vendredi 15 octobre 2010

The Social Network de David Fincher




Allez, avouez-le, on a tous braillé "WHAT THE FUCK?" (ouais, car on est tous un peu bilingues) quand on appris qu'un film sur facebook allait se faire.
Phénomène de société, objet de controverses, le site qui dévoile votre vie privée tout en la bloquant aux inconnus mais en fait non (?), le plus jeune milliardaire du monde qui se cache derrière tout ça, il était naturel qu'un jour, un tel film apparaisse. Mais alors, quelle n'a pas été notre surprise quand David Fincher a été annoncé pour la réalisation. "WHAT THE FUCK?" Numéro 2, qu'est-ce qu'il va foutre là-bas?

On pouvait attendre le pire. Un hommage au réseau social le plus utilisé au monde, avec des petites pisseuses à moitié nues sur leurs photos de profil et des couples qui se mettent "bisous bisous je t'aime" à tous les coins de murs. Mais c'était sans compter le talent de David Fincher (alias le meilleur réalisateur de sa génération selon... TARANTINO, y'a de quoi douter du bonhomme... Ou pas.).
Le monde nouveau est annoncé mes enfants, et ce monde sera geek ou ne le sera pas. C'est là qu'apparait tout le potentiel du film. Loin de tomber dans la facilité, le scénariste, Aaron Sorkin, a parfaitement réussi son coup. Le film est basé sur les personnages et non pas sur "Facebook". L'empathie est donc totale, le spectateur est piégé.

Tout commence en octobre 2003, lorsqu'un étudiant de Harvard, Mark Zuckerberg, se fait plaquer par sa copine. Il a les nerfs alors il pirate la base de données de l'université (perso, c'est à ça que je passe tout mon temps libre quand je suis énervée), et crée un site de comparaison entre les étudiantes. Laquelle est la plus jolie? Laquelle mérite d'être lynchée en public? Le site a un énorme succès et fait sauter tout le réseau de la fac. Bien sûr, il se fait taper sur les doigts. Vilain garçon, qui ose mettre en ligne ce que tout le monde dit tout bas. Mais le petit génie de l'informatique ne s'arrête pas là. Quelques temps après, il crée "TheFacebook", un réseau social spécialement pour Harvard. Le succès est tel que le site s'étend ensuite à plusieurs universités des Etats-Unis puis en Europe pour connaitre le succès que l'on connait aujourd'hui.
Comment le site a-t-il été créé, quels en sont les principaux acteurs? Les enjeux sont tellement énormes que les conflits qui les accompagnent sont de plus en plus importants.

Les personnages et leurs relations, voilà le propos du film. Comment un succès fulgurant peut détruire des amitiés et créer une telle animosité envers son principal créateur?
Le sujet est large mais David Fincher sait où il va. L'histoire chronologique, entrecoupée d'entretiens avec les avocats des différentes parties, passionne. Comment un petit nerd d'Harvard a-t-il perdu son seul véritable ami à la suite d'événements qui lui ont complétement échappé?
En alliant les conflits de pouvoir, à l'argent, l'amour et l'amitié, le scénario se révèle être passionnant. Adepte de facebook ou pas, le spectateur est pris dans un engrenage qui ne le lachera pas de la séance. Les personnages sont justes, joués par des acteurs excellents: Andrew Garfield, qui joue le meilleur ami de Zuckerberg, incarne le seul personnage capable de comprendre le problème posé par ce succès improbable, beaucoup trop rapide pour durer. Quant à Jesse Eisenberg, c'est une véritable confirmation. On le savait déjà depuis "Zombieland", que ce type avait du talent, mais ici son personnage montre bien que tout lui réussi, comédie comme drame.

En dessinant le portrait d'un homme brillant mais odieux, frustré par sa solitude, Fincher nous fait apprécier ce type en mules Adidas, qui ne demandait rien d'autre que faire un site qui fonctionne. L'argent n'est pas le plus important pour Zuckerberg, ce qui le rend encore plus victime des personnages cupides, comme Sean Parker (Justin Mouton Timberlake, vu sa coupe de cheveux). La fin est amère, comme si sa réussite était tellement grande, qu'il est obligé de la vivre seul.

Porté par une réalisation magistrale, qui montre encore une fois que David Fincher est grand, David Fincher est fort, David Fincher doit avoir un temple de culte en son honneur (pardon, j'ai un problème psychologique avec ce réalisateur depuis "Fight Club"), le film est une admirable réussite, maitrisé de bout en bout.

God save the geeks, je l'ai toujours dit. Si un jour la fin du monde arrive, que nous sommes envahis par les zombies, que les martiens nous attaquent, ce sera sur eux qu'il faudra compter.

En attendant, allez voir "The Social Network" parce que ça vaut le coup.
Manon D. likes it. (and uses facebook in English)

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