tante Ida en 1930 ou le loup garou au nez retouché, qui passe sa vie torse nu? Dieu, que le monde est cruel parfois.


Comme il était difficile faire pire que Twilight 2 niveau niaiserie, on a confié la réalisation à David Slade. L'homme a quand même réalisé "30 jours de nuit" et "Hard Candy". Si vous ça ne vous fait pas pleurer de desespoir en pensant à sa carrière gâchée en un seul film, vous êtes insensibles.
Si on pensait qu'il allait relever le niveau de cette saga devenue piège à midinettes avec un combat des plus sanglants, c'est rapé.

Une première partie chiante comme la pluie, où l'on doit se farcir les dialogues poético-romantiques (? Twilight m'inspire, je dois trouver une corde rapidement) entre Bella et Edward, "tu veux te marier? -Oh non, je ne peux pas, je suis trop jeune! Mais peut-être que si tu me déshabilles un peu, je changerai d'avis... -Mais tu ne peux pas ouvrir le premier bouton de ta chemise, ce n'est pas bien avant le mariage."
OOOOOOOOOH C'EST MIGNIIIIIIIIIIIIIOOOOOON! (Gad, si un jour tu me lis...) Mais bon, comme Edward est un homme bien maintenant, il ne peut plus se balader le torse à l'air. Heureusement que Jacob est là! Hihi!

Si l'on est agacé par ces miévreries, à aucun moment on ne peut imaginer ce que ressentent les 3 personnages principaux. Comment se mettre dans la peau des personnages lorsque les acteurs qui les interprétent ont tellement de maquillage sur la face qu'ils ne ressemblent plus à rien? De toute façon, l'interprétation est tellement minable qu'il n'y a plus aucun espoir. Pas d'alchimie entre les deux Amoureux, niet, nada.
Et n'espérez pas un quelconque intérêt lorsque Bella "hésite" entre les deux bellatres. L'ambiguité du livre est totalement levée. Elle a beau rouler un patin à Jacob en petite chemise dans la neige, on sait bien que c'est juste pour faire fantasmer les 12-14 ans, et qu'elle finira avec le coincé.
Pas de combat, pas de sang. Pour reprendre le commentaire d'une amie, ce sont des poupées de porcelaine qui se battent.
Aucune goutte de sang ne tombera tant qu'une ado regardera. Pas de bol pour nous, donc.

Pourtant, lors de la deuxième partie, on sent qu'il pourrait y avoir quelque chose. Un enjeu, un minimum de suspense. Mais non. Il n'y a rien. Il y a un moment où les montagnes de Forks ne suffisent plus pour qu'on se rattache à quelque chose dans le film. On nous raconte les passés de Jasper et Rosalie? 30 secondes et basta, alors qu'ils sont détaillés dans le livre. Mais pourquoi perdre du temps avec les personnages secondaires lorsque le public veut de l'amour entre les 3 niais?
Ce sont pourtant ces personnages secondaires qui insufflent du rythme au récit. L'entrainement au combat, les flashbacks, l'alchimie entre Jackson Rathbone (GAH) et Ashley Greene tellement supérieure à celle entre Kristen Stewart et Robert Pattinson, tout est mis au second plan. Et c'est bien dommage, parce que l'histoire des Cullen est laaaaargement plus intéressante que les problèmes sentimentaux de Bella.

Quant à la bande originale, qui était pourtant le seul point positif que je trouvais aux deux premiers films (la scène de Baseball soutenue par "Supermassive Black Hole" était particulièrement réussie dans le premier volet), est inutile dans celui-là.
On s'ennuie. C'est tout. Et les quelques moments d'intérêts fournis par Charlie et les autres Cullen sont beaucoup trop rares pour donner un souffle au film.

Pourtant, ce volet est quand même supérieur au deuxième. Le deuxième suscitait un énervement hors du commun, le troisième suscite l'ennui. On avance, on avance.

Mais en sachant que le quatrième livre sera divisé en deux films, ET EN PLUS, sera projeté en 3D, on est pas sortis du sable. C'est moi qui vous le dis.