lundi 13 septembre 2010

Piranha 3D de Alexandre Aja


(Merci mon Dieu, pour une fois qu'on a une meilleure affiche en France qu'aux States)


Un nouveau film d'Alexandre Aja, c'est toujours un événement pour le cinéma d'horreur français: c'est pas tous les jours qu'on peut se vanter d'un français capable de faire brailler une salle entière.
Son nom ne vous dit rien? "Haute Tension", "La Colline a des Yeux", "Mirrors", non plus? C'est qu'il est temps de vous renseigner.

Avec Piranha 3D, Aja retrouve son idée habituelle: reprendre la trame d'un film d'horreur et lui ajouter son propre scénario, modifiant généralement l'histoire à sa façon. C'est ça la French Touch (oui, j'ai decidé de faire genre on est les best sur ce coup là, pour une fois que je peux le dire pour un film français... Même si il a été produit aux Etats-Unis.). Car si le cinéma d'horreur est toujours considéré par les Français comme un cinéma inintéressant, qui rapporte peu, Aja a parfaitement compris que le paradis de ce genre de films existait aux Etats-Unis, où l'on donne des budgets énormes aux films de genre et le moyen de leurs ambitions: par exemple, 300 000 litres de sang ont été utilisés rien que pour la scène de massacre principale. NON MAIS VOUS IMAGINEZ CA EN FRANCE, VOUS?

Sea, sex and blood nous annonce l'affiche. Direct, on est fixé.
L'histoire se déroule à Lake Victoria, qui s'attend à recevoir des milliers d'étudiants pour le célèbre Spring Break. Sauf que, pendant que les jeunes filles/hommes en fleur se préparent pour la fête, un tremblement de terre ouvre sous le lac une faille de plusieurs millions d'années par où s'échappent des milliers de Piranhas (ben faut les comprendre, ils avaient envie de faire la fête eux aussi). Lorsque Julie, la shérif, découvre ce qui est en train de se passer, il est déjà trop tard. Tout le monde est dans l'eau pour faire la fête et son abruti de fils a abandonné son frère et sa soeur qu'il devait garder pour se faire engager sur le bateau des sexy "Wild Wild Girls".


35 ans après les Dents de la Mer, Aja remet au goût du jour les films de genre où il faut craindre les animaux et non les hommes et cela fait un bien fou. Il faut bien le reconnaitre, après tant d'attente (le projet est lancé depuis 2003), on aurait pu être déçus, eh bien non. Le film est excellent. Non seulement c'est dérangeant (beaucoup détourneront les yeux plus d'une fois pendant l'heure et demie), mais c'est surtout drôle.
Certes, ça peut paraitre bizarre de rire devant des gens qui se font charcuter, mais l'humour noir est présent tout au long du film. C'est fun et décomplexé, agréable à regarder, et pour une fois, la 3D sert à quelque chose. On voit que le projet était fait pour être en 3D et que l'effet n'a pas été rajouté après le succès d'autres films. Le décalage entre les images et la musique qu'arrive à créer le réalisateur est tout simplement énorme. L'une des meilleures scènes est celle où les deux actrcices de films pornos dansent nues sous l'eau, sur fond de musique classique. La salle est morte de rire sans être choquée par cette nudité (en même temps, ce ne sont pas les garçons qui vont s'en plaindre hein), l'effet est réussi et tout le monde est content.

Les scènes de massacres sont aussi particulièrement bien réalisées. On tremble pour les acteurs, qui jouent bien (pour certains, c'est vraiment une surprise: Jessica Szohr, Vanessa la niaise dans Gossip Girl et Steven R. McQueen, Jeremy "je sers à que dalle" dans The Vampire Diaries), et on ressent une empathie certaine pour les personnages, même si on ne les voit apparaitre que quelques minutes à l'écran. La scène la plus impressionnante est bien celle du massacre lors du concours de tee shirts mouillés. Les cadavres d'accumulent et voir les ados lutter pour sauver leur vie, en s'agrippant aux bateaux, est véritablement difficile. Bien sûr, on se marrera toujours en voyant le connard de service se faire déchiqueter (la petite caméo d'Eli Roth en organisateur du concours est d'ailleurs excellente) mais notre petit coeur sensible peut se réveiller à ce moment-là. (En parlant de caméo, le pêcheur du début a joué dans... Les Dents de la Mer. Voilà, vous pouvez vous la péter dans un dîner maintenant.)D'ailleurs, on peut comparer cette lutte pour la survie à celle des Piranhas, qui ont aussi dû se battre entre eux pour survivre (ouais, jfais des analyses vachement poussées, on déconne pas avec les films de genre ici).

Si Aja a réussi son coup en remettant l'horreur sous-marine à la mode, il n'en oublie pas moins d'analyser le phénomène du "Spring Break". Le phénomène qui fait tellement honte aux Etats-Unis, montre ici ses quelques effets positifs, l'adjoint du shérif le souligne bien "Si on ferme le lac, ce sera un désastre économique pour la ville" mais aussi ses aspects négatifs. La première scène du film nous montre un paysage désertique magnifique, avec le lac au centre, puis en descendant peu à peu, on se rend compte que le lac est devenu la poubelles des étudiants venus faire la fête. Les piranhas viennent alors purifier l'eau du lac? L'analyse va peut-être un peu loin, mais après tout ils l'avaient bien mérités ces sales gosses. (Non, n'envoyez pas la police chez moi, svp!)

Bref, Piranha 3D, c'est extrêmement fun. Pour les fans du genre, il y a des allusions à foison au niveau des plans/acteurs/scènes. Des types sexy, des filles sexy, du sang, de l'humour, mais qu'est-ce que vous attendez de plus? Courez le voir, vin de dious!

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