mardi 30 novembre 2010

Scott Pilgrim vs The World d'Edgar Wright



GET READY LES AMIS! La meilleure adaptation de comics depuis bien longtemps débarque demain sur les écrans!

Malgré la distribution lamentable du film sur Rennes, j'ai réussi à le voir, et ne le ratez pas. Oubliez les Harry Potter et les comédies françaises minables, vous aurez bien le temps de les regarder plus tard. Scott Pilgrim passe avant. C'est tout.

Une nouvelle preuve qu'Edgar Wright est un dieu vivant et que le comic est AWESOME. Une mise en scène avant-gardiste, qui exploite à merveille le potentiel du jeu vidéo, une BO explosive, des acteurs attachants. Jetez vous dessus.

(Mon article arrive très vite, mais je devais vous faire parvenir la nouvelle avant de poster un avis détaillé)

dimanche 28 novembre 2010

Raiponce de Byron Howard et Nathan Greno



Si ces derniers temps la mode est aux dessins animés miteux (excepté Pixar bien sûr), avec des blagues plus lourdes les unes que les autres, et un graphisme plutôt banal, il faut se dire que rien n'est perdu et la preuve, le nouveau film d'animation des Studios Disney est une petite merveille. Ce sont les autres studios, Dreamworks en tête, qui vont s'en mordre les doigts! Ils vont enfin s'apercevoir du boulot qu'ils ont à accomplir pour atteindre une telle perfection.

Et pourtant, "Raiponce" revient de loin. En projet depuis bien longtemps, il a été remanié un nombre incalculable de fois et n'avait plus beaucoup d'espoir de sortie. Mais c'était sans compter le talent de Glenn Keane, Byron Howard et Nathan Greno, qui ont réussi à adapter un nouveau conte de Grimm, avec tout le talent qu'on leur connait.

Les bandes-annonces françaises et américaines, plutôt décevantes, laissaient entrevoir un humour à la Dreamworks, assez limite et une histoire inintéressante. Si vous n'avez pas été séduits, je vous conseille la version japonaise. Je suis persuadée qu'après ça, votre jugement aura changé et que vous aurez envie de le voir.


Flynn Rider est le criminel le plus recherché du pays. Un jour, en voulant échapper à la garde royale, il se réfugie en haut d'une tour. Ce qu'il y découvrira changera sa vie pour toujours: une jeune fille, aux cheveux magiques longs de vingt mètres, et qui ne rêve que d'une chose, s'échapper de la tour dont elle est prisonnière pour découvrir le monde. Elle passe alors un marché avec Flynn: il l'amène à la "Fête des Lumières" et elle lui rend son butin. Les voilà partis dans une farandole d'aventures, plus ébouriffantes les unes que les autres.


Avec "Raiponce", leur cinquantième long-métrage, les Studios Disney confirment ce qu'ils avaient débuté avec "La Princesse et la Grenouille": c'est une nouvelle ère pour leurs créations, et si elles sont toutes aussi brillantes, la magie Disney n'a pas fini d'éblouir les yeux des enfants, qu'ils soient petits ou grands. L'animation parfaitement maitrisée nous rend les personnages plus attachants que jamais.

Les personnages principaux et la nouvelle arme de destruction massive: la poêle à frire.


Raiponce est magnifique, l'animation de ses cheveux, la plus grande difficulté du film, est plus que réussie. Portée par la voix mutine de Maeva Meline, qui fait partie de la troupe de Mozart Opéra Rock (si un jour on m'avait dit que je citerais "Mozart Opéra Rock" sur ce blog, je me serais bien marrée), elle est, comme Tiana auparavant, une jeune fille de 18 ans moderne, enjouée, pleine de vie, espiègle mais pas naïve pour autant.
Mais tout classique Disney réclame un "prince" pour la jolie princesse et là aussi, l'évolution du personnage est remarquable. S'il ne fait nulle doute que toutes les petites filles qui sortiront de la salle rêveront de Raiponce et de sa chevelure, cette fois-ci, les scénaristes ont compris qu'il fallait aussi insérer un personnage masculin marquant à ses côtés. Le pari est complétement réussi, puisque Flynn Rider est le plus marquant des princes depuis des années, peut-être parce qu'il n'est pas un réel prince à la base. Son personnage est lui aussi parfaitement drôle et irrésistible, particulièrement lorsqu'il essaie d'impressionner Raiponce pour qu'elle le relache. La version française est une fois de plus remarquable puisque c'est Romain Duris qui fait la voix du jeune homme, et bon, on va pas se mentir hein, la voix de Romain Duris, tout le monde sait à quel point elle est charmeuse et sexy... (SI)
Le duo est quant à lui parfait, et l'on peut être sûrs que Raiponce et Flynn Rider vont finir au panthéon des couples Disney mythiques.

