mercredi 12 janvier 2011

Somewhere de Sofia Coppola



Sacré Lion D'Or à la dernière Mostra de Venise, "Somewhere" était LE film le plus attendu de ce début janvier. On cessait de nous répéter partout qu'il était le film le plus abouti de la réalisatrice. Le plus abouti peut-être, mais surtout le plus chiant.
Oublié le charme de "Lost In Translation" ou de "Marie-Antoinette". En reprenant un sujet qu'elle a mainte fois (Trop?) développé, Sofia Coppola se caricature et finalement, perd tout intérêt.

Le scénario? Simplifié à l'extrême.

Johnny Marco (le revenant Stephen Dorff), acteur à la mode, vit au célèbre Château Marmont à Los Angeles. Plutôt porté sur l'alcool et les femmes, il va devoir revoir ses priorités lorsqu'il doit s'occuper de sa fille de 11 ans, Cleo (Elle Fanning).

Autobiographie, désir de révéler au monde la relation chaotique qu'elle a entretenu avec son père? La question est finalement inutile, autant que le fait de chercher une trace de scénario. Ce n'est pas que le film est mal réalisé, on peut sentir la maitrise remarquable dont la réalisatrice fait preuve tout au long du film, le travail qui réside dans chaque plan, et même les sentiments qu'elle a voulu faire passer.
Encore une fois, elle prend un personnage pour nous montrer l'ennui qu'il ressent dans sa vie. La fois de trop? Certaines scènes paraissent se répéter au fil de ses films, par exemple le problème de la langue transposé en Italie au lieu du Japon. Si le personnage s'ennuie, le spectateur peut tout à fait le comprendre... Il lui arrive exactement la même chose! Si l'intention de la réalisatrice était de nous montrer ce qu'était l'ennui, le vrai, alors elle a parfaitement réussi, car il ne se passe strictement rien.

Certes, les acteurs sont fantastiques. Stephen Dorff est parfait en acteur désabusé, Elle Fanning, LA révélation (décidément, cette famille assure), est rayonnante, mais cela ne suffit pas à donner du rythme aux scènes, qui se succèdent sans jamais trouver un dynamisme.
La photographie, gérée par Harris Savides ("Elephant", "Zodiac") est encore une fois magnifique (on retiendra la scène de la piscine, la plus emblématique du film), la bande originale, signée comme à l'habitude par Phoenix, est en accord parfait avec la relation qu'entretiennent les deux protagonistes.

Tout semble réuni pour passer un bon moment mais hélas, le scénario, beaucoup trop faible, ne contient pas la petite étincelle qui faisait réfléchir, et rendait le spectateur profondément marqué, comme dans les films précédents.
Il était difficile de se remettre de "The Virgin Suicides", tant le film était chargé de mélancolie, il est difficile de se remettre de "Somewhere", car on a l'impression d'avoir fait une sieste d'1h30.

Si la réalisation est impeccable, "Somewhere" déçoit par sa faiblesse scénaristique. L'année où un certain Quentin Tarantino préside la Mostra, on peut se demander pourquoi avoir récompensé un film aussi ennuyeux alors qu'il a l'habitude des films percutants.
Encore un signe de favoritisme? Une énième déception cinématographique camouflée par les différents festivals? On commence malheureusement à être habitués...

2 commentaires:

  1. Je me souviens pas de la scène de la piscine. J'ai dû m'endormir...

    RépondreSupprimer
  2. Ah il faut réussir à ne pas dormir jusque là, c'est bien le problème! =)
    J'étais pas loin de roupiller, mais j'ai réussi à tenir, et je regrette pas, vu que c'est une des seules scènes à peu près intéressantes du film. Mais tu peux en voir un aperçu dans la bande annonce, pas la peine de te retaper le film une seconde fois!

    RépondreSupprimer