Accompagnés par un caméléon, Pascal, plus mignon tu meurs et un cheval, Maximus, plus fort que tous les chiens policiers qui existent sur cette planète, qui feront rire le public à chacune de leurs apparitions, une Mère Gothel (la femme qui retient Raiponce prisonnière, interprétée par Isabelle Adjani) hypocrite et mielleuse à souhait et une bande de vikings complétement allumés, les aventures de Raiponce vont vous scotcher, vous faire rire sans jamais tomber dans la lourdeur, en jouant avec vos émotions jusqu'à un final émouvant et attendrissant (la scène des lanternes est définitivement l'une des plus réussies de ces dernières années).
Certes, le scénario pourra paraitre simpliste pour certains, mais on est quand même chez Disney, pas chez Christopher Nolan, alors mettez votre côté cynique de côté, svp!


Allez, dites-le: vous voulez un caméléon pour Noël maintenant.


Si l'on ajoute à la réussite graphique, la réussite musicale (en particulier la scène où Raiponce fait danser toute le village avec elle), puisque c'est un certain Alan Menken qui est aux manettes pour la bande originale ("Le Roi Lion", "Aladin", "la Belle et la Bête" ou encore "La Petite Sirène", ça vous dit quelque chose?) , il ne fait nulle doute que "Raiponce" entre dans la catégorie des Grands Classiques Disney.


Chaque Noël, les Studios Disney nous émerveillent avec un long-métrage, il ne reste plus qu'à attendre l'année prochaine avec impatience. Et en attendant, à voir et revoir "Raiponce" au cinéma.

mercredi 24 novembre 2010

Harry Potter et les Reliques de la Mort de David Yates



ET QUI C'EST QUI NOUS POND UNE NOUVELLE ADAPTATION AUSSI UTILE QUE MA CHAUSSETTE QUAND JE PORTE DES TONGS? C'est David Yates, les enfants!
Quand cessera-t-on de ruiner les franchises, là est la question.


Cette fois-ci, la fin est proche. Voldemort est à la recherche d'Harry Potter, et compte bien le retrouver. Il n'y a plus aucun endroit sûr, plus personne à qui faire confiance, il ne reste plus qu'à trouver les Horcruxes, des objets que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom a utilisé pour y dissimuler des parties de son âme (et là, j'vous le fais rapide, sans les détails), et les détruire. Harry réussira-t-il? Ou assistera-t-il à la mort de tous ceux qu'ils aiment? Suspense.


Il y avait pourtant un petit espoir. Des premières images alléchantes, une promo parfaitement gérée (et n'allez pas dire que je crache sur le petit sorcier, je le lis depuis que j'ai 7 ans, et j'ai même participé activement au concours "Harry Potter dans ta ville"), les producteurs savent comment nous faire baver d'impatience.
Ainsi, les premières minutes du film sont particulièrement alléchantes. On retrouve tous nos personnages fétiches en dehors du trio principal, les jumeaux Weasley en tête. Ajoutez à cela quelques blagues, quelques tours de magie et une course-poursuite fracassante, vous obtenez quelque chose d'intéressant. C'est même à se demander si le réalisateur a enfin compris ce qui nous attirait dans la saga. Certes, il reste des incohérences flagrantes au niveau de l'adaptation, des scènes qui tombent comme un cheveu sur la soupe (oui, j'ai 60 ans en vrai), exemple le baiser Harry/Ginny qui vient d'on ne sait où (Chapeau aux spectateurs qui n'ont pas lu les livres s'ils ont vraiment compris le pourquoi de la chose, étant donné que l'idylle n'est absolument pas développée dans le film 6), mais le tout reste agréable à regarder.

C'est à partir de la fuite du trio dans les bois que les choses se gâtent. Trop de blabla, trop de personnages qui regardent dans le vide, car passer ses journées assis sur un tronc d'arbre, c'est plutôt funky moumoute.
Il ne se passe rien. Rien du tout même. Ce qui fait environ 45 minutes de néant total.
Si le livre rendait la tension du triangle amoureux entre Harry, Ron et Hermione palpable, si le stress montait à chaque page, le film ne rend jamais justice au huis-clos de J.K. Rowling.
De même, la relation entre Ron et Hermione, au lieu d'être attachante, devient irrémédiablement lassante par les multiples sous-entendus bien lourds, tout au long du film. Du genre "allez, on fait un bon gros plan pour montrer qu'ils se sont presque touchés la main, histoire de bien faire rager les fans qui n'attendent que le baiser, qui sera bien sûr dans la partie 2". Même quelqu'un d'aussi fêlé que moi, qui aurait presque mis des cierges à l'église pour qu'ils s'embrassent enfin dans les livres, trouve ça lourdingue, donc imaginez le tout venant.
ET CETTE SCENE DE DANSE ENTRE HARRY ET HERMIONE, WHAT THE FUCK? C'est une grosse blague hein, rassurez-moi.

Pourtant les scènes d'action sont plutôt bonnes, portées par un groupe de "méchants" toujours aussi génial, Helena Bonham Carter et Jason Isaacs en tête. L'animation de Nagini, le serpent de Voldemort, est elle aussi parfaite.

Les choix de mise en scène sont assez peu surprenants, on nous refait le coup de la caméra qui court en même temps que l'acteur, ce qui serait original si on ne l'avait pas vu 500 fois cette année, mais la séquence où le conte des Reliques de la Mort est raconté est plutôt surprenante, comme si l'on avait voulu insérer un petit moment de réelle poésie dans un film qui n'est que trop plombé par ses dialogues interminables.


"Fais bisou."


"Harry Potter et les Reliques de la Mort Partie 1" n'est donc pas la grande réussite annoncée. On nous a déjà fait le coup avec la pitoyable adaptation du 6, on nous refera certainement le coup avec "Harry Potter et les Reliques de la Mort Partie 2". Pourquoi avoir fait deux parties? Pour rapporter plus d'argent? Le constat est plutôt clair lorsqu'on ressort de cette partie 1.
Il y avait largement de quoi faire UN SEUL film haletant, dont le rythme n'aurait jamais faibli, en faisant du livre un film de trois heures. La prise de tête dans les bois aurait été beaucoup moins longue et donc beaucoup moins pénible.

En sachant que la fin est prévue pour juillet 2011, on ne peut qu'avoir un petit pincement au coeur. Déjà parce que c'est la fin qu'une saga complétement hallucinante (mon côté fan émue parle là, soyez compréhensifs), qui aura suivi une bonne partie d'entre nous depuis leur enfance, mais aussi parce qu'il y a une sensation très amère lorsqu'on pense que des réalisateurs de talent comme Guillermo Del Toro étaient pressentis pour ces deux derniers volets.

Qu'auraient donné ces deux parties entre les mains d'un Del Toro? On ne le saura jamais et c'est bien dommage.


(Ah et sinon, "Rubber", c'était plus beau que la naissance de mes enfants, je vous chronique ça très vite. Et je veux la robe de cette biatch d'Hermione porte au mariage de Fleur et Bill, donc si quelqu'un a envie de faire une heureuse hein, vous savez qui aller voir.)

mercredi 17 novembre 2010

A Bout Portant de Fred Cavayé



Il y a des films qui vous mettent une bonne claque. Ils sont rares et il faut en profiter quand ils sortent, encore plus lorsqu'ils sont Français. "A Bout Portant" en fait partie.

Samuel (Gilles Lellouche) et Nadia (Elena Anaya) sont heureux. Il est élève infirmier, elle est enceinte de leur premier enfant. Un jour, un homme, Sartet (Roschdy Zem), gravement blessé, est conduit dans le service où travaille Samuel. Le lendemain, Nadia est enlevée sous les yeux de son compagnon. Il a trois heures pour faire sortir Sartet de l'hôpital et échapper à la surveillance policière, ou sa femme mourra.

Fred Cavayé nous avait promis un "film qui va vite tout le temps" et a tenu sa promesse. "A bout portant" est un thriller noir, haletant, dont le suspense joue avec le spectateur du début à la fin. En donnant une émotion brute, sans chercher à embrouiller le spectateur comme les films français habituels, en développant une quête viscérale (un homme qui doit retrouver sa femme enceinte), la réussite est magistrale (et en plus, ça rime).

Le rythme élevé du film ne ralentit jamais, et atteint son paroxysme lors de la course-poursuite dans le métro parisien. Préparez-vous à stresser autant que si vous faisiez partie de la scène, Cavayé vous embarque sans jamais vous lâcher en route, non seulement grâce à une mise en scène soignée, mais aussi grâce à une équipe d'acteurs exceptionnels. Roschdy Zem est parfait, on avait pas vu Gérard Lanvin aussi impressionnant depuis longtemps, Elena Anaya est bouleversante.
Pour le personnage principal, en jouant sur le capital sympathie d'un acteur tel que Gilles Lellouche, qui montre dans ce film une nouvelle facette de son talent, l'empathie est totale.
Chaque scène apporte alors son lot de révélations, aussi bien pour le spectateur que pour le personnage de Samuel, ce qui fait monter l'angoisse petit à petit jusqu'à un final à couper le souffle, aidé par une bande originale orchestrée par Klaus Badelt (un élève de Hans Zimmer, a-t-on besoin d'en dire plus?). On en ressort fatigué psychologiquement mais enchanté d'avoir vu une telle réussite.

"A Bout Portant" est sans conteste l'un des meilleurs films français de l'année et met la barre très haut pour les futurs polars Français. En espérant qu'une telle qualité donnera l'inspiration aux réalisateurs Français, ainsi qu'aux producteurs, pour développer une branche du cinéma très peu considérée en France aujourd'hui.

En attendant, courrez voir le film dès sa sortie le 1er Décembre! C'est à ne surtout pas rater. (Même si vous n'aurez pas tous la chance d'avoir les blagues du réalisateur/des acteurs ou la bise de Gilles Lellouche après le film, niak niak)

mardi 16 novembre 2010

Date Limite de Todd Phillips




Avant de commencer, je dois vous avouer quelque chose qui risque d'entacher le peu d'objectivité de cette critique: je suis complétement dingue de Robert Downey Jr et même s'il a l'âge d'être mon père, j'ai envie d'arracher mes fringues quand il apparait à l'écran. Et je suis dingue de Zach Galifianakis (ou l'homme qui avait un nom que peu de personnes retiennent) et de Todd Phillips depuis "The Hangover" ("Very Bad Trip" pour ceux qui supportent les nom français bidons). Limite je le regarde tous les week-ends si je peux, c'est dire. Bref, voilà, vous êtes prévenus, libre à vous de me retrouver et de me mettre au bûcher si vous vous sentez piégés.


Une chose est sûre, après "Very Bad Trip", et avec un casting aussi génial, Todd Phillips était attendu au tournant. "Date Limite" allait-il être aussi drôle, subversif et décapant? L'ami avait une grosse pression sur les épaules.


"Date Limite" nous raconte donc l'histoire de Peter Highman (Robert Downey Jr), bientôt père de famille, qui a cinq jours pour rentrer chez lui à Los Angeles et assister à l'accouchement de sa femme. Hélas, en prenant l'avion, Peter fait la connaissance d'Ethan Tremblay (Zach Galifianakis), un acteur raté en quête du rôle qui le rendra célèbre. Bien sûr, rien ne va se passer comme prévu et les deux hommes vont se retrouver compagnons de route pour un road-trip complétement déjanté.


Todd Phillips ne respecte rien, pas même les chiens.
Voilà le plus important à retenir de l'histoire.

Si le film n'arrive jamais à la hauteur de l'excellent "Very Bad Trip", "Date Limite" nous entraine dans un rythme effréné de gags, servis par un duo d'acteurs complices et parfaitement dans le ton. Robert Downey Jr, en ambitieux coincé et colérique, face à Galifianakis en emmerdeur attachant, le mélange est réussi pour nous faire passer un bon moment.

Les gags, parfois trop attendus, parfois trop bourrins, marchent pourtant à merveille et l'on rit du début à la fin, sans temps mort.
Il est toujours assez impressionnant de comparer les comédies françaises et celles américaines. Certes, le budget est différent, pourtant le concept est ici le même que celui du "Diner de Cons" ou de "L'Emmerdeur". Phillips arrive cependant à renouveler ses personnages, les plaçant dans des situations comiques tellement elles sont inextricables (la course poursuite sur l'autoroute avec les Mexicains en est un bon exemple).

Servi par une bande originale toujours aussi excellente, et des paysages magnifiques, puisque l'une des scènes principales se déroule au Grand Canyon, "Date Limite" surprend moins que son prédecesseur, par son côté moins transgressif et ses gags éculés, mais reste toujours aussi agréable à regarder notamment lors des moments complétement absurdes, où les deux personnages principaux essaient, sans succès, de se comprendre mutuellement. Moments où le talent de Robert Downey Jr et Galifianakis déploit toute sa force (Exemple:"Pourquoi les cendres de ton père sont-elles dans une boite à café?" "Parce qu'il est mort, Peter."). Ces dialogues à sens unique sont certainement les moments les plus drôles du film.

On ne s'ennuie pas un seul instant, on se marre bien, on trouve encore une fois un nombre hallucinant de phrases cultes, "Date Limite" est bien LA comédie de fin d'année. Pourtant, en la voyant, on ne peut pas s'empêcher de penser que Phillips a trouvé ici une transition, un moyen de faire patienter les spectateurs pour un "Very Bad Trip 2" énorme.

Le film sera-t-il à la hauteur de nos attentes? Réponse le 8 juin 2011.

Buried de Rodrigo Cortes



Nom d'un vermicelle claustrophobe, RODRIGO CORTES L'A FAIT!
90 minutes sur un type enfermé dans une boite, le tout sans endormir la salle.


Imaginez-vous la scène.
Vous êtes camionneur pour une entreprise Américaine. Votre travail vous a conduit jusqu'en Iraq mais vous n'avez pas pu le refuser, il vous faut cet argent pour assurer le bonheur de votre femme et de votre fils. Un jour, votre convoi est attaqué et quelques heures plus tard, vous vous réveillez, plongé dans le noir le plus total, dans un cercueil, avec pour seuls compagnons un briquet et un téléphone à moitié chargé.


Si le point de départ s'avérait complétement kamikaze, d'autant plus que l'acteur embauché était Ryan Reynolds, dont le seul fait glorieux est d'avoir épousé Scarlett Johansson et d'avoir tourné dans un des remakes les plus nuls du monde, "Amityville", il faut le reconnaitre: Rodrigo Cortes a parfaitement réussi son pari, nous montrant une fois de plus que les espagnols sont passés maîtres en films de genre.

Les premières minutes sont alors véritablement angoissantes, Cortes utilisant remarquablement bien l'alternance entre le noir total et le peu de lumière apporté par le briquet, pour créer une atmosphère quasiment irrespirable.
Amis claustrophobes, nul doute que ces dix premières minutes seront pour vous insoutenables, tellement le sentiment d'apnée est partagé avec le spectateur.

Pourtant, si le début est totalement angoissant, la suite se révèle être beaucoup plus divertissante, et, malgré elle, moins basée sur l'enfermement du personnage. Fallait-il privilégier le côté d'enfermement ou procurer au personnage un moyen de communiquer avec l'extérieur?
En craignant d'ennuyer le spectateur, Cortes a tranché.

Si les retournements de situations sont peut-être trop nombreux et altérent à l'ambiance angoissante du début, l'utilisation du téléphone portable apparait cependant comme l'une des idées les plus brillantes.
Seul moyen de communication avec l'extérieur, il ne fait finalement qu'accentuer la solitude du héros, que personne ne veut ou ne peut aider, ce qui permet au réalisateur de réaliser une critique violente de la société Américaine actuelle. Difficile de donner des exemples sans spoiler le film, le cynisme étant poussé tellement loin que chaque tentative qui s'accompagne d'un échec n'en est que plus frustrante.

Aidé par le jeu exceptionnel de Ryan Reynolds, Cortes réussit un coup de maître avec ce huis-clos haletant, où jamais l'intérêt du spectateur ne faiblit, jusqu'au final magistral, qui en laissera plus d'un cloué au siège.

Ainsi, si l'on peut regretter par moments le choix du scénario, qui a décidé de multiplier les rebondissements à la limite de la crédibilité plutôt que de se focaliser sur l'angoisse du personnage principal , "Buried" reste un très bon divertissement, qui vous tiendra en haleine pendant ses 1h35.

A voir très vite!

lundi 8 novembre 2010

La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier




Nom d'une chouette à lunettes, quelqu'un est-il capable de me dire ce qu'il nous passe par la tête par moments quand on décide d'aller voir un film d'époque qui dès la bande-annonce, a l'air lamentable?

Le cinéma Français ne nous offre pas souvent de bonnes surprises, c'est pourquoi, quand on rencontre un ovni, ici un film avec des belles robes, des châteaux et un texte vieux comme le monde (1 point par expression placée), on est quand même intrigués. Mais rassurez-vous, vous n'avez pas besoin de faire le déplacement pour "La Princesse de Montpensier", à moins de vraiment avoir envie de se farcir deux heures de débilités pour mater Mélanie Thierry à poil quelques minutes.

Adapté d'une nouvelle de Mme de Lafayette (oui, vous savez, celle qui a créé les galeries, haha LOL, mdr, ptdr, bref), "La Princesse de Montpensier" nous raconte l'histoire de Marie de Mézières (Mélanie Thierry), contrainte d'épouser le Prince de Montpensier (Grégoire Le Prince-Ringuet) plutôt que celui qu'elle aime, Henri de Guise (Gaspard Ulliel). Mais parce qu'un chagrin d'amour ne suffisait pas, elle va se retrouver au centre de l'attention de tous les hommes du coin, qui finissent tous par tomber amoureux d'elle. Pauvre petite chose...


Si l'idée de recréer un film d'époque était bonne, il fallait réussir à l'appliquer à l'écran.
Hélas, le scénario est encore plus ennuyeux qu'un épisode des Feux de L'Amour (ce qui n'est pas peu dire), et ce ne sont pas les vingt plans où l'on voit un des personnages chevaucher un cheval au milieu de la campagne qui vont nous garder éveillés.
Les acteurs récitent leurs textes comme des élèves de CM2 récitent du La Fontaine, sans même avoir l'air de comprendre ce qu'ils disent. Ne cherchez donc pas du beau jeu ou de l'émotion, il n'y en a pas. Tout est exagéré au possible, plus que ridicule et finalement exaspérant.

Certes, on ne peut pas cracher sur la reconstitution de l'époque, puisque tous les usages sont montrés, et rabachés (ouh dis donc, ils mangent avec les doigts et les femmes n'ont pas le droit à la parole, quelle découverte!), les costumes sont magnifiques, mais il y a un moment où tout cela ne suffit plus et où on se demande si on ne se fouterait pas un peu de notre gueule.

Si l'on ajoute des combats plus que ridicules, avec deux kékés qui manient leurs épées comme quand on avait 8 ans et qu'on voulait jouer aux Pirates (Peter Pan Power), on se retrouve avec deux heures et demie de fiasco total où même Gaspard Ulliel avec ses yeux fardés à la Lady Gaga, n'arrive pas à charmer les filles (Et alors, si même le BG du film ne vous rend pas le film intéressant, c'est qu'il y a vraiment un problème).

Il y avait deux façons de rendre le scénario intéressant. Soit de jouer le jeu à fond, en mode ultra kitsch, ou de le rendre véritablement tragique. Tavernier n'arrive à faire ni l'un ni l'autre, et ça ne vaut pas le déplacement.

Mais rassurez-vous, le film est bien parti pour récolter des Césars et des Prix à Cannes, pour insister sur le jeu émouvant des acteurs, et leur hommage aux films d'époque... Je vois ça gros comme un chateau du XVIème siècle et c'est loin de me réjouir